Lancés en 2021 avec le philosophe Jean-Baptiste Brenet, les Mardis de la philosophie (anciennement Jeudis de la philosophie) se proposent de nous faire découvrir et approfondir les grandes questions de la pensée arabe, encore peu connue en dehors de quelques classiques.
Aujourd'hui : Le pouvoir des mots, séance animée par Nadja German
La langue a du pouvoir. Chaque mot a sa force. Les mots peuvent égayer, faire réfléchir, mais aussi blesser – plus fortement que certains objets durs et tranchants. Dans la culture arabo-islamique, on a très tôt pris conscience de ce pouvoir particulier des mots. Peut-être parce que le Coran affirmait déjà que Dieu avait créé le monde entier en ordonnant aux différentes choses de vernir à l’existence, et ce uniquement par des mots. Comment se fait-il que ce soit justement le langage qui possède un tel pouvoir ? Et comment les philosophes expliquaient-ils ce phénomène ?
Animé par Nadja Germann, professeure de philosophie à l’université de Fribourg-en-Brisgau. Elle travaille principalement sur la philosophie du langage, l’épistémologie et les relations entre le langage, la pensée et la réalité dans la philosophie arabo-islamique pré-moderne. Parmi ses publications récentes sont « The Power of Words: Al-Fārābī’s Philosophy of Language », Ishraq: Islamic Philosophy Yearbook 10 (2022), 193-211, et « How to Teach Things with Words: Al-Fārābī, Māyin’s Doubt, and the Transmission of Knowledge », Studia Graeco-Arabica 11 (2021), 1-12.
Séance présentée par Jean-Baptiste Brenet, médiéviste, professeur de philosophie arabe à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.