La Chaire de l'IMA rend hommage à Naget Belkaïd-Khadda
La Chaire de l’Institut du monde arabe organise samedi 26 mars, en coopération avec le Théâtre national algérien, un hommage à la professeure et chercheuse Naget Belkaïd-Khadda, figure incontournable de la critique et de la recherche académique. On lui doit notamment des travaux novateurs sur la littérature arabe de langue française. Cet hommage se déroulera au sein du Théâtre national algérien, salle M’hamed Benguettaf, à partir de 9h30.
Professeure de langue et de littérature françaises aujourd’hui retraitée, Naget Belkaïd Khadda a enseigné les littératures françaises et franco-maghrébines dans les universités d’Alger, de Paris VIII et de Montpellier III. Spécialiste en critique littéraire, elle a plus particulièrement étudié l’œuvre de Mohammed Dib et, plus généralement, celles des grands écrivains algériens de langue française : Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Assia Djebar, Rachid Boudjedra, Nabil Farès, Habib Tengour… Elle s’est particulièrement consacrée à l’étude des enjeux socioculturels complexes véhiculés par cette littérature.
Son intérêt s’est aussi porté sur les arts plastiques : elle a accompagné la réflexion et le processus créatif de son mari, Mohammed Khadda, une des grandes figures de la peinture moderne en Algérie, décédé en 1991. C’est ainsi qu’elle a impulsé la tenue à l’IMA, en 1996, d’une grande exposition Khadda. Elargissant sa réflexion à l’ensemble du champ culturel, elle s’est attachée à mettre en lumière le travail qui a donné naissance à des formes nouvelles dans tous les arts : peinture, théâtre, musique ; formes hybrides se nourrissant de la tradition européenne tout en étant arrimées au socle historique et socioculturel maghrébin.
Naget Belkaïd-Khadda a publié plusieurs études, dirigé des ouvrages collectifs et produit de très nombreux articles dans des revues spécialisées. Depuis qu’elle est à la retraite, elle met en œuvre son expérience dans le champ culturel algérien en organisant des colloques, en donnant des conférences ou en présidant des jurys littéraires comme celui des prix Mohammed Dib ou Assia Djebar. Elle gère parallèlement l’œuvre de son défunt époux, qui a été classée au patrimoine national, organise de nombreuses expositions tant en Algérie qu’à l’étranger et travaille, avec le ministère de la Culture, à la création imminente d’un musée Khadda.
Programme
9h30 | Mot d'accueil
10h00 | Allocutions
- Mohamed Yahyaoui, directeur général du Théâtre national algérien
- Mojeb Al Zahrani, directeur général de l'Institut du monde arabe
- Tayeb Ould Aroussi, président de la Chaire de l'IMA
11h -11h30 | Échanges avec le public
- Ahmed Bedjawi, modérateur
11h30 | Clôture
La Chaire de l’IMA
Fondée en 1991 par un groupe de penseurs dont Abdullah Laroui, Mohammed Arkoun, Ibrahim Al-Samarrai, André Miquel, Jacques Berque et Hassan Mahdi, la Chaire de l’IMA a abordé, jusqu’à sa cessation d'activité en 1994, diverses questions politiques, intellectuelles et culturelles, contribuant à enrichir la scène culturelle et intellectuelle.
La Chaire de l’IMA a repris ses activités en mai 2017, à l’instigation du directeur général de l'Institut, le Dr Mojeb Al-Zahrani, qui a veillé à la reconduction d’une série d'initiatives visant à développer des programmes culturels destinés au monde arabe, en partenariat avec l'Institut des études de la pensée contemporaine à Beyrouth, sous la direction du Pr Mohammad Shahrour.
La Chaire de l’IMA a organisé dix rencontres dans et hors de l’Institut, en France, Belgique, Maroc, Tunisie, Oman et au Liban. Son Prix de la Chaire lui a offert la possibilité d’organiser des séminaires honorifiques et avec de grandes figures intellectuelles. Ces dernières ont contribué à créer et à développer des idées par le biais de leurs études et de leurs écrits, enrichissant le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. Dans les murs de l’IMA, la Chaire a rendu hommage à nombre de chercheurs et penseurs arabes et français à l'Institut, dont Edgar Morin, Rushdi Rashed, Moustapha Safouan et André Miquel. Hors les murs, en partenariat avec des universités et institutions scientifiques arabes, elle a honoré les Pr Abdullah Laroui, Hisham Djait, Fahmi Jadaan et Nassif Nassar.
Durant toute l’année 2019, la Chaire a rendu hommage à des femmes arabes parmi lesquelles, des chercheuses, des professeures et militantes culturelles. Et ce en attribuant à chaque activité le nom d'une militante, écrivaine et chercheuse arabe connue pour son apport intellectuel et socio-culturel au renforcement du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.