Le Prix de la littérature arabe 2023 est décerné à Feurat Alani pour “Je me souviens de Falloujah”
Le Prix de la littérature arabe 2023, créé par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, est décerné à l’auteur franço-irakien Feurat Alani pour son roman Je me souviens de Falloujah (Éditions JC Lattès).
Lors de cette 11e édition, le jury, composé de personnalités du monde des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe, a salué « un roman émouvant sur l'amnésie et la mémoire retrouvée entre la France et l'Irak, sur la relation à la fois complexe et tendre d'un père à son fils, sur l'exil et les souvenirs d'un pays déchiré...avec beaucoup de finesse, de tendresse, d'intelligence mais aussi d'humour ».
Pierre Leroy (Directeur Général Délégué de Lagardère SA et Administrateur délégué de la Fondation Jean-Luc Lagardère), Président du jury, a rappelé la mission première de ce Prix : « porter en France les voix des écrivains du monde arabe afin de continuer à jeter des ponts entre nos cultures différentes, pour les rendre toujours plus attentives les unes aux autres. C’est avec cette même ambition que nous avons créé le Prix des lycéens et nous ne pouvons que nous réjouir de l’enthousiasme avec lequel ces jeunes lecteurs se sont emparés de la mission ô combien importante qu’il leur a été confiée ».
Jack Lang, Président de l’IMA, a souligné « l’importance de faire rayonner la richesse des cultures du monde arabe, dont la littérature et la poésie sont des modes majeurs. Dans le contexte où la traduction des textes arabophones se raréfie, la mise en lumière des auteurs issus du monde arabe est essentielle et ce prix, également porté désormais par la jeunesse, en est le précieux instrument ».
Patrice Normand
Feurat Alani, lauréat du Prix de la littérature arabe 2023
Feurat Alani est né en France en 1980 de parents irakiens. Grand reporter, il a aussi réalisé de nombreux documentaires pour la télévision française avant de fonder sa propre société de production. Il est lauréat du prix Albert-Londres en 2019 pour son livre LeParfum d’Irak. Je me souviens de Falloujah est son premier roman.
Je me souviens de Falloujah (Éditions JC Lattès)
Au début des années 1970, le jeune Rami décide de fuir la dictature de Saddam Hussein. Réfugié politique en France, c’est un homme secret sur son passé. À la fin de sa vie, alors qu’il est hospitalisé, Rami est soudain atteint d’amnésie. Ses souvenirs se sont arrêtés quelque part entre l’Irak et la France. « Je me souviens de Falloujah », dit-il pourtant à son fils, Euphrate, qui y voit l’occasion de découvrir enfin l’histoire de son père…Ensuite c’est le néant. Rami a oublié la seconde partie de sa vie : celle de l’exil. Euphrate va alors raconter à son tour ce qu’il en sait, avec l’espoir de percer certains secrets.
« L'écriture a fait partie intégrante de mes questions non résolues. Alors quand mon père nous a quittés, j'ai voulu le faire parler, lui, le silencieux, lui le taiseux, lui le réfugié. Le prix de la littérature arabe est une immense consécration dont il aurait été fier […]. S'il y a bien un message que je souhaiterais faire passer à travers ce roman, il est le suivant : il faut refuser l'amnésie, ne pas oublier d'où l'on vient et porter haut et fort les valeurs que l'on nous a transmises ».
Feurat Alani
Promouvoir la diversité de la littérature arabe
Créé en 2013 par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Fondation Jean-Luc Lagardère, ce prix (doté de 10.000 €) est l’une des rares récompenses françaises distinguant la création littéraire arabe. Elle promeut l’œuvre d’un écrivain ressortissant de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français. Valoriser et diffuser en France la littérature arabe en plein temps fort de la rentrée littéraire, telle est la volonté des fondateurs de ce prix, qui s’inscrit également dans le travail de fond mené par l’IMA, plus largement, sur ce sujet, avec notamment ses Rencontres littéraires.
Jury du Prix de la littérature arabe :
Président : Pierre Leroy, Directeur Général Délégué de Lagardère SA et Administrateur délégué de la Fondation Jean-Luc Lagardère ; Nicolas Carreau, écrivain et chroniqueur littéraire ; Nada Al Hassan, spécialiste du patrimoine culturel ; Mahi Binebine, peintre et écrivain; Mustapha Bouhayati, Directeur de la Fondation Luma à Arles ; Gilles Gauthier, ancienAmbassadeur de France au Yémen,traducteur des livres d'Alaa El Aswany ; Pauline Hauwel, Secrétaire Générale du groupe Lagardère ; Houda Ibrahim, auteur et journaliste à Radio France Internationale (RFI) ; Alexandre Najjar, avocat, écrivain, Grand Prix de la Francophonie 2020 et Nathalie Sfeir, Responsable de rayon à la librairie-boutique de l’IMA.