Table ronde | La (ré)appropriation culturelle en question

Dans le cadre de « L'IMA fait son festival ! »

7 Décembre 2023

Aujourd’hui, les enjeux de l’appropriation culturelle envahissent un champ de réflexions et de revendications très large. Le point sur les aspects épistémologiques de ce concept, sur ses mises en œuvre à travers le temps et l’histoire et sur l’émergence d’une parole dissidente, qui propose une réflexion sur ces appropriations et réappropriations de la culture des autres.

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La chorégraphe et danseuse Raïssa Leï. D.R.

La (ré)appropriation culturelle en question

Aujourd’hui, les enjeux de l’appropriation culturelle envahissent un champ de réflexions et de revendications très large : la mode, les arts culinaires, la musique, le cinéma, ou tout simplement la prise de parole en public dans les espaces et les imaginaires culturels et artistiques. A l’heure où se pose plus ou moins directement à chacune et chacun la question de déconstruire cette appropriation culturelle, nous reviendrons avec nos invités sur les aspects épistémologiques de ce concept, ses mises en œuvre à travers le temps et l’histoire et, enfin, de manière très pratique, sur l’émergence d’une parole dissidente qui nous interroge collectivement et nous appelle à réfléchir à ces appropriations et réappropriations de la culture des autres.

Intervenants :

Raïssa Leï - Chorégraphe et danseuse d'origine amazighe marocaine, Raïssa Leï est basée à Paris et évolue à travers les styles de danse Waacking et traditionnel nord-africain. Elle crée en 2017 la compagnie de danse Kif-Kif Bledi spécialisée dans les danses traditionnelles du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et du Liban. Le groupe est composé d'immigrés et d'enfants d'immigrés d'Afrique et du Moyen-Orient vivant en France qui partagent leur héritage avec authenticité, entre tradition et modernité. Raïssa Leï est également passionnée par les bijoux amazighs et effectue des recherches constantes sur l'histoire des Amazighs. Se considérant comme « artiviste », elle crée en 2022 le projet Timazighin qui permet aux femmes de descendance amazighe de se réapproprier leur matrimoine via l'habillage avec des bijoux anciens.
Cheb Gero - Musicien animé par un désir de découvrir le monde en musique, il lance en 2015 le label Akuphone. Dans une approche qui relève de l’archéologie musicale, il met en lumière le travail d’artistes, musiciens, chanteurs de musiques extra-occidentales, dont le label veut articuler les productions culturelles à leur contexte historique et politique, et les restituer dans leurs conditions sociales et culturelles d’apparition.
Mame-Fatou Niang - Chercheuse et professeure de littérature franco-sénégalaise, Mame-Fatou Niang enseigne la littérature française et francophone à l'université Carnegie-Mellon à Pittsburgh (Pennsylvanie), dirige et a fondé le CBESA (Center for Black European Studies and the Atlantic) et est artiste en résidence aux Ateliers Médicis. Elle travaille sur la question noire, l'antiracisme et l'universalisme en France et est l'autrice d'Identités Françaises (2019), coautrice d'Universalisme (2022), et codirectrice de Mariannes Noires (2016). Mame-Fatou Niang achève actuellement la rédaction du livre Mosaica Nigra: Blackness in 21st-century France.
Modératrice : Naïma Yahi, historienne, autrice, directrice artistique et commissaire d’expositions, spécialiste du fait culturel de l’immigration maghrébine en France.