Les Journées de l’Histoire de l’IMA se déclinent chaque année, autour d’une même thématique, en trois dimanches, dans le cadre du festival trimestriel Arabofolies. Les Journées 2021 se déroulent dimanche 6 et 20 juin ainsi que le 5 décembre autour de la thématique : « Les Arabes et le monde ».
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Pour garantir la sécurité sanitaire de tous et conformément aux dispositions légales, nous vous demandons de ne pas participer à cet événement en cas de symptômes cliniques pouvant évoquer une infection par le Covid-19 (température, toux…).
Nous vous rappelons que le port du masque est obligatoire au sein de l’IMA pour toute personne âgée de 11 ans et plus.
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Ce programme est provisoire et susceptible d’être modifié.
Table ronde proposée conjointement par Francis Chevrier et L’institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation.
Avec Hélène Jawhara Piñer, Historienne et docteure en histoire à l’Université de Tours, Farouk Mardam-Bey, Directeur de la collection « Sindbad » aux éditions Actes Sud et Mohamed Ouerfelli, Historien et maître de conférences à Aix-Marseille Université.Table ronde modérée par Loïc Bienassis, Historien à l’Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation de l’Université de Tours.
Voyages des hommes, des mets, des mots, des saveurs, histoires de conquêtes et de migrations, jeux d’influences réciproques et phénomènes d’acculturations, métissages et réinterprétations… S’intéresser à l’histoire de la cuisine suppose toujours de se frotter à une foule de sujets ardus et complexes. En filigrane, en déplaçant ainsi notre regard sur la question du rapport à l’autre, c’est bien la nature et l’existence même de la cuisine arabe que nous tenterons d’appréhender.
Avec Farida Souiah, Docteure en science politique de l'IEP de Paris et chercheuse associée à Mesopolhis, Aix-Marseille Université et Fanny Christou, diplômée de Science Po Toulouse, Docteure en géographie (Université de Poitiers et American University of Beirut) et chercheuse à l’Université de Lund en Suède. Table ronde modérée par Béatrice Giblin, Professeure émérite des universités et directrice de la revue Hérodote.
Les diasporas sont le plus souvent perçues comme des processus négatifs pour les pays de départ. En effet, les exilés décident toujours de quitter leur pays dans l'espoir d'un avenir meilleur pour eux-mêmes et leurs enfants, que ce soit pour des raisons politiques, religieuses ou économiques. C'est donc en grande majorité des hommes et des femmes jeunes, avec le plus souvent une certaine formation et ayant surtout l'audace et les moyens financiers grâce à l'aide familiale, de s'exiler. Autant de forces vives qui manqueront au pays d'origine.
Néanmoins, les liens que maintiennent désormais les diasporas avec leurs pays d'origine peuvent aussi s'avérer bénéfiques. En premier lieu les aides financières régulières envoyées à la famille restée au pays, mais aussi les investissements réalisés par la diaspora dans de nouvelles entreprises. En revanche sur le plan politique la découverte positive d'une vie démocratique peut conduire la diaspora à soutenir des mouvements démocratiques peu appréciés des dirigeants autocrates.
Avec Muriel Cohen, Post-doctorante au Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (CHS) à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/CNRS et affiliée à l'Institut Convergences Migrations (ICM).Rencontre modérée par M’hamed Oualdi, Historien de l’histoire du Maghreb moderne et contemporain et professeur des universités en histoire à Sciences Po.
L'immigration algérienne des années 1950-1970 est souvent associée à un stéréotype, celui d'hommes seuls, débarqués par bateau à Marseille, logés dans des foyers Sonacotra ou des bidonvilles, à proximité de l'usine où ils travaillent. Ce cliché repose largement sur l'idée que le regroupement familial n'a été instauré qu'en 1976, après avoir mis fin à l'immigration de travail, et a conduit les partisans d'une politique migratoire restrictive à présenter l'immigration familiale comme l'origine des difficultés sociales qui affectent les banlieues populaires au début des années 1980. Pourtant, plus de 80000 familles algériennes vivaient déjà en France à cette époque.
Avec Pierre Baux, Acteur et metteur en scène. En 2000, il fonde la compagnie IRAKLI avec Violaine Schwartz et Célie Pauthe. Ils mettent en scène Quartett d’Heiner Müller, Thomas Bernhard et Francis Ponge et Violaine Schwartz, Autrice et comédienne. Elle a écrit en 2019 Papiers à partir de témoignages de demandeurs d’asile. Elle vient de publier son dernier roman, Une Forêt dans la tête (Éditions POL, 2021).
