De la Musique de la Nahda (Renaissance culturelle arabe) dont ils révèlent les trésors aux nouvelles compositions sur la poésie soufi e, Aïcha Redouane et Habib Yammine nous invitent à une exploration de l’univers du Maqâm dans sa dimension musicale et mystique. Une quête du sens, un voyage intérieur à travers les plus beaux poèmes d’amour soufi … Le sens de la qasida (pl.qasâ’id), poème, signifi e d’après sa racine Q-S-D le fait d’aller vers, de tendre à, de viser un but, et le but se dit aussi al-qasd ; ici, le but est le Bien-Aimé, le Divin. Aussi, parce que le foyer de l’Amour est le coeur, d’un poète à l’autre, la qasida conjugue et décline sous toutes ses formes, l’influence de cet Amour sur le coeur. Les coeurs des poètes se sont embrasés et sont devenus des phares pour les amoureux assoiffés.
Ce concert est entièrement dédié à l’Amour et il est conçu autour du célèbre poème soufi d’Ibn Arabi “L’Amour est ma religion et ma foi” (Adînu bidîni l-hubb), noyau central autour duquel viennent graviter en écho les plus belles odes mystiques de Sohrawardî, Omar Ibn al-Fârid, Al-Hallâj, Nâbolosî, Al-Bora’î. Unissant tradition et modernité, c’est une suite de maqâms essentiellement composée à l’écoute de l’inspiration. Telles des pierres précieuses, les qasida s’enchassent dans la couronne des maqâmât musicales, livrant leurs brillances, leurs vibrations, leurs timbres, pour aboutir à l’harmonie parfaite.
Par Habib Yammine
“Mon coeur est devenu capable
D’accueillir toute forme
Il est pâturage pour gazelles
Et abbaye pour moines !
Il est temple pour idoles
Et la Ka’ba pour qui en fait le tour
Il est les Tables de la Thora
Et aussi les feuillets du Coran !
La religion que je professe
Est celle de l’amour
Partout où ses montures se tournent
L’Amour est ma religion et ma foi !”
Ibn Arabi
Ensemble Al-Adwâr :
Aïcha Redouane : chant, composition musicale
Habib Yammine : riqq et daff (percussions), composition musicale
Salah el-Din Mohammad : qânûn (cithare sur table)
Safwan Kenani : kamân (violon)
Issa Murad : ‘ûd (luth)