Le Prix du design de l’Institut du monde arabe, créé en 2023, a pour ambition de mettre en lumière les designers émergents et confirmés du monde arabe dans une optique de démonstration des savoir-faire, du génie productif, de la création de nouveaux matériaux.
Réunissant un jury prestigieux, il distingue les designers du monde arabe dans les catégories talent émergent, talent confirmé et Prix de l'Impact, Arab Bank Switzerland. Cette année, l’appel à candidature est placé sous le thème « ARABOFUTURS », dans le cadre de l’exposition d’art contemporain éponyme présentée à l’IMA jusqu’au 27 octobre 2024.
Jury 2024 : Présidente du jury, Nada Debs - Membres du jury, Abdalla Almulla, Fahad Ahmed Al-Obaidly, Noura Al Sayeh-Holtrop, Tarik Al Zaharna, Ammar Basheir, Mette Degn-Christensen, Alia El Tanani, Benedict Hobson, Isis-Colombe Combréas, Aidan Imanova et Studio KO
Une exposition consacrée aux candidats sélectionnés et aux lauréats se tiendra dans les espaces de l’IMA du 5 au 15 septembre (entrée libre).
Le Prix du design de l’Institut du monde arabe a pour ambition de mettre en lumière les designers confirmés et émergents du monde arabe dans une optique de démonstration des savoir-faire, du génie productif, de la création de nouveaux matériaux. Ils proposent une lecture contemporaine de l’exceptionnel art de vivre du monde arabe à travers le prisme du design. Le Prix du design de l’Institut du monde arabe présente au public français, européen, mais aussi international, la richesse de la scène design de la région. Des rencontres entre professionnels arabes, français et internationaux Les événements autour du Prix seront une opportunité pour les professionnels de se rencontrer, d’échanger et de partager leurs projets au coeur de Paris Design Week – promesse du rayonnement des identités et des marques.
En résonance avec l’exposition « Arabofuturs », l’Institut du monde arabe est heureux de dévoiler les candidatures qui ont été sélectionnées pour le Prix du design de l'Institut du monde arabe 2024, dans les catégories suivantes :
D. R.
Hadi Abou Hamdan, architecte, a obtenu sa maîtrise en architecture à l’Université du Saint-Esprit de Kaslik en 2018.
En 2020, après l’explosion dévastatrice du 4 août à Beyrouth, Hadi a ressenti une forte envie d’utiliser ses compétences architecturales pour avoir un impact positif sur la vie des gens et sur le pays. Récemment, Hadi s’est engagé dans un nouveau chapitre en créant son propre studio de design, en se concentrant sur l’impact positif sur la planète. Il y explore la conception de produits et le recyclage, créant des meubles urbains innovants fabriqués à partir de matériaux recyclés. Sa vision est de révolutionner les espaces urbains et de promouvoir un changement positif grâce à ses créations durables.
D. R.
Abdulrahman AlMuftah est un designer qatari multidisciplinaire dont le travail se caractérise par l’importance de la nature, de l’innovation et par son lien profond avec la culture arabe immatérielle. Abdulrahman Al Muftah a étudié l’architecture d’intérieur à la Parsons School of Design et le design d’entreprise à Virginia Commonwealth University. Il poursuit actuellement son doctorat en sciences humaines et sociales. Il travaille dans le domaine du design depuis plus de cinq ans en tant que concepteur de produits et graphiste. Au cours de sa carrière, Al Muftah a collaboré avec de nombreuses marques qataries, telles que Heenat Salma farm, où il a publié son premier livre, Firestation Air 7, la collection Formm pour Beyman, Crafting Spaces à M7 2023, Watering the Desert Exhibition au Yuz Museum Shanghai et Arab Design now à la Biennale de design de Doha.
gerdastudio
Latifa Alkhayat, titulaire d’une licence en architecture de l’université de Bath et d’un master en architecture au Massachusetts Institute of Technology, est une architecte et chercheuse bahreïnienne. Son travail explore les matériaux, les techniques de construction et les dispositifs de confort, en mettant souvent l’accent sur la circularité.
Maryam Aljomairi, bahreïnienne, est titulaire d’une maîtrise en design et en informatique du MIT et d’un baccalauréat en sciences de l’Université américaine de Sharjah (2017). Actuellement doctorante en deuxième année, elle est chargée d’enseignement à l’université de Harvard. Architecte et chercheuse, elle s’intéresse aux systèmes de matériaux programmables, à la technologie du bâtiment et à l’artisanat.
Récemment, elles ont conçu ensemble le pavillon national du Royaume de Bahreïn à la Biennale de Venise 2023.
« Sweating Assets » est un projet de recherche en design qui explore les conditions de chaleur et d’humidité extrêmes. L’exposition expérientielle qui découle du projet est une chorégraphie de la température, de l’humidité et de la condensation dans le cadre spatial d’un paysage de terre, guidée par une pièce sonore qui s’inspire de la voix inquiétante du climatiseur, ainsi que des écologies de l’île qui sont en danger. Elle transcrit les conditions et les expériences de la vie sur l’île. En complément de l’importance du climat, un appel est lancé pour la collecte et le réacheminement des réserves de condensat vers les zones humides et les régions agricoles qui ont besoin d’être réapprovisionnées.
