Conférence en présence de l'artiste Zoulikha Bouabdellah au sein de l'exposition "Algérie mon amour" : Un art féministe ?
La suite des dimanches de l'Algérie :
- Dimanche 3 avril « Halida Boughriet. Un art anti-orientaliste ? », en présence de l’artiste
- Dimanche 17 avril « Kamel Yahiaoui . Témoin des deux rives », en présence de l’artiste
- Dimanche 8 mai « Mohamed Khadda. Artiste et théoricien de l’art »
- Dimanche 22 mai « Abdallah Benanteur et l’Algérie »
- Dimanche 5 juin « Rachid Koraïchi. Parcours de l’émir Abdelkader et installations », en présence de l’artiste
- Dimanche 19 juin « Baya. Mythe et réalité »
- Dimanche 3 juillet « Denis Martinez. Un destin algérien », en présence de l’artiste
Zoulikha Bouabdellah. Traverser les imaginaires
Par Anissa Bouayed
Zoulikha Bouabdellah, née en 1977 à Moscou où ses parents étudiaient l’histoire de l’art, grandit à Alger dans un milieu voué à l’art et à la culture, puis elle doit venir en France quand sa famille est menacée par le terrorisme islamiste pendant la décennie noire des années 1990. Elle y finit ses études secondaires et entre à l’école d’art de Cergy Pontoise où enseignent des artistes telle qu’Orlan, qui l’a beaucoup marquée par son combat féministe et par sa volonté de mettre son corps en jeu dans l’œuvre. Plasticienne et vidéaste, Zoulikha Bouabdellah vit et travaille désormais entre la France et le Maghreb et cette mobilité ne fait pas d’elle une artiste « déterritorialisée », car elle est attentive aux singularités, aux différences culturelles, tout en cherchant à les mettre en commun et à les partager dans ses réalisations comme expressions d’identités plurielles. Ainsi, elle conçoit en 2003 Dansons, une œuvre qui a attiré l’attention emblématique de cette démarche. Dansons relève de cet art corporel par lequel elle questionne son arrivée de fraîche date dans un pays qui l’a accueillie positivement, qui a des valeurs qui se veulent universelles, mais où se manifestent dans le même temps des replis identitaires, consécutifs aux tensions de la mondialisation. Depuis, plusieurs prix, en Europe et au Moyen-Orient ont couronné ses recherches esthétiques et ses réalisations plastiques, qui font toujours écho à ses préoccupations politiques et sociales et à sa position de « passeuse » entre ces mondes dans lesquels elle évolue...