L’Institut du monde arabe vous convie à un fabuleux voyage, à la découverte des parfums d’Orient et de leur histoire. Au fil d’un parcours de plus de 1000 m2 mêlant œuvres anciennes et contemporaines, jalonné de surprenants dispositifs odorants et de senteurs spécialement créées par le parfumeur Christopher Sheldrake, une invitation à voir – et à sentir – combien, du Haut-Atlas aux rives de l’océan Indien, les fragrances constituent depuis toujours une dimension essentielle de la culture arabe.
Visites guidées, projections, ateliers pour adultes et pour enfants, lectures contées, rencontres et débats… : l'IMA vous propose un riche programme autour des « Parfums d'Orient ».
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De l’Arabie à l’Inde, des îles indonésiennes aux confins de l’Asie, le visiteur débute son voyage en découvrant l’origine des essences rares et précieuses qui firent la renommée des marchands arabes. De haute Antiquité, l’Arabie, terre de l’encens, de l’ambre gris et de la myrrhe, joue un rôle majeur dans le commerce des parfums. Rose, safran, jasmin poussent du bassin méditerranéen au Proche-Orient. D’autres matières premières sont récoltées au prix de périls innombrables dans l’Asie lointaine. L’origine de l’ambre gris ou du musc, demeure longtemps obscure, permettant aux Arabes de conserver le monopole de leur commerce. Des matières premières qui comptent encore aujourd’hui, avec le bois de oud, parmi les essences les plus prisées de la parfumerie.
Le voyage se poursuit dans la médina, à la découverte des multiples usages du parfum dans l’espace public. Nous voici dans le souk des parfumeurs, détenteurs d’un savoir-faire hautement respecté. L’antique procédé de la distillation n’a-t-il pas été perfectionné par les savants musulmans à partir du IXe siècle ? Le quartier des parfumeurs est situé au cœur du souk, au plus près de la mosquée principale. Une proximité qui rappelle le rôle primordial du parfum lors des rituels de purification prescrits par l’islam et qui se déroulent au hammam, haut lieu de sociabilité.
L’occasion d’explorer les éléments de continuité et de rupture entre l’Antiquité préislamique et le monde musulman, et de remonter jusqu’à l’Égypte antique, aux temps où les parfums servaient à communiquer avec les dieux. En Islam, la culture populaire prête des vertus magiques aux fumigations d’encens…
Voici le visiteur parvenu au terme de son voyage : la maison. Parfumer ses hôtes fait partie intégrante du cérémonial d’accueil, essentiel dans la culture arabe, et aspersoirs d’eau florale ou brûle-encens sont présents dans chaque foyer.
Puis s’ouvre l’antre le plus secret : l’alcôve. Dissimulés dans des bijoux porte-parfums ou des boîtes ajourées disposées dans la chambre, les parfums suscitent le désir et accompagnent un ensemble de rituels de séduction. Le safran, le musc, l’ambre sont régulièrement cités pour leurs vertus aphrodisiaques et émaillent la poésie arabe pour chanter l’être aimé. C’est ainsi que, sur le doux parfum d’un baiser, se clôt l’exposition.
Commissaires : Agnès Carayon et Hanna Boghanim
Éditions SKIRA Paris, 20 x 26 cm, 224 pages, 32€
Pensé comme un voyage, cet ouvrage vous emmène de Mascate à Marrakech, à la découverte des parfums dans la culture arabe. Enrichi des contributions de plus de vingt spécialistes des parfums, parmi lesquels nez, sourceurs, mais aussi ingénieurs, sociologues et historiens, il met à l'honneur un art aussi évanescent que captivant, qui structure encore aujourd'hui une culture tout entière. Des champs de roses de la vallée du Drâa aux rues safranées de la médina, des effluves entêtants du souk aux fumigations sacrées du temple, des jardins de jasmin aux arômes de miel et de fleur d'oranger de la cuisine orientale, laissez-vous entrainer dans le monde fascinant et sensuel des parfums d'Orient.
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