C'est un magnifique retour à ses sources algériennes que propose Djazia Satour pour son concert à l'IMA avec Aswât, son dernier opus. La chanteuse s’y exprime entièrement en arabe populaire et y glane une nouvelle inspiration, dans la palette de styles qui lui sont familiers mais en mettant en avant les instruments du chaâbi algérois, mandole et banjo, le violon oriental de l’arabo-andalou et les percussions bendir ou derbouka.
Depuis son enfance algérienne, la musique coule dans les veines de Djazia Satour. Sa voix s’élève d’abord, lors de son adolescence grenobloise, comme choriste au sein du collectif Gnawa Diffusion, créé par son demi-frère maternel Amazigh Kateb. Avant que son chant ne devienne central, au début des années 2000, dans le groupe trip-hop Mig, puis s’affirme dans une carrière solo.
En son nom elle dévoile un univers plurilingue ou l’anglais harmonisé rock, pop, soul, folk cohabite avec l’arabe de ses traditions d’origines. Vive et sensible, elle transmet ses valeurs poétiques et humanistes au creux de musiques aux rythmes populaires et variés. Trois albums ponctuent sa traversée des années 2010 : Klami (2010), Aswane (2014) et, fin 2018, Aswât, qui signifie « Des voix ».
Ce dernier opus, qui nourrit la grande majorité de son concert à l’Institut du monde arabe, est un magnifique retour aux sources. La chanteuse s’y exprime entièrement en arabe populaire et y glane une nouvelle inspiration, dans la palette de styles qui lui sont familiers mais en mettant en avant les instruments du chaâbi algérois (mandole et banjo), le violon oriental de l’arabo-andalou et les percussions bendir ou derbouka, communes à tout le Maghreb.
Son chant est devenu d’une extrême précision, d’une fluidité envoutante, porteuse de rêves et de messages. Les voix qu’elle évoque sont celles que l’on peine à entendre dans notre monde cacophonique, celles de ceux que les guerres ou les catastrophes naturelles ont poussé hors de leurs pays ou mis en exils sur leur propre terre, celle du vent ou du murmure inaudible des anonymes. Ces voix auxquelles on empêche d’articuler les désirs ou les plaintes, Djazia Satour leur prête vie avec tendresse et ferveur, accompagnée de ses trois complices : Benoit Richou à la guitare, Rémi D’Aversa aux claviers et à la batterie et Quentin Langlois Andréoulis à la mandole et aux percussions.
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