Du mercredi 6 au dimanche 10 décembre 2023, « L’IMA fait son festival ! » met à l’honneur la création vivante issue du monde arabe et de ses diasporas. Et pour sa toute première édition, explore les liens indéfectibles d’une scène contemporaine en pleine ébullition avec un patrimoine culturel foisonnant, qui l’infuse et l’inspire pour fabriquer des formes nouvelles, en prise avec le monde d’aujourd’hui et de demain…
Fil rouge de cette 1re édition, la compagnie Kif-Kif Bledi – qui promeut, depuis sa création en 2017, une ouverture sur les danses issues des traditions d'Afrique du Nord et du Liban – déploiera happenings, défilé, table ronde, cours de danses… tout au long du festival.
Danses Chaabi, Fazzani, Raï, Kabyle, Chaoui, Ahwach, Reggada, Aalaoui : avec les membres – et professeurs émérites – de la compagnie Kif-Kif Bledi, venez vous initier aux danses traditionnelles du Maroc, d’Algérie, de Tunisie. Pour les plus téméraires, l’atelier de 20h donnera lieu à une restitution en public à l’IMA dimanche 10 décembre !
Dominique Dalcan est sans conteste une figure centrale de la pop et de la musique électronique française est l’un des pionniers la French Touch. Ce natif de Beyrouth, lauréat des Victoires de la musique en 2018, construit depuis plus de trente ans une œuvre qui fait cohabiter instruments acoustiques et textures électroniques.
Dominique Dalcan ouvre officiellement cette première édition de « L’IMA fait son festival ! » avec Last Night a Woman Saved My Life, un projet né de sa propre histoire : une installation audiovisuelle et un concert mené en collaboration avec plusieurs musiciennes et chanteuses du monde arabe, faisant cohabiter des instruments acoustiques du Proche-Orient avec les textures électroniques affirmées qui sont devenues sa marque de fabrique. Concert avec Meryem Aboulouafa, Rezvan Zahedi, Sulafa Elyas, Souad Massi et Yara Lapidus.
Last Night A Woman Saved My Life a d’abord été pensé à travers une installation hybride alliant son et vidéo : une création narrative autour de l’exil et de la domiciliation, qui côtoie le prisme sonore contemporain de Dominique Dalcan. Dans Last Night…, un dispositif audio diffuse des entretiens avec des femmes du Liban et des sons orientaux recueillis et contextualisés par l’artiste. Le public se trouve ainsi plongé au cœur de ce que Dominique Dalcan nomme son « folklore personnel ».
Une première version de ce dispositif a vu le jour dans le cadre d’une résidence au Centquatre-Paris (festival Les Singuliers) en 2020.
Aujourd’hui, les enjeux de l’appropriation culturelle envahissent un champ de réflexions et de revendications très large. Le point sur les aspects épistémologiques de ce concept, sur ses mises en œuvre à travers le temps et l’histoire et sur l’émergence d’une parole dissidente, qui propose une réflexion sur ces appropriations et réappropriations de la culture des autres. Avec Raïssa Leï, Cheb Gero et Mame-Fatou Niang.
Réalisé et dirigé par le compositeur et musicien Khalil Epi, le projet « Aïchoucha » fusionne musique électronique et vidéos filmées lors d'un voyage à travers la Tunisie. Son objectif : explorer et mettre en lumière les différentes facettes de la musique traditionnelle et populaire tunisienne, encore bien vivante aujourd'hui, du malouf aux chants de la confrérie Issaouiya et des Tbal de Kerkennah aux chants da la tayfa Ghbonton de Médnine, en passant par les chants rakrouki du mont Sammema.
Le spectacle est conçu comme une performance scénique au cours de laquelle Khalil Epi interagit et accompagne en direct les sons et musiques du film, projeté en panoramique à 270° sur trois écrans. Il sera exceptionnellement rejoint sur scène par Ons Boussi, qui pratique les chants a capella des femmes de la région de Siliana.
plein 15 € , réduit 12 €, -26 ans 7,50 €
L’ensemble Chakâm, du nom d’une ancienne forme poétique, a été formé en 2014 par Sogol Mirzaei, initialement pour célébrer la tradition musicale persane. Aujourd’hui, cette formation mêle l’éclat du târ de Sogol Mirzaei (Iran) au qanoun soyeux de Christine Zayed (Palestine), portés par la profonde viole de gambe de Marie-Suzanne de Loye (France).
Les trois musiciennes dévoilent un langage où les cordes dialoguent, s’affrontent et se retrouvent dans un souffle puissant, lorsque le chant, en quelques occasions, s’élève. Bâties selon les codes du radif et du maqâm où d’intenses passages rythmiques répondent aux tirades mélodieuses, les performances de Chakâm donnent entendre d’authentiques compositions et improvisations.
Chakâm, c’est enfin un univers à la croisée des parcours : nostalgie des terres quittées trop tôt, déracinement et idéalisation d’un ailleurs qui s’efface au fil du temps, mais aussi vitalité incessante de l’expérience, de la découverte et du renouveau.
Ahmed Ben Abid aborde la danse à 17 ans avec la pratique du hip-hop. Sous le pseudonyme de Bboy, danseur de la compagnie du Sybel Ballet Théâtre, il collabore avec de nombreux chorégraphes. Avec Unwell, Ahmed Ben Abid devient pour la première fois chorégraphe à part entière. Il fait se rencontrer deux personnages, chacun hanté par de multiples interrogations sur sa place dans la société tunisienne actuelle à laquelle il a peine à s’identifier. Leurs deux visions se rapprochent parfois, mais les situations qui se présentent à eux viennent contrarier cette connivence.
Dans El Botinière, du nom d’un cabaret mythique de Tunis, Ben Safia dévoile une certaine schizophrénie du monde arabe en convoquant le cabaret, cet espace sacré de la luxure où errent celles et ceux qui ne peuvent se montrer au grand jour. Dans un décor sobre, sur une trame sonore où se côtoient musique populaire et électro-orientale, soufi et profane – comme se côtoient, au cabaret, la décence et la débauche —, six danseurs se meuvent dans des scènes théâtrales éprises de transe, de sensualité, de pudeur, explorant la tradition spécifiquement arabe du cabaret au Maghreb. Eux-mêmes issus du monde arabe et héritiers de cette tradition, ils en incarnent les différentes facettes.
Avec KasbaH, Bab, Aziz Konkrite, Wael Alkak et DJ Ritu
« Musique de Fête » est un projet créé par l’équipe de Nowadays Records et KasBaH, avec pour objectif de réunir la scène électro du Maghreb et du Moyen-Orient. À l’occasion du festival de l’IMA, KasbaH est à la manœuvre et investit la salle des colonnes pour une nuit enflammée ponctuée par des happenings de Kif-Kif Bledi, un défilé de mode-performance par le créateur tunisien Haroun Ghanmi et des invités surprises !
Pour clore le festival en fanfare, Kif-Kif Bledi prend possession des espaces de l’IMA en mêlant performances artistiques, musicales (Ahwach, Aarfa, Kabyle) et dansées, et déambulations de femmes amazighes avec bijoux traditionnels timazighin autour d'un « moussem 2.0 », réinterprétation des fêtes traditionnelles de moisson. Le tout sera ponctué de restitutions des ateliers de danse. De la salle du Haut-Conseil au Musée en passant par les ascenseurs, ambiance « fusion » et véritable expérience immersive au programme !
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