D. R.
Mai Ashmawy est titulaire d’une licence en design de produits et d’un pré-master de l’Université allemande du Caire. Au cours de sa carrière, elle a occupé d’importants postes, tels que directrice du département de design à Alamein Egypt et consultante en design pour le projet « SheTrades » avec l’International Trade Center, les Nations Unies et le Conseil national pour les femmes. Son travail a remporté plusieurs prix prestigieux, notamment les premiers prix dans la catégorie Design de produits au Cairo Design Award en 2017 et dans la catégorie professionnelle au Ahmed Helmy Design Award en 2023. Elle a également eu l’opportunité de présenter son travail dans diverses expositions dont « Furnex Egypt » 2016, la Biennale du design d’Istanbul 2018, la Triennale de Milan 2019, le Z33 Design Museum en Belgique et The Design Show 2023.
Le PHI Outdoor Bench est un meuble multifonctionnel inspiré par l’emblématique temple de Philae en Égypte. Le design du banc est minimal mais polyvalent. La silhouette simple du pied et de l’accoudoir reprend la forme géométrique du pylône du temple, formant un cadre structurel en aluminium moulé avec de légères courbes qui lui confèrent une apparence douce. En outre, les sections transversales du banc épousent également la forme puissante du pylône du temple dont les lattes de bois de l’assise reflètent les arêtes supérieures. L’emplacement innovant des accoudoirs offre divers choix fonctionnels.
D. R.
Laila Blaibel, d’origine libanaise et marocaine, a 24 ans et est diplômée d’Architecture d’intérieur et de Design de l’école LISAA architecture/design. Elle a obtenu en 2022 le premier prix du concours national de Design et d’Architecture intérieure « New Living Wood » organisé par le French Design et l’Union des métiers du bois. Son travail explore les possibilités du bois pour accompagner le quotidien des personnes non-voyantes.
Son projet « Noyau sensoriel » est une structure intégrée au mur, incluant tous les composants fonctionnels d’une chambre. Ce projet tire profit de toutes les qualités du bois et vient rassurer et envelopper les personnes non-voyantes. Il porte également une application universelle et invite les personnes voyantes à éveiller leurs sens grâce aux qualités du bois.
D. R.
Ghali Bouayad, né au Maroc, est un architecte agréé HMONP, titulaire d’un doctorat en beaux-arts de l’Université des arts de Tokyo (Ph.D, 2021). Il a obtenu son master d’architecture à l’école d’architecture de Paris La Villette après avoir passé sa dernière année à l’université de Kyushu (2015, Japon). Entre 2015 et 2017, il a travaillé avec le lauréat du prix Pritzker Christian De Portzamparc et avec Jakob+Macfarlane à Paris. Entre 2021 et 2023, Ghali a collaboré avec Kazuyo Sejima (prix Pritzker 2010). En 2023, il fonde avec Takuma Yokomae son atelier d’architecture YOKOMAE et BOUAYAD, et ils exercent ensemble entre Tokyo et Marrakech. Bouayad, qui vit et pratique désormais au Japon, travaille sur des architectures, des diagrammes spéculatifs, des réalités mixtes, des dessins, des modèles physiques et des textes. Il met au centre de sa pratique la notion d’ornementation à l’ère de l’architecture postdigitale, l’impact de la technologie sur l’esthétique, l’artisanat et la phénoménologie.
Le projet de pavillon en bois Postdigital ornamented architecture is not ornamented est le résultat d’une recherche doctorale dans laquelle Ghalid Bouayad introduit une théorie montrant comment l’ornement et le post-digital pourraient réconcilier et reconnecter la culture artisanale de l’ornement aux objets, à la structure et à l’architecture. Dans cette architecture en bois matérialisée à l’échelle 1 :1 et exposée au Tokyo Geidal Museum, un motif ornemental japonais devient un hôte pour l’activité humaine et est utilisé pour organiser l’espace. Traduit en objet tridimensionnel et agrandi, cet ornement remplit à la fois une fonction structurelle et architecturale.
Nader Moussally
Rabih Koussa & Nabil Farhat est un duo d’architectes basé à Beyrouth. Leur partenariat s’est concentré sur la création de décors scénographiques expérimentaux et d’installations dans l’espace public, à l’intersection du design et du développement durable. Leurs projets utilisent un riche processus qui relie la stratégie du secteur des industries culturelles et créatives, la conception numérique de pointe et la technologie de fabrication numérique.
Magma Plastique, dévoilée lors de la première édition de We Design Beirut, est une micro architecture fabriquée principalement à partir de plastique recyclé. Invités par Plastc lab, startup libanaise spécialisée dans le recyclage et l’élaboration de politiques qui intègrent un système intelligent d’économie circulaire pour transformer les déchets plastiques en matériaux de construction, à concevoir l’installation et à organiser l’exposition, Rabih Koussa et Nabil Farhat ont créé Magma Plastique comme une expression monumentale de la crise climatique. L’installation, présentée dans l’exposition sur les matériaux de l’usine historique d’Abroyan, offre un récit enraciné dans la juxtaposition de la décrépitude et du renouveau. La revitalisation de l’usine, autrefois un atelier textile animé, en tant que centre culturel, fait écho à la transformation des matériaux recyclés de l’installation.
