Qu'est-ce que l'IMA ?
L'Institut du monde arabe (IMA) est un institut culturel français consacré au monde arabe.
Espace pluridisciplinaire conçu pour établir des liens forts et durables entre les cultures et ainsi cultiver un véritable dialogue entre le monde arabe, la France et l’Europe, l'IMA est un lieu privilégié d’élaboration de projets culturels, bien souvent pensés en collaboration avec les institutions, les créateurs et les penseurs du monde arabe.
Genèse du projet
Vers la fin des années 1970, le gouvernement français est plus que jamais conscient de l’absence de représentation du monde arabe en France alors que la France entretient des liens historiques anciens avec une grande partie des États qui composent le monde arabe. Depuis 1926, date à laquelle l’État a fait construire la Grande Mosquée de Paris, il manquait un lieu laïque pour valoriser la civilisation du monde arabe, son savoir, son art, son esprit et son esthétique. La volonté puissante des politiques de créer un pont entre l’Orient et l’Occident donne naissance le 28 février 1980 à l’idée de fondation de l’Institut du monde arabe, un établissement placé sous l’autorité morale d’un Haut Conseil, composé des représentants de tous les États membres de la Ligue arabe, et financé par la France et les États arabes.
C’est Valéry Giscard d’Estaing qui a été le premier à envisager un organisme de ce type afin d’apaiser les tensions du moment et de permettre des collaborations créatrices au lendemain de la première crise pétrolière. Très vite, à l’automne 1981, le président François Mitterrand augmente considérablement l’ampleur du projet en faisant en sorte que lui soit attribué un lieu en bord de Seine : une parcelle de terrain de l’université de Jussieu jusque-là inutilisée.
Un concours est alors lancé auprès de jeunes talents pour concevoir un écrin exceptionnel au cœur du Quartier latin. Jean Nouvel, Pierre Soria, Gilbert Lezènes et Architecture Studio sont choisis (l’architecte-conseil saoudien Zyad Zaidan est également consulté). Ce groupement fait le choix d’incruster des moucharabiehs photosensibles sur l’édifice de l’IMA. Ce projet architectural remporte l'Équerre d'Argent en 1988, puis l’année suivante l’Aga Khan Award. En 1987, l’inauguration du bâtiment a enfin lieu.
L’IMA s’inscrit très rapidement dans le paysage culturel parisien et confère un rayonnement nouveau à la culture arabe en France et en Europe. L’institution s’affirme comme un outil culturel et diplomatique d’exception au service des relations franco-arabes. L’IMA a été élu « Marque culturelle européenne 2014 » lors de la soirée « Awards des Marques Européennes de la Culture (9e édition) ».
En 2024, l'IMA continue de remplir sa mission au fil d'expositions patrimoniales variées qui toutes ont rencontré leur public. Parmi les plus récentes : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or », « Ce que la Palestine apporte au monde » et « Parfums d'Orient ».
Missions
L’Institut du monde arabe s’ancre pleinement dans le présent. Il se veut le reflet de toutes les énergies du monde arabe. Il entend ainsi marquer sa place unique dans le paysage des institutions culturelles. Aucun autre établissement dans le monde ne propose un éventail de manifestations aussi élargi en lien avec le monde arabe. Débats, colloques, séminaires, conférences, spectacles de danse, concerts, films, ouvrages, rencontres, cours de langue, de civilisation, grandes expositions permettent tous les jours au public de l’IMA de se confronter à ce monde singulier et bouillonnant.
Il fallait un carrefour, il fallait l’Institut du monde arabe, un lieu pour se découvrir, pour se croiser, un lieu pour mieux se connaître, et même pour s’affronter…
Edmonde Charles-Roux
L’Institut du monde arabe a également vocation à créer des passerelles en multipliant les collaborations avec des associations, des établissements scolaires et des hauts lieux culturels européens tels que La Comédie-Française, Bozar à Bruxelles, le Louvre ou encore la Maison européenne de la photographie.
Depuis 2016, l’ouverture d’une antenne à Tourcoing permet à l’IMA de rayonner plus largement sur le territoire métropolitain, en s’adaptant au contexte d’une région dont l’appétit culturel mais aussi le lien avec le monde arabe sont très puissants. Ce modèle de décentralisation pourrait être reproduit dans d’autres régions.