« Valéry Giscard d’Estaing était un homme d’Etat, de courage et de combat qui a dédié sa vie à notre pays. Il a eu à cœur de moderniser nos institutions et de dépoussiérer une république parfois trop autoritaire en étendant les pouvoirs du parlement et des collectivités territoriales. Son action s’inscrivait dans une ambition d’ouverture au monde et de coopération multilatérale renouvelée.

Nul n’ignore quels furent nos différends, nos désaccords et nos oppositions. Mais, par-delà les divergences, il est des valeurs qui transcendent les clivages et les joutes politiques. Valéry Giscard d’Estaing possédait un sincère sens de l’intérêt général, et a su, parfois contre sa propre famille politique engager des réformes dont chacun mesure aujourd’hui l’impact sur la vie des Françaises et des Français.

Une citoyenneté rajeunie, qui a offert aux indignés des barricades de mai soixante-huit le moyen d’exprimer leur désir de changement par les urnes. À Simone Veil, qui fut sa ministre de la Santé, les femmes doivent le droit à l’avortement, l’une des plus belles conquêtes féministes depuis la Libération. Valéry Giscard d’Estaing entérina également l’adoption du divorce par consentement mutuel. 

Le Lorrain que je suis, et chacun de ceux qui ont connu les heures sombres de l’occupation savent toute la précieuse valeur de l’engagement européen de Valéry Giscard d’Estaing. Lui, le combattant de la Résistance, a su, avec une patiente intelligence construire l’Europe de tous et pour tous. Conscient des failles d’une institution dépouillée de représentation populaire, il s’est engagé corps et âme, avec une inaltérable passion, dans la formation et l’élection au suffrage universel du Parlement Européen.

Si sa diplomatie africaine connut quelques errements hasardeux, il savait penser le rayonnement culturel et l’importance des liens qui nous unissaient aux rives sud et orientales de la Méditerranée. Valéry Giscard d’Estaing voulait une France européenne autant que méditerranéenne. Il avait, aux côtés des ambassadeurs de la Ligue des Etats arabes, signé en 1980 l'Acte fondateur de l'Institut du monde arabe cette belle institution symbole de dialogue culturel, matérialisation architecturale des amitiés franco-arabes.

Ce soir, un loyal serviteur de la République est parti mais sa pensée de l’Etat et son amour des Lettres assureront sa postérité. »

Jack LANG, Président de l'Institut du monde arabe

"La France dit à Dieu au président Valéry Giscard Destaing et l'Institut du Monde Ararbe est triste mais il se rappellera toujours de l'un de ses pères fondateurs.

Condoléance à tout le monde. " 

Mojeb AL ZAHRANI, Directeur général de l'Institut du monde arabe