Hamza Bennour
Hassene Jeljeli est un architecte-designer, diplômé de l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis en 2017. Il a suivi par ailleurs une formation à l’Université d’Architecture et d’Arts Visuels de Linz en Autriche en 2018 (BASEhabitat). Fils d’ingénieur et designer autodidacte, il s’initie très jeune au design et à la maîtrise des matériaux. En 2017, il crée JK LIGHTING, un label d’objets lumineux. Celui-ci est très vite reconnu pour sa technique innovante d’assemblage de lattes de bois. Il a reçu en 2019, 2020 et 2022 le prix de la Tunisie Design Week.
Sa collection Iron Lamps offre une réinterprétation moderne du lampadaire traditionnel tunisien en utilisant la tôle d’acier perforé comme matériau principal. La lumière diffuse à travers la tôle crée une ambiance chaleureuse, projetant des motifs d’ombres délicats sur les murs environnants.
D. R.
Karim Tamerji et Elias El Hage ont associé leurs expertises personnelles dans les domaines des arts plastiques, du design d’intérieur et de produits, de l’architecture, de la conception numérique, et ont réalisé des œuvres d’art murales pour lancer leur entreprise. Pour le duo, le sable est un matériau porteur de sens, dans sa qualité intemporelle et universelle. Le succès rencontré lors de la conception de l’installation d’entrée de Downtown Design 2022, a permis au duo de lancer la réalisation de Pieces of Dubaï, avec pour mission la création de reliques de terre à partir de paysages du monde entier.
Le dernier travail de Karim + Elias célèbre l’artisanat architectural de la ville de Diriyah. From this Earth se compose de plus de 1400 sphères modulaires, chacune sculptée à la main à partir de matériaux locaux, et empilées pour composer une série d’ « écrans » en terre. Les surfaces poreuses agissent comme un moucharabieh moderne – une ode aux caractéristiques vernaculaires de la ville que sont les perforations triangulaires dues au vent et les silhouettes des toits.
D. R.
Zineb Kertane, 25 ans, est une designer franco-algérienne, originaire de la région des Aurès. Elle a obtenu son diplôme de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI - Les Ateliers) avec le projet Fi Wasat el Ard, qui explore le potentiel créatif de sa double-culture. En 2021, elle a écrit et produit un podcast « C’est pas la Capitale », qui enquête sur la question du patrimoine et de son influence dans les pratiques quotidiennes et les expériences collectives de la ville et de ses habitants, thématiques récurrentes dans sa pratique. Zineb travaille dans plusieurs structures en tant que designer indépendante, notamment dans le secteur du luxe. Elle aspire à continuer son exploration créative de l’Algérie à travers l’art et le design.
Le projet Bayt el Ma se présente comme une affirmation des référentiels culturels, des représentations et des modes de vie arabes à travers le design. Il s’articule autour d’un espace domestique : la salle de bain, composée d’une fontaine en carreaux de céramique et d’un tabouret bas en bois d’olivier.
D. R.
Samer Selbak (1991) est un designer palestinien basé à Paris, diplômé d’un master de l’École des Arts Décoratifs en design de produits en 2022. Son travail est marqué par l’exploration de l’intersection entre l’art, le design et la conscience sociale. Souhaitant harmoniser son esthétique avec une compréhension plus profonde des enjeux sociétaux, cette fusion est depuis devenue la pierre angulaire de sa recherche créative. Il s’inspire de ses racines palestiniennes et utilise des matériaux naturels ainsi que le savoir-faire traditionnel, reflets de son intérêt profond pour la relation complexe entre l’humanité et le monde de la nature.
Guidé par un principe de durabilité, Samer a utilisé des procédés traditionnels de teinture naturelle dans lesquels les pigments sont extraits de différentes plantes, et a adopté leurs caractéristiques inattendues qui produisent des couleurs uniques. Après de longues recherches, il a mis au point les différentes étapes de la manipulation de la matière première Luffa, dans lesquelles il utilise principalement la chaleur, la pression, l’humidité et la couture. Luffa Project se compose de deux objets : Nafaq, une lampe suspendue, et Reef, un séparateur d’espace. Sculpturales et fonctionnelles, ces pièces instillent une atmosphère mystique subaquatique dans l’espace.
D. R.
Thomas Egoumenides est un designer, architecte et artiste français basé à Tunis depuis 2015. Son travail est à l’intersection de la sculpture et du design social, avec une approche réfléchie pour valoriser et poétiser les déchets et les matériaux indésirables.
Plutôt que d’attendre l’étape du recyclage, Thomas intervient tôt dans le processus, en apportant des modifications minimales aux matériaux, tout en respectant leur histoire et leur contexte actuel. Sa vision créative consiste à réimaginer l’environnement urbain comme un vaste dépôt de matériaux et de récits, à la manière d’une « matériothèque ». Lors d’une résidence au festival Dream City Art de Tunis en 2021, il a initié le projet « Rascal », un laboratoire de recherche sur le design éphémère et l’upcycling. Son travail attire l’attention de la Triennale d’architecture de Sharjah en 2023, où il présente son installation « The Ship Of Theseus ». En 2024, il présente à Tunis sa première exposition personnelle avec la galerie Yosr Ben Ammar, intitulée « Meta Morphée. »
Sa collection « Aš-Šārqia » naît de l’alliance unique de deux matériaux souvent sous-estimés : les tiges filetées, emblèmes de la quincaillerie, et les bobines de fil, vestiges oubliés des usines textiles. Façonnés par les mains du designer, ces matériaux se métamorphosent en une série de meubles éthérés, révélant leur structure à travers leurs plateaux de verre. Chaque pièce de « Aš-Šārqia » est singularisée par le mariage de l’esthétique et de la fonctionnalité.
