Découvrez le nouveau musée de l'IMA
Tout visiteur ayant soif de découvrir la culture des sociétés du monde arabe dans ses origines, son élaboration et la continuité de ses vivantes racines, disposera enfin d’un lieu unique, qui lui sera consacré : le nouveau musée de l’Institut du monde arabe. Jusqu’à ce jour dédié uniquement aux développements de l’art islamique dans sa plus grande extension, le nouveau musée se concentrera désormais sur l’aire géographique des vingt-deux pays arabes cofondateurs de l’IMA avec la France.
La vocation initiale de l’IMA trouve ici sa pleine expression en offrant au public le musée repensé du monde arabe, lui donnant sa singularité au coeur des institutions dédiées à ses cultures. Pour qui veut en effet recevoir une connaissance globale, synthétique et intégrée du monde arabe dans sa diversité, la tâche était jusqu’à ce jour difficile. L’information émiettée dans différents
établissements, à travers les collections des différents départements du Louvre et du Quai Branly, manquait de lisibilité.
En effet, l’existence d’une diversité ethnolinguistique – l’amazigh (berbère), le kurde et l’araméen –, confessionnelle – chrétien, juif, musulman et traditions ancestrales –, enrichit le sentiment d’appartenance à une culture marquée avant tout par une langue partagée, l’arabe, et un héritage culturel commun.
Prenant d’emblée comme fil conducteur la diversité des civilisations qui ont marqué ces vastes territoires, le parti adopté pose ainsi les jalons de l’élaboration de la culture arabe.
Le propos est d’aller à la rencontre des hommes et de la société en suivant non point une approche chronologique classique, mais un parcours-promenade ordonné par thèmes. Celui-ci intègre passé et présent, et englobe le monde arabe dans ses dimensions culturelle, religieuse, sociale et anthropologique, ainsi que dans le regard qu’il porte sur lui-même à travers ses créateurs contemporains. Passé éclairant présent ; présent interrogeant les origines. L’objectif consiste à dresser un tableau introductif, synthétique et chatoyant du monde arabe, en rendant compte de ses multiples facettes et sans prétendre à une impossible exhaustivité.
La mise en oeuvre d’un si vaste projet s’appuie tant sur la richesse et le regard croisé des scientifiques de disciplines différentes – archéologues, historiens, historiens des religions,anthropologues, linguistes, historiens d’art, philosophes – qui ont contribué à cette synthèse, que sur des dépôts importants d’oeuvres d’art consentis par les musées des pays arabes –musées de Damas, d’Alep, de Lattaquié, d’Amman, de Tunis, de Kairouan, de Manama –, les institutions françaises – le Louvre, le quai Branly, la BNF, l’IREMAM –, les collectionneurs privés du monde arabe, ainsi que les églises et couvents de Syrie et duLiban. Cette approche sensible, cette vision du coeur s’appliquant à une culture d’essence tant affective que spirituelle et intellectuelle, bénéficie de la subtile scénographie de Roberto Ostinelli, en même temps qu’elle se fonde sur une ambiance vivante et poétique. Le nouveau concept repositionne le musée – qui a obtenu en janvier 2011 l’appellation musée de France décernée par le ministère de la Culture et de la Communication – au coeur de l’institution en intégrant les différentes activités culturelles quelle propose depuis sa création et en les ancrant dans la continuité d’une culture vivante, riche de ses composantes diverses et précieuses
Marie Foissy, conservatrice en chef du Patrimoine, chef du projet de la refonte du musée