La aïta est née dans le Maroc rural du XIXe siècle. Cet art populaire à la surprenante liberté de ton, longtemps méprisé, suscite de nos jours un regain d'intérêt. Il sera servi par deux ambassadrices de talent : Khadija Margoum, qui en porte le renouveau, et Khadija El Bidaouia, qui incarne l’aspect contemporain du marsaoui, la variante « portuaire » de la aïta.
Nommé aïta (le cri ou l’appel) dans les plaines ou marsaoui (portuaire) lorsqu’il longe l’Atlantique du côté de la ville de Safi, ce style a jailli à la fin du XIXe siècle des régions agricoles méridionales du Maroc. Surprenant par sa liberté de ton, il cristallise les émois amoureux et personnalise les souffrances et les espoirs du peuple à travers le chant.
Avant les années 1950, la aïta se résume à une expression typiquement rurale, tribale et pastorale. Puis elle s'urbanise et est remise au goût du jour, en particulier grâce au violoniste Maréchal Kibbo, auteur du fameux Kutché repris par Khaled, et à Bouchaïb El Bidaoui.
La aïta suscite un regain d’intérêt depuis le début du XXIe siècle. Sous un habillage plus électrique, une nouvelle génération personnifiée par Daoudi ou Oulad Bouazzaoui a repris le flambeau. Affaire de femmes avant tout, autrefois censurée et méprisée car jugée grivoise, elle a pour origine les cheikhates, des chanteuses populaires aux formes souvent généreuses et aux déhanchements plus que suggestifs.
Lors de cette soirée, la aïta sera représentée par deux ambassadrices de talent : Khadija El Bidaouia, qui incarne l’aspect contemporain du marsaoui, et Khadija Margoum, qui porte le renouveau de la aïta.
Lucie Laustriat
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