D. A.
« Djerba, Prototype 366 » est une mosquée individuelle, qui réinterprète la typologie de la mosquée de Djerba dans le contexte de l’espace de la galerie. L’installation se compose des éléments tectoniques minimaux de la mosquée de Djerba, fabriqués à partir de plaques d’acier au carbone laminées à froid : un mihrab autonome, un lavabo et un siège. Ceux-ci émergent d’un montage de roches basaltiques de la Mecque mesurant 90 centimètres de hauteur et 5 mètres de diamètre. De forme circulaire, ce volume de 17 mètres cubes de roches naturelles sert d’objet central autour duquel le visiteur de la mosquée circule lorsqu’il accomplit les étapes liturgiques nécessaires avant la prière.
D. R.
Abdel El Tayeb est un designer franco-soudanais originaire de Bordeaux, fondateur de la marque EL TAYEB NATION basée à Bruxelles. Après avoir étudié le design textile à l’École Olivier de Serres et Duperré à Paris et le design de mode à l’École nationale supérieure des arts visuels de la Cambre à Bruxelles, Abdel El Tayeb a été l’assistant de la créatrice de chaussures Charlotte Sauvat pour Isabel Marant et Balmain, Cédric Charlier, et Maison Margiela Artisanal. Il a également travaillé sur la broderie et la dentelle dans la maison de haute couture Franck Sorbier et a étudié le développement de produits chez Ann Demeulemeester à Anvers. En novembre 2021, Naomi Campbell lui a décerné le prix Debut Talent lors des Fashion Trust Arabia awards à Doha, lui donnant la possibilité de lancer une ligne sur mesure offrant des pièces personnalisées basées sur l’artisanat arabo-soudanais. Depuis juin 2024, l’un de ses TOUB SUIT fait partie de l’exposition « Naomi in Fashion » actuellement au Victoria & Albert Museum.
Avec EL TAYEB NATION, Abdel souhaite promouvoir l’héritage ancestral soudanais à travers une garde-robe contemporaine. Le pays possède une riche histoire du textile et du vêtement qui remonte à l’antiquité. La vannerie consiste à tresser d’une certaine manière des feuilles de palmier sèches qui peuvent être teintées. Traditionnellement utilisée en décoration, Abdel essaie avec sa marque de réutiliser cette technique comme embellissement de chapeaux, chaussures, sacs sculpturaux Brancusi… La vannerie se traduit également par une broderie sur des vêtements en tissu, ou interprétée avec de la maille.
D. R.
Née à Beyrouth en 1983, Najla El Zein est une designer et artiste libano française basée à Amsterdam. Elle est titulaire d’une licence en design de produits et une maîtrise en architecture d’intérieur et en design spatial à l’École Camondo. Sa première exposition solo, « Transition » (2019), a marqué les débuts de trois corpus d’œuvres : Distorsion, Fragmented Pillar et Seduction. Ces pièces évoquent des thèmes tels que l’inconscient, la sensualité, la féminité et le désir, capturant les complexités de son identité en tant que femme, mère et artiste. En 2022, Najla El Zein a été mandatée par les musées du Qatar pour créer des installations permanentes, publiques et à grande échelle. Les œuvres d’El Zein ont été acquises pour les collections permanentes de musées tels que le Dallas Museum of Art (Texas), le Qatar Museums (Doha), le St. Louis Art Museum (MO) et le Victoria & Albert Museum (Londres).
Group of five a été conçu pour la deuxième exposition personnelle de Najla El Zein Opacity, transparency, and everything in between, à la Friedman Benda Gallery à New York. L’exposition reflète les perceptions initiales, les malentendus et la nécessité de déchiffrer les couches sous-jacentes. Fascinée par le processus de fabrication de la pierre, du verre et de la céramique - qui requièrent tous une équipe d’artisans qualifiés -, Najla El Zein souligne que les œuvres ne prennent pas spontanément vie. Elles nécessitent un effort de collaboration où les individus s’engagent dans un dialogue et établissent des liens profonds. Le travail manuel exige dévouement, passion et réflexion, chaque pièce racontant sa propre histoire au sein des multiples couches de la création.
Studio Unfolded
Charles Kalpakian est né à Beyrouth en 1982. Les lignes géométriques ciselées, caractéristiques de son travail, sont la signature de son approche fusionnant ses racines orientales et sa connaissance du design et des arts décoratifs. Son travail se distingue par le mélange de techniques françaises traditionnelles (en particulier la marqueterie), l’évocation de ses racines orientales et un regard neuf sur la tradition du travail du métal. Il travaille avec des clients privés, des hôtels, des ONG, des galeries et des marques comme la Galerie BSL, Haymann Editions, LaChance, Delcourt collection, Nemo Lighting, Kann et DCW.
