Combo à l'IMA
Le street-artiste Combo a collé et distribué des affiches devant l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris dimanche avec le soutien de cette institution, après avoir affirmé avoir été agressé à cause de son message sur la coexistence des religions.
Soutenu par Jack Lang, président de l'IMA, l'artiste et ses amis ont collé une grande affiche représentant le mot "Coexist" avec un croissant musulman pour le C, une étoile de David pour le X et une croix chrétienne pour le T, sur la façade de l'IMA.
Revenant sur l'agression dont il affirme avoir été victime Porte Dorée à Paris le 31 janvier, l'artiste français né d'un père libanais chrétien et d'une mère marocaine musulmane, a estimé qu'il ne s'agissait pas d'une agression islamophobe mais plutôt "d'une agression contre la liberté d'expression".
Le visage encore tuméfié et le bras droit en écharpe, il a dit avoir été agressé en pleine nuit par quatre hommes alors qu'il collait sur un mur une affiche en pied de lui-même photographié en djellabah et associé au mot "Coexist".
Les quatre hommes l'avaient roué de coups après lui avoir demandé sans succès d'effacer son oeuvre, selon son récit. Il a annoncé qu'il porterait plainte lundi.
Après l'appel lancé jeudi sur le plateau du Grand Journal en vue d'une campagne d'affichage participative, Jack Lang lui a proposé de venir à l'IMA.
"C'était l'évidence", a commenté M. Lang, soulignant que l'IMA était "une maison dédiée à la diversité des cultures et des croyances". Il a également jugé "intolérable et insupportable" qu'on puisse "empêcher l'expression artistique par la violence".
Après le collage de l'affiche sur la façade de l'Ima, Combo a distribué quelque 500 affiches aux Parisiens pour qu'ils les collent sur les murs de Paris.
"Aujourd'hui encore plus qu'avant, il faut faire bloc face aux gens qui essaient de nous désunir", a dit l'ancien graffeur, qui s'est lancé dans le street art en 2012 en s'employant à détourner des images populaires et à y intégrer des éléments extérieurs, toujours porteurs d'un message pacificateur.
AFP/ Le Parisien