Récemment inscrite à Créteil, Val-de-Marne, l’association, et groupe, Mâlouf tunisien a tout simplement pris comme nom l’appellation, en Tunisie, Libye et dans le Constantinois algérien, de la multiséculaire musique arabo-andalouse. Une culture qui a puisé dans le fonds musical du Maghreb et du Machreq et s’est développée en Andalousie, avant d’être à son tour influencée, lorsqu’elle arrive avec les réfugiés andalous sur les terres nord-africaines, par la richesse des rythmes locaux, prenant des noms divers.
Ainsi, au XIIIe siècle, 8 000 juifs et chrétiens andalous fuient la Reconquista chrétienne vers la Tunisie où ils apportent leur patrimoine culturel. La dernière mémoire et légende du malouf tunisien, le chanteur et oudiste KhemaïsTernane (1894-1964) est issu d’une famille andalouse immigrée en Tunisie. Il est l’un des professeurs et fondateurs, en 1934, de La Rachidia, la plus prestigieuse école andalouse tunisienne et l’une des plus importantes au Maghreb. Parmi ses élèves figurent le célèbre Salah el Mahdi et la chanteuse Saliha, l’une des rares femmes solistes en la matière. En Tunisie, au fil de l’histoire, le malouf s’est aussi enrichi d’apports turcs (notamment le mode bachraf), quand le pays devient province ottomane dès la fin du XVIe siècle.
Aussi, c’est tout cet héritage que tente de préserver et de diffuser en France Mâlouf tunisien, avec une rigueur toute professionnelle, et surtout un amour d’une culture qu’il sait faire apprécier et surtout partager.