Cité, fresque murale commissionnée par l’agence Atelier 27 Paris pour l’hôtel Royal Mansour à Casablanca, est un projet d’envergure qui donne une dimension contemporaine au projet de réhabilitation de l’hôtel. Cette création symbolise le lien entre savoir-faire et patrimoine culturel, renforçant la nouvelle identité de l’hôtel. Tantôt une cartographie tactile, tantôt un paysage contemplatif, cette fresque murale de dimension monumentale crée une scène au sein du lobby. Elle invite les visiteurs à découvrir une partie de la collection d’art dès leur arrivée, capturant leur imagination et leur émerveillement. Dans cette démarche artistique, il était crucial de retravailler les formes traditionnelles marocaines en les assemblant pour évoquer et mélanger artisanat et modernité. Le laiton, symbolisant l’artisanat marocain, se marie harmonieusement à la modernité de l’aluminium. Ce projet se positionne comme un hommage à l’art et à l’architecture de Casablanca, affirmant la place du Royal Mansour comme un « Palace des palaces », où chaque détail est conçu pour éveiller les sens et nourrir l’imagination.
D. R.
S’inspirant de ses origines arabes, Niko Kapa explore les capacités du design à transmettre un contenu culturel, en examinant l’interface entre les traditions de l’artisanat et de la technologie, et en plaidant pour l’importance de notre héritage humain commun. Il exprime son affinité pour les formes et l’artisanat, convaincu que chaque matériau ou technique sous-tend une histoire particulière. En étudiant la manière dont la matérialité façonne l’expérience humaine, son travail vise à sensibiliser à l’environnement bâti au Moyen-Orient, tout en promouvant le développement durable par l’innovation.
AlUla Collection est une série d’objets innovants inspirés par l’environnement naturel d’AlUla, "interprétant les héritages naturels et culturels de la région en produits exceptionnels pour le public contemporain", tout en tenant compte du paysage, de l'archéologie et de l'histoire d'AlUla. La nature devient un outil de conception d'objets produits en série et dotés de qualités artisanales, faisant dialoguer l'ancien avec le contemporain, et AlUla avec le monde. Inspirés par les paysages volcaniques, les dunes du désert et les montagnes de grès, les produits développés grâce à une recherche approfondie sur les matériaux aspirent à combiner l'artisanat local et le design contemporain, en fusionnant l'art et la fonctionnalité. La collection d'ustensiles suit un processus de fabrication zéro déchet impliquant l'upcycling et le recyclage. En utilisant le matériau du paysage, le sable du désert est lié au béton recyclé et à la céramique recyclée, et est coloré par des pigments de terre naturels.
D. R.
Selma Lazrak est une architecte et designer de produits, originaire du Maroc et basée à Munich, en Allemagne. De l’objet à l’architecture, le travail de son studio est consacré à l’exploration de l’interaction entre le design, l’identité et le territoire. Après avoir obtenu son master en architecture et design durable en France, elle a ensuite occupé des postes de cheffe de projet dans des cabinets d’architecture et de design d’intérieur au Maroc, en France, en Turquie et en Allemagne. En 2023, Selma Lazrak est devenue membre associée de la World Design Organization (WDO), ce qui lui permet de contribuer à la communauté du design.
En 2020, Selma a créé son propre studio à Munich, où elle a collaboré avec des architectes de renom en tant que cheffe de projet international et architecte, tout en développant ses propres pièces de design. Méticuleusement fabriquées à la main à partir de matériaux nobles, elles rendent hommage à son héritage, à son histoire personnelle et à l’essence naturelle de des différentes racines.
La pièce AMUD est inspirée par l'architecture des colonnes que l'on trouve dans l'architecture marocaine. Les arêtes chanfreinées des piliers sont inspirées par le patrimoine architectural de toutes les civilisations qui ont peuplé ces terres, des Romains aux Arabo-Andalous. Au Maroc, la valeur des objets en bois et des récits qu'ils portent sont ancrés dans le patrimoine. Un savoir-faire méticuleux aboutisst à une pièce qui devient un symbole de ce patrimoine, reliant le passé, le présent et l'avenir.
Marco Pinarelli
Basé à Beyrouth, le Stéphanie Moussallem Design Studio est un studio multidisciplinaire, qui conçoit des projets de design d’intérieur et du mobilier. Lancé en 2015 par l’architecte d’intérieur et designer produit Stéphanie Moussallem, le studio se consacre à améliorer la relation entre la convivialité, l’ergonomie et le style en explorant la vision évolutive de la culture contemporaine.
« Le design est un outil pour faciliter la vie quotidienne, en rendant les objets qui nous entourent aussi pratiques et agréables que possible. » Le studio crée des œuvres uniques mais répond également à des commandes de design de meubles, de concepts d’intérieur et d’installations architecturales. Les œuvres de Stéphanie Moussallem ont été exposées lors de divers salons de design, notamment La Fiera di Milano, House of Today, Products available at Le Bon Marché - Rive Gauche Paris, WallpaperSTORE*, Over the Counter, R & Company - New York, Lehmann Maupin - Aspen Colorado, Piasa Auction House Paris et Phillips London.
D. R.
Wyssem Nochi (1986), diplômé de l’Architectural Association de Londres et de la Parsons New School of Design à New York, a créé son studio d’artiste en 2002, à Beyrouth, et produit des œuvres d’art à différentes échelles. Ses travaux ont reçu différents prix et ont été exposés à Beyrouth, Bruxelles, Dubaï, Milan, New York, Paris ou Tokyo. Il a fondé ON-OFF, une galerie d’art et de design en 2005, dans le centre-ville de Beyrouth, détruite à la suite de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020.
Il a travaillé comme consultant indépendant pour plusieurs cabinets de design, d’architecture et de planification, développant des travaux de recherche sur des projets de design urbain, d’architecture, de restauration et de préservation de bâtiments patrimoniaux, de design d’intérieur, de mobilier et de produits. Il a enseigné l’architecture, le design et l’art à l’Université américano- libanaise, l’Université américaine de Beyrouth et à l’Université du Saint- Esprit, Kaslik.
