Pour sa 27e fête de la musique – la 4e sous la présidence de Jack Lang, son créateur – l’IMA reste fidèle à sa vocation : le dialogue des cultures. Place aux musiques de la nouvelle génération qui, ces dernières années, ont franchi le saut international, à l’image du raï ou des groupes adeptes des fusions avec le jazz, le reggae, le rock, la soul ou la pop. Sans oublier le volet oriental classique et la tradition patrimoniale.
La cornemuse de Biskra, chekwa, plus connue aujourd'hui sous le nom de mezwed, est dotée de six trous, ce qui la différencie de la cornemuse tunisienne à cinq trous. A travers le chekwa, il est tout à la fois question de musique populaire, d’art savant et d'improvisations. Hadj, maître ès cornemuses, entouré de deux musiciens, avec percussions endiablées, ne se limite pas à cet instrument cher à Biskra. Il manie aussi avec un art consommé d’autres instruments de la famille des cornemuses, comme la zorna algéroise, et interprète des répertoires issus de divers pays du Maghreb et même au-delà.
Ce grand ensemble artistique, dirigé avec brio par le luthiste Qaïs Saâdi, fédère avec justesse de ton et liberté d’improvisation des musiciens issus pour certains du classique, pour d’autres des musiques actuelles, avec une coloration jazzy notamment. Leur répertoire basé sur de grands standards de la chanson orientale et maghrébine est revisité avec un bonheur et une joie de jouer contagieuses.
La guitare électrique est devenue un instrument courant de la musique sahraouie dans les années 1970. Mais Doueh, natif de Dakhla, a su en faire le catalyseur d'influences africaines et occidentales, en intégrant des arpèges électriques issus de ses influences musicales (Jimi Hendrix, James Brown) aux accents pop, folk, blues. « Ce qui fait, commente-t-il, qu'aujourd'hui cette musique hassanie est mélangée à des éléments modernes pour toucher un public plus large, pas seulement oriental ou maghrébin. » Guitariste hors pair, assurément, Doueh est capable de vous jouer des solos hypnotiques, parfois même avec une pédale wah-wah ! Un vrai guitar hero du désert, en somme. Le croisement avec le trio néo-punk Cheveu donne au final « un big bang tellurique, une création atomique, une histoire d’énergies “primitives” qui remet les pendules à l’heure du Tout-Monde. Entendez deux entendements du temps si différents ».
En 2007, trois musiciens et interprètes se rencontrent pour la première fois à Paris. Se retrouvant quelque temps plus tard, à l'occasion d'un spectacle, ils décident de créer un groupe de musique orientale, mélangeant les cultures musicales d'orient et du Maghreb. Après plusieurs spectacles, le groupe atteint rapidement une nouvelle dimension en intégrant au fil de ses rencontres d'autres musiciens et chanteurs : Le groupe Mazzika voit le jour en 2010. Aujourd’hui, il propose ses propres spectacles orientaux et collabore également avec des artistes et vedettes connus sur les scènes orientales et internationales. Lors de son passage, Mazzika nous présentera, sous la direction artistique et les arrangements de Chady Hakme, son nouveau spectacle, « Beyrouth Tarab », en hommage aux grands artistes et chanteurs libanais.
Klima, « petit mot » en arabe dialectal, c’est le nom que se sont choisis les initiateurs de ce groupe : Samir Benmessaoud, chanteur et pianiste, et Jamel Ben Hadj Khalifa, bassiste et vocaliste également. Pour présenter leur art, à la fois fait de compositions de leur cru et de titres puisés dans le patrimoine, ils se sont adjoints la crème des musiciens à l’image de Mehdi Belhassen au violon, Sahbi Karoui aux claviers et Karim Ziad à la batterie. Soit une musique étincelante de modernité tournée vers l’avenir et interprétée en arabe, français, anglais et italien.
Comme son nom l’indique, Kader est originaire de Tiaret, une ville historique perchée à 1200 m d’altitude, dans les Hauts-Plateaux de l’Ouest algérien, berceau géographique du raï. Une cité réputée pour sa saveur poétique bédouine (le grand Cheikh Mamachi est un des siens) et ses variétés rythmiques. L’ancienne capitale ibadite est connue également pour ses fantasias spectaculaires et l’importance de ses haras. Kader a hérité de la verve des fins poètes de sa région, mais a beaucoup écouté le raï des Khaled, Mami et Hasni. Nous aurons ainsi droit à diverses versions du meilleur du raï moderne, donc de nombreux titres que l’on fredonne de génération en génération.
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