Ce premier colloque international dévolu à la très singulière relation nouée par Genet avec le peuple palestinien interroge les différents sens que peut revêtir l’expression « être chez soi » dans la bouche d’un écrivain sans famille ni patrie et qui n’a jamais revendiqué d’autre titre que celui de « vagabond ».
Avec le concours de l'Institut des mémoires de l'édition contemporaine (IMEC)
Je ne me suis jamais cru Palestinien, cependant j'étais chez moi, écrit Jean Genet dans l'une des notes inédites qui figurent dans l'exposition présentées par l’IMEC à l'Institut du monde arabe, Les Valises de Jean Genet.
Ce premier colloque international dévolu à la très singulière relation nouée par Genet avec le peuple palestinien interroge les différents sens que peut revêtir l’expression « être chez soi » dans la bouche d’un écrivain sans famille ni patrie et qui n’a jamais revendiqué d’autre titre que celui de « vagabond ».
La rencontre, qui se clôturera par une table ronde et rassemblera universitaires, écrivains, historiens, artistes, témoins et proches de Genet, évoque à la fois l’étonnant parcours biographique d’un auteur qui aura passé plus de deux ans dans les camps palestiniens, le témoignage bouleversant qu’il a donné en janvier 1983 au lendemain des massacres de Sabra et Chatila et l’ultime chef d’œuvre romanesque, paru au lendemain de sa mort, Un captif amoureux, par lequel il a clos l’ensemble de son œuvre littéraire sur ses souvenirs palestiniens. C’est la nature particulière d’un engagement qui ne ressemble à aucun autre et qui aura produit l’une des plus fascinantes machinations politico-littéraires du XXe siècle qui seront au cœur de ce colloque.
Mot d'accueil de Jack Lang et Leila Shahid - Présentation de la journée par Albert Dichy
Modération Albert Dichy
Modération : Sandra Barrère
Modération : Mairéad Hanrahan
Avec :
Leila Shahid, Ancienne déléguée générale de Palestine en France et ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne. Elle fut une proche amie de Jean Genet.
Hadrien Laroche, écrivain et diplomate, auteur de Le dernier Genet. Histoire des hommes infâmes (Le Seuil). Il est actuellement attaché d’action et de coopération culturelle à Toronto.
Kadhim Jihad Hassan, poète, traducteur de Un captif amoureux en arabe, professeur de littérature arabe classique à l’INALCO.
Lectures d'extraits de textes de Jean Genet par Farida Rahouadj, comédienne française d’origine algérienne. Elle joue dans les Paravents de Jean Genet (mise en scène Arthur Nauzyciel, à l'Odéon Théâtre de l'Europe en mai 2023)
Projection d’un extrait de Jean Genet, entretien avec Antoine Bourseiller (1981), collection Témoins Écrire.
"Avant d'y arriver, je savais que ma présence au bord du Jourdain, sur les bases palestiniennes, ne serait jamais clairement dite : j'avais accueilli cette révolte de la même façon qu'un oreille musicienne reconnaît la note juste. Souvent hors de la tente, je dormais sous les arbres, et je regardais la Voie lactée très proche derrière les branches. En se déplaçant la nuit, sur l'herbe et sur les feuilles, les sentinelles en armes ne faisaient aucun bruit. Leurs silhouettes voulaient se confondre avec les troncs d'arbres. Elles écoutaient. Ils, elles, les sentinelles. [...] Dans une tragédie de Shakespeare des archers tirent des flèches contre le ciel et je n'aurais pas été surpris si des feddayin d'aplomb sur leurs jambes écartées, mais agacés par tant de beauté en forme d'arc s'arrachant à la terre d'Israël, eussent visé et tiré des balles contre la Voie lactée, la Chine et les pays socialistes leur fournissant assez de munitions pour faire dégringoler la moitié du firmament. Tirer des balles contre les étoiles cependant qu'elles sortaient de leur propre berceau, la Palestine ?"
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