Le tarab, en arabe, désigne une émotion d’une grande ampleur, une extase, une communion des sens entre le spectateur et l’interprète, qui permet d’exhaler l’âme dans le tourbillon de la musique et de la danse et de la porter au firmament d’une ivresse artistique. Le grand Al-Ghazâlî (1058-1111) en avait donné une jolie définition : « Certains sons (aswât) font qu'on se réjouit, d'autres qu'on s'attriste, certains font dormir, d'autres font rire, certains excitent (itrâb) et suscitent dans les membres des mouvements de la main, du pied et de la tête, accordés à la mesure ! ».
À travers ses danses et musiques, le spectacle Tarab s’entend et se regarde comme une invitation à parcourir la palette des états de l’âme humaine : l’amour, la joie, la tristesse, le désir, la passion… Par sa richesse et sa diversité, la musique orientale, et sa transcription visuelle, la danse, traduit ces différents états : du chaâbi (littéralement « populaire »), au baladi (danse ancrée dans le sol du « pays », aux mouvements amples et profonds) au charki (danse légère et aérienne) en passant par le saïdi originaire du sud de l’Égypte (ou danse de la canne). D’Oum Kalsoum à Mohamed Abdel Wahab en passant Abdel Halim Hafez et Farid El Atrache tous les artistes de l’âge d’or de la musique orientale ont recherché cet état indicible.
Allah, yâ Salam , teslam, yâ layl (ô nuit), zagharit (youyous, cris de joie) et kaf (battements des mains), sont autant de formes d’expressions du public, car, en Orient, chaque spectateur peut devenir acteur et participer pleinement au spectacle en partageant l’émotion suscitée par le tarab. C’est dire combien Tarab explore les différentes facettes de ces expressions dans une ambiance festive, voluptueuse et extatique au rythme des percussions endiablées de l’Ensemble El Darbak.
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