Jean Genet, un captif amoureux - Parcours d’un poète combattant

de Michèle Collery

Autour de cet événement

Autour de l’exposition

Septembre 1982, accompagné de son amie Leïla Shahid, Jean Genet découvre les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila...

France, documentaire, 2016, 65’

Scénario : Michèle Collery
Image : Florent Verdet, Dalila Ennadre
Son : Xavier Pons
Montage : Véronique Holley
Voix : Denis Lavant, Clotilde Mollet

Producteur : Label Vidéo

Synopsis

Septembre 1982, accompagné de son amie Leïla Shahid, Jean Genet découvre les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila. Sous le choc, il rédige Quatre heures à Chatila qui le ramène à l’écriture après 20 ans de silence littéraire. Il poursuit avec Un captif amoureux dans lequel il évoque ses combats des années 70 auprès des Black Panthers et des feddayin. Entrelacé d’images et d’entretiens avec, entre autres, Leïla Shahid et Angela Davis, de textes lus par Denis Lavant, le documentaire restitue les épisodes-clés des seize dernières années de la vie du poète. Le livre trouvé à son chevet sera publié un mois après sa mort. Curieusement, alors que l’auteur se sait condamné par la maladie, ce recueil dit de « souvenirs », révèle un Genet serein et en paix, réconcilié avec son passé d’orphelin. Le film s’achève au petit cimetière marin de Larache au Maroc où l’écrivain repose.

Biographie

Michèle Collery est documentariste et essayiste. Sa sensibilisation à la cause palestinienne remonte à sa rencontre avec Ezzedine Kalak, futur représentant de l’OLP en France, qui terminait son doctorat dans la même université qu’elle, à Poitiers. Son assassinat en 1978 constitue un premier choc. Après ses études de Lettres, elle part vivre en Tunisie. C’est là, en septembre 1982, qu’elle apprend la nouvelle du massacre de Sabra et Chatila. Elle ignore alors que Jean Genet était présent sur les lieux au côté de Leïla Shahid.

Après des séjours et voyages à l’étranger (Italie, Jordanie, Syrie, Liban, Pays du Golfe, Oman…) où elle dirige différents projets culturels (radio, TV, commissariats d’expositions, programmations de festivals de cinéma), elle rentre à Paris où elle écrit et co-réalise pour Canal+ et Arte des documentaires de création basés sur son expérience des cultures du monde arabe : Tchitchiherazade (1996), Les Crooners de la Casbah (1997), Trésors de scopitones arabes, berbères et kabyles (1998), Oued Saïd Story (1999). En parallèle elle s’inscrit à l’Université Paris 3/Sorbonne Nouvelle où elle obtient un Master 2 de Cinéma et audiovisuel.

En 2005, suite à la lecture de Souvenirs de Jérusalem de Sirine Husseini Shahid qui l’a bouleversée, elle rencontre Leïla Shahid en poste à Bruxelles. Quatre ans plus tard, elle réalise pour Arte un portrait de l’ambassadrice de la Palestine avec le livre de sa mère comme fil conducteur, Leïla Shahid, l’espoir en exil (version 45 mn) et une version de 52 mn pour la TSR, Leïla Shahid,Palestine forever.

Au cours des tournages, Leïla évoque souvent son ami Jean Genet et son engagement physique et littéraire auprès des feddayin et des Black Panthers, ce qui aboutit à ce film réalisé en 2017, Jean Genet, un captif amoureux, parcours d’un poète combattant, sélectionné dans de nombreux festivals : Bruxelles, Gand, Ljubljana, Tanger (Cinémathèque et Printemps du Livre), Rabat, Fez, Larache (où Genet est enterré), Paris, Toulouse… En 2018 il reçoit le Prix du public au FICA (Festival International du Cinéma d’Alger).

En 2019, elle est co-commissaire de l’exposition Champs d’Amour 100 ans de cinéma arc-en-ciel à l’Hôtel de Ville de Paris.

En 2021, paraît son livre sur le cinéaste poète F.J. Ossang, F.J. Ossang, Cinéaste à la lettre, édité chez Rouge Profond.