Faire parler les textes de sciences humaines et sociales, les récits de voyages et les témoignages pour découvrir comment l’Autre nous voit ou comment nous voyons l’Autre: dérangeants, critiques ou compréhensifs, amusés ou empathiques, tous les regards sont possibles. Proposée par la bibliothèque, une autre façon de découvrir les richesses de ses collections, portées par la voix de comédiens.
Synopsis du film: Documentariste au regard aigu sur l’évolution politique et sociale de l’Algérie contemporaine, Malek Bensmaïl accompagne avec une caméra immersive la famille de Kader, immigré en France depuis 1964, partie passer des vacances dans la maison que le père a fait construire en Algérie pendant des années avec ses économies.
La joie des retrouvailles se mêle vite à des désillusions… Au gré des individus et des générations, la rencontre entre deux cultures donne à ce retour aux sources un parfum d’amertume.
Avec Stéphane Pradines, Professeur à l’Aga Khan University à Londres et archéologue, Catherine Richarté, Archéologue médiéviste à l’INRAP et membre du CIHAM (UMR 5648) université de Lyon 2 et Nadine Schibille, Chercheuse à l’Institut de recherche sur les archéomatériaux, Centre Ernest-Babelon (IRAMAT-CEB), CNRS / Université d’Orléans. Rencontre modérée par Etienne Blondeau, Conservateur du patrimoine au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre.
Au Moyen Âge, les élites urbaines et princières du monde arabe aimaient s’entourer de produits manufacturés où s’exprimait le talent des artistes et des artisans : vaisselle, livres, textiles, lampes, brûle-parfums, objets de toilette, etc. La production et la diffusion de ces objets s’inscrivaient dans réseau complexe d’échanges. Les produits finis circulaient le long de routes plus ou moins longues, tout comme les matières premières, les techniques et les artistes.Retracer les périples de ces objets mobilise de nombreuses sources, telles l’archéologie, les analyses physico-chimiques ou les textes anciens. En prenant comme point de départ les collections du département des arts de l’Islam du Louvre, la table ronde montrera cette recherche collégiale en action.
Avec Éric Vallet, Professeur en Etudes arabes à l’Université de Strasbourg, Hayri Özkoray, Maître de conférences en Histoire moderne à Aix Marseille Université et Nessim Znaien, Docteur en histoire, ancien ATER à Aix-Marseille Université et chercheur associé au laboratoire TELEMMe.Table ronde modérée par Julien Loiseau, Professeur d’histoire du monde islamique médiéval à Aix Marseille Université, membre du comité scientifique de la revue L’Histoire.
L’islam, religion de marchands. Cette image a longtemps prévalu : celle d’un monde où les marchands étaient rois, où la religion musulmane et la culture arabe côtoyaient l’or et les épices dans le chargement des caravanes, où les réseaux marchands étaient d’autant plus étendus, audacieux et dynamiques qu’ils échappaient à l’emprise de l’État. Les travaux récents ont cependant remis l’État au centre du jeu. Loin de se limiter à la taxation des échanges, voire à la prédation des intérêts privés, l’intervention des États dans le commerce à longue distance, et notamment dans le négoce de marchandises stratégiques, a pu constituer un puissant levier de dynamisme économique. La table ronde débattra ainsi, au travers de la diversité des expériences historiques, du mercantilisme des États dans le monde arabe, du Moyen Age au XXe siècle.
Avec Maurice Sartre, Professeur émérite d’Histoire ancienne à l’Université de Tours. Présentation d’ouvrage modérée par Françoise Briquel-Chatonnet, Directrice de recherche au CNRS au laboratoire Orient et Méditerranée.
Où sont allés les plus aventureux des Phéniciens, des Égyptiens, des Grecs, des Romains ? Certains ont-ils déjà fait le tour de l’Afrique ? Que connaissent-ils à la fin de l’Antiquité du reste de la Terre habitée ? Où sont arrivés Indiens et Chinois ? Ces questions sont essentielles pour connaître l’étendue et l’intensité des relations entre les grandes civilisations.
À partir de textes, vestiges archéologiques et inscriptions, Maurice Sartre raconte les premières rencontres de trois continents, révélant à nos yeux la naissance d’un monde unique.
Avec Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Directeur d’études à l’Ecoles Pratique des Hautes Etudes (EPHE), Ziad Bou Akl, Chargé de recherche au CNRS et maître de conférences en philosophie à l’Ecole normale supérieure et Julien Loiseau, Professeur d’histoire du monde islamique médiéval à Aix Marseille Université.Table ronde modérée par Gabriel Martinez-Gros, Professeur d’histoire médiévale du monde musulman à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense.
Bien plus que les Romains, les Arabes fondateurs de l’empire islamique ont très vite reconnu l’extrême diversité des peuples qui le composaient