Balle Perdue, L’Air de Beyrouth (nature morte) est une variation sur le thème de l'antiquité à nos jours. Immobiles, nous voyageons dans l'espace à la vitesse d'une balle, soit 1 598,07859... km par seconde. Balle perdue, objet de verre vide ; ne contenant rien ou l'air d'un lieu scellé de ville en ville, pour en posséder le contenu, vide. الشر كسور une expression libanaise qui se dit lorsqu'il s'agit d'échapper à un combat et d'exorciser le mal : un objet de colère démystifié. Casser le verre pour une bouffée ; une bouffée d’air. La balle fait référence aux balles "joyeuses" tirées en l'air à la suite d'un discours politique ou d'une célébration ; les balles perdues atterrissent sur la ville, tuant des innocents, endommageant des biens.
T SAKHI
Basé à Venise et à Beyrouth, T SAKHI est un studio d’architecture et de design multidisciplinaire dirigé par l’architecte et photographe libano-polonaise Tara Sakhi et cofondé avec sa sœur Tessa Sakhi en 2016. Le studio place l’interaction sociale au cœur de sa pratique, et questionne nos compréhensions contemporaines de l’identité et de la vie tout en s’inspirant de l’héritage culturel. Tessa & Tara Sakhi conçoivent des espaces et des objets permanents et éphémères, évoquant des expériences émotionnelles et physiques. Leurs travaux se concentrent également sur le développement durable en récupérant des matériaux de rebut et en les recyclant pour obtenir de nouvelles textures et formes. Les projets du studio sont divers, ludiques et interactifs. Ils vont de l’architecture à petite échelle aux installations publiques urbaines, en passant par l’aménagement intérieur commercial et résidentiel, les objets de collection et la scénographie. Le studio crée une inspiration hybride occidentale-orientale et collabore avec des créateurs de diverses cultures, créant un dialogue qui encourage l’artisanat et l’innovation.
Ressemblant aux urnes cinéraires archéologiques et à d'autres objets en verre soufflé placés dans les tombes comme offrandes dans l'Antiquité, Jurat aborde la question de la valeur du temps sur les objets. Les récipients évoquent de manière ludique l'illusion d'un voyage dans le temps en se présentant comme des objets excavés d'un autre siècle, mais leur contemporanéité est visible à travers leur forme et leur texture lorsqu'on les examine de plus près.
T SAKHI s'est inspiré de la riche histoire du soufflage du verre pour déterminer les formes de cette nouvelle collection. Fabriqué à Murano, l'épicentre de l'artisanat du matériau, le studio a établi des liens et partagé des connaissances sur la fabrication du verre entre la lagune vénitienne où il réside et son propre héritage, à travers la région méditerranéenne, de l'Égypte ancienne au Liban. Le studio s'est procuré divers types de déchets métalliques, notamment de l'aluminium, du laiton et du cuivre, dans les usines environnantes et les a infusés dans le verre. Le processus consiste à travailler avec des métaux recyclés dans différents états - poudre, fondu et morceaux - et à les faire réagir à différents niveaux de température dans le verre.
Eva Saudargaite
ANARCHITECT est un cabinet d’architecture, d’intérieur et de design fondé en 2013 à Dubaï et à Londres, qui réalise des projets sur mesure pour des clients privés et professionnels esthètes situés en Europe, au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique. Fondé par l’architecte britannique RIBA Jonathan Ashmore, le cabinet propose des projets architecturaux à diverses échelles, s’adossant à un artisanat et à des matériaux d’excellence.
Le Serai Wing est un hôtel composé de chambres et de suites privées situé au cœur de Sharjah, aux Émirats arabes unis. Cette propriété patrimoniale réaménagée comprend deux maisons familiales des années 1950, qui étaient autrefois les résidences du marchand de perles Khaled bin Ibrahim. Le cabinet de design ANARCHITECT les a transformées de manière unique en un hôtel de charme contemporain qui résonne avec son environnement. Il s’agit d’un sanctuaire urbain dans lequel on peut s’immerger, une retraite conçue pour préserver l’authenticité et la culture d’une zone historique importante des Émirats arabes unis. Cette œuvre architecturale transformatrice illustre l’importance de la préservation, en la réimaginant en une destination moderne pour les voyageurs régionaux et internationaux.
D. R.
Omar Chakil, français-égyptien-libanais, ancien auteur-compositeur-interprète, consultant créatif, architecte d’intérieur, designer de produits et artiste a brièvement étudié le design à l’académie DOMUS de Milan mais se définit comme un autodidacte.
Après avoir décoré des maisons privées à travers le monde pendant près de deux décennies, Omar a commencé à concevoir des objets et des meubles en édition limitée. Sa première série exclusivement fabriquée à partir de blocs d’albâtre égyptien brut s’est vendue à la galerie Over The Counter’ pendant la semaine du design de Beyrouth en 2018 et rencontré le même succès en France, en Afrique du Sud, en Italie et en Amérique.
