Nouvelle étape dans la recherche persistante et toujours renouvelée de la chorégraphe franco-algérienne Nacera Belaza autour de l’infini méconnu en nous : comment, par la danse, atteindre l’expression d’une plénitude, par-delà la technique corporelle ? Pour cette création, qui puise partie de son inspiration du côté des danses traditionnelles algériennes, elle est accompagnée de quatre complices sur le plateau.
Habiter pleinement son corps, étirer le geste, le dépouiller pour accéder, par la répétition, aux profondeurs de l’être, à la quintessence de la vibration. Au souffle. Élan vital qui porte l’être, l’anime, l’engage dans le mouvement et lui permet de se projeter hors de soi pour entrer en résonance avec ce qui est. Chez Nacera Belaza, la danse ne cherche pas à maîtriser le corps mais au contraire à le libérer par la connaissance de soi. L’expérience est intérieure et demande de lâcher prise, de faire taire l’ego, le mental, et paradoxalement pour un danseur de parvenir à renoncer au corps. Pour L’Onde, la chorégraphe franco-algérienne est allée s’imprégner de la mémoire et des archives algériennes des danses traditionnelles, proches du rituel. Celles-là même qui, par le répétitif, aident à gagner en intensité et à éprouver la densité et du geste et de sa propre intériorité. Et qui demandent à l’interprète de trouver où puiser la force de ces gestes inlassablement reproduits, de conjuguer à l’infini un acte fini, et d’éprouver ainsi l’immuable dans le mouvement. Ce dernier n’est alors plus seulement dansé. Il se transforme en un état, celui de la plénitude de soi.
Nacera Belaza est née à Medea en Algérie, elle vit en France depuis l’âge de cinq ans. Après des études de lettres modernes, elle crée en 1989 sa propre compagnie.
C’est en autodidacte qu’elle est entrée en danse, poussée par la nécessité vitale de s’exprimer, de dire et dénouer la complexité d’une double appartenance culturelle. C’est, pendant l’enfance puis l’adolescence, de ce corps contraint et confiné par le choc des cultures que surgit spontanément le langage, puisant la matière tout d’abord en soi puis dans ce que lui apportera la littérature. Pour libérer, il faut dire juste et précis, se défier de la complaisance et de la séduction.
Nacera Belaza chorégraphie un cheminement intérieur, l’espace, le vide en soi, les zones d’ombre et de lumière, le vertige, la répétition. Elle fait de la danse une plongée verticale introspective. Ses pièces explorent le mouvement en un souffle serein, profond et continu, confrontant la patience, la rigueur, le dépouillement au « vacarme assourdissant de nos existences », rendant au geste son utilité existentielle.
Son travail, reconnu et salué par le ministère de la Culture, lui a valu en 2015 d’être nommée chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. En 2008, Le Cri a reçu le prix de la révélation du Syndicat de la Critique. En 2017, la SACD a également salué son parcours en lui remettant le prix Chorégraphe.
La compagnie bénéficie du statut « Compagnie et ensemble à rayonnement national et international » (CERNI) depuis2017.L’ensemble de ses pièces sont régulièrement présentées en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique du Nord. En France, elle est invitée par des théâtres et festivals prestigieux tels que le festival Montpellier Danse, les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, le Festival d’Avignon, la Biennale de la danse de Lyon ou encore le Festival de Marseille. Elle a, en parallèle de son activité en France et à l’étranger, créé en Algérie une coopérative qui lui permet de mener un travail régulier avec le pays de ses origines.
Chorégraphie et conception son et lumière : Nacera Belaza
Interprètes : Nacera Belaza, Aurélie Berland, Bethany Emmerson, Magdalena Hylak, Mohammed Ech Charquaouy
Régie générale : Christophe Renaud
Production : Compagnie Nacera Belaza
Partenaires : Kunstenfestivaldesarts / Charleroi danse, centre chorégraphique de Wallonie - Bruxelles; Festival de Marseille; deSingel, Campus International des Arts; MC93 Bobigny; LUMA Foundation; ICI—Centre chorégraphique national Montpellier - Occitanie / Direction Christian Rizzo, dans le cadre du programme résidences de recherche et de création; L’Arsenal- Cité musicale-Metz; Atelier de Paris / CDCN
La compagnie a bénéficié du soutien et de l’accueil en résidence de la fondation LUMA - Arles, ainsi que du soutien de la Région Ile-de-France, dans le cadre du dispositif d’aide à la création.
Soutiens : SACD dans le cadre du programme duo; Institut français - Ville de Paris, SPEDIDAM.
Accueils en résidence : ICI CCN de Montpellier - Occitanie / Direction Christian Rizzo, dans le cadre du programme résidences de recherche et de création; deSingel, Campus International des Arts; MC93 - Bobigny; Parc des Ateliers, LUMA-Arles; Atelier de Paris / CDCN
Mise à disposition de plateau : Points-communs, nouvelle scène nationale de Cergy/ Val d’Oise.
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