Connu pour avoir introduit l’albâtre égyptien dans le design contemporain, Omar a également établi le concept de design de collection en Égypte. Ses pièces ont été présentées dans de nombreuses expositions à travers le monde, notamment à l’Expo 2020 de Dubaï, à la prestigieuse maison de vente aux enchères française Piasa, à la foire MENART de Bruxelles, au Salon de New York, à la foire itinérante de collection Nomad de Saint-Moritz et de Venise, à Carwan à Athènes et lors d’une exposition solo au Caire. Architectural Digest l’a sélectionné dans sa liste de référence des 50 meilleurs talents du Moyen-Orient en matière d’architecture et de design pour trois années consécutives, y compris 2024.
D. R.
Aziza Chaouni Projects (ACP) est un bureau d’études pluridisciplinaire basé à Fès, au Maroc. Fondé en 2011 par Aziza Chaouni, professeur associé d’architecture à l’Université de Toronto, ACP se spécialise dans l’architecture durable, le paysage, le design urbain et la construction. Depuis sa création, ACP a réalisé de nombreux projets - réhabilitation historique, réutilisation alternative et construction de nouveaux bâtiments – tous développés main dans la main avec des artisans locaux.
Le 8 septembre 2023, un tremblement de terre frappait le sud du Maroc, tuant 3500 personnes, et laissant 60 000 maisons partiellement ou entièrement endommagées. D’une magnitude de 6,7, le tremblement de terre a principalement touché les maisons traditionnelles en terre et en pierre des zones rurales, construites sur des pentes abruptes. Bien que le gouvernement et les ONG aient fourni des logements temporaires et une aide financière à 400 000 survivants, les efforts de reconstruction sur le terrain ont été problématiques. En effet, le gouvernement marocain a décidé de s’appuyer sur l’auto construction et a accordé à ceux dont les maisons avaient été détruites à 100 % une subvention de 14 000 dollars américains pour construire une maison de 70 à 80 m² à l’emplacement de leur maison d’origine. « Nous avons proposé au ministère marocain de l’Intérieur de développer, au même montant que leur subvention, un prototype de maison durable antisismique. Notre prototype utilise trois types de briques de terre comprimée sans mortier produites en masse et utilisées pour les dalles de plafond, les murs porteurs et la chaussée. Les briques sont composées de 95 % de terre et de 5 % de mélange de ciment Durabrick. Le ministère nous a confié un terrain pour cet essai expérimental près du village de Taalat N’Yacoub, gravement touché par le tremblement de terre. Le prototype devait servir de preuve de concept et de modèle pour aider à changer les pratiques constructives, offrir une alternative de logement abordable en milieu rural au Maroc, et être dupliqué pour former un village modèle pour les veuves du village de Tajgalte, lui aussi sévèrement touché par le tremblement de terre. »
D. R.
IBKKI, c’est un studio créatif imaginé par deux amis designers, Azel Aït-Mokhtar et Youri Asantcheeff. Rencontrés sur les bancs de l’école de design, ils nourrissent très vite le désir d’un projet créatif commun, sans parvenir encore à le définir. Ils se retrouveront après leurs diplômes pour concrétiser un voyage qu’ils s’étaient promis de faire ensemble : un tour de la Kabylie en Algérie, terre natale des parents d’Azel.
C’est là-bas qu’un déclic se fait, au fil de rencontres avec des artisans locaux qui les invitent à découvrir leur savoir-faire et à travailler au sein de leurs ateliers. Motivés par ces rencontres, ils décident de poser leurs valises dans la région afin d’enrichir leurs perspectives et leur pratique. Leur première résidence dans l’atelier de poterie de Nabil dure neuf mois. Cette longue collaboration les pousse à remettre en question les rapports hiérarchiques classiques entre le designer-commanditaire et l’artisan-prestataire.
Les nombreuses collaborations du studio (Restaurant Grand Cœur, Fondation PSG, Camelia Jordana ou encore Nike) témoigne de sa capacité à faire incursion dans une multiplicité de domaines.
Le projet de sofa Muja est né d’un élan de nostalgie et d’un désir de recréer une sensation de confort et de sécurité ancrée dans les souvenirs d’enfance. Les créateurs se sont inspirés des canapés moelleux des grands-parents, qui enveloppent dans un cocon protecteur lors des siestes d’été. Ces souvenirs partagés par Azel et Youri, ce lien émotionnel profond, les a conduits à imaginer un sofa dans lequel on peut s’enfouir.
Zeina Baroudi
Fondée par Joy Mardini et William Wehbe, BABYLON est une agence dédiée à la célébration et à la promotion des créateurs du Moyen-Orient et d’ailleurs.
Joy Mardini et William Wehbe croient au pouvoir de la collaboration au sein du design pour combler les fossés culturels et rassembler les gens. Ils s’engagent à identifier les bonnes opportunités pour les designers de leur région, en les mettant en relation avec des acteurs et des partenaires mondiaux.
En soutenant et en encourageant les talents régionaux, BABYLON bouscule les choses et repousse les limites du possible dans le monde du design. BABYLON est une force motrice du changement et du progrès, et Joy Mardini et William Wehbe envisagent un avenir où le design est beau, accessible et inclusif, et où le génie créatif des designers du Moyen-Orient est reconnu et célébré dans le monde entier.
D. R.
Abeer Seikaly est une intellectuelle et créatrice interdisciplinaire jordano palestinienne, qui travaille dans les domaines de l’architecture, du design, des beaux-arts et de la production culturelle. Elle a fondé le Studio Abeer Seikaly à Amman, en Jordanie, en 2010.
La pratique d’Abeer est fondée sur des « actes de mémoire » : tenir un journal, documenter, archiver et collecter. Elle tisse des « fils narratifs » à partir de ces souvenirs. Elle considère sa pratique comme une technologie sociale pour l’autonomisation culturelle. Elle se concentre sur les pratiques indigènes bédouines, pour retrouver l’intimité de la fabrication artisanale. Elle se rend dans la Badia (désert) de Jordanie, où elle s’adonne au savoir-faire des femmes bédouines en matière de tissage de textiles et de fabrication de tentes. En 2015, Abeer a cofondé et codirigé Amman Design Week (ADW), une initiative biennale en Jordanie qui promeut le design local et régional. En 2018, elle a créé ālmamar, un programme d’expérience culturelle et de résidence à Amman, en Jordanie. L’œuvre d’Abeer, Constellations 2.0, est exposée dans le cadre de la première biennale Design Doha au Qatar. Elle a également remporté le Design Doha Prize 2024.
« Concevoir pour notre époque actuelle, pour des contextes spécifiques et pour l’avenir nécessite un profond respect pour le passé. Il faut s’engager dans ce qui est présent et durable : les relations et les réponses indigènes à l’environnement. Bien que nous ayons hérité d’un patrimoine architectural occidental - dont l’influence nous guide et nous aliène à la fois - nous existons néanmoins au sein d’une lignée dialectale de conception. Mon intervention plaide pour un retour à la main, à la terre et au processus lui-même en tant qu’élément central de la construction. Tout en explorant de nouvelles structures architecturales enracinées dans l’histoire technologique et culturelle des pratiques artisanales traditionnelles en Jordanie, mon objectif s’étend au-delà des « structures de tissu » traditionnelles à des « tissus structurels » tridimensionnels et dynamiques. Dans Terroir (2022), ce sont les mains habiles des femmes qui tissent un composite, fusionnant la tradition bédouine pour créer un tissu structurel de pointe. À l’instar des architectes conscients de la vie bédouine, l’architecture d’un monde en mutation doit honorer les formes architecturales existantes dans leur intégralité et s’en inspirer. ».
Farida Bustani
Indjy Taher (cofondatrice et directrice créative de MUSEEUM) a grandi au Caire, en Égypte, riche d’influences culturelles qui ont déclenché sa passion pour l’artisanat et la fabrication. Elle a étudié le design au Collège des Beaux-Arts de Zamalek. Jaeyung Kwon (cofondatrice et directrice financière de MUSEEUM), a siégé durant dix ans dans la salle des marchés de banques d’investissement mondiales à Londres. Elle passe les dix années suivantes en Égypte, un contraste immense. MUSEEUM lui donne l’opportunité d’associer des informations basées sur le comportement des consommateurs et les performances des produits avec les histoires humaines uniques que chaque pièce raconte sur le passé et le présent de l’Égypte.
Pour le Prix du design du monde arabe, MUSEEUM présente son approche holistique de la boutique de souvenirs officielle du Grand Musée égyptien. Ce projet rend hommage à l’intemporalité de l’art et de l’artisanat égyptiens anciens, réinterprétés pour le monde moderne. La collaboration de personnes passionnées, notamment d’égyptologues, d’illustrateurs, de designers, d’artisans et d’écrivains, a permis de donner vie à la vision de MUSEEUM. La collection officielle de la boutique du Grand Musée égyptien marque la première curation de MUSEEUM, directement inspirée par les thèmes conceptuels et visuels du musée. Ce projet se concentre sur la création de produits attrayants et percutants qui sont à la fois fonctionnels et dédiés à la préservation et à la célébration du patrimoine culturel. Les ventes de ces produits bénéficient directement au Musée, les recettes soutenant les fabricants locaux, les organisations à but non lucratif et les institutions publiques, qu’il s’agisse de jeunes designers ou de designers confirmés.
D. R.
Yasmine Sfar, diplômée d’architecture d’intérieur à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris et Mehdi Kebaier, diplômé en ingénierie civile de l’Université de Bretagne Sud (UBS) à Lorient, sont des designers tunisiens qui forment un duo créatif passionné par l’artisanat et la valorisation du patrimoine culturel de leur pays. Depuis 2005, ils conjuguent leurs talents et leurs visions au sein de deux structures complémentaires : Tinja, un atelier de création et d’édition d’objets et de mobilier, et Altin, un laboratoire de design expérimental. Les matériaux utilisés dans leurs créations proviennent de la région de Sejnane, en Tunisie : jonc de mer, métal, bois de palmier et terre cuite. Ces matériaux sont transformés par les artisans locaux pour produire des objets uniques et durables, célébrant la nature et le savoir-faire tunisien. Yasmine Sfar et Mehdi Kebaier incarnent une nouvelle génération de designers engagés dans la valorisation de l’artisanat. À travers Tinja et Altin, ils créent des objets expressifs qui racontent des histoires et contribuent à la reconnaissance et à la pérennité de l’artisanat tunisien. Leur travail illustre la beauté et la valeur des savoir-faire ancestraux tout en les adaptant aux besoins et aux aspirations de la société moderne.
Dossier de presse - Lauréats PDIMA23.pdf (1.21 MB)
Press kit - Winners AWDA23.pdf (3.13 MB)
Pour recevoir toute l'actualité de l'Institut du monde arabe sur les sujets qui vous intéressent
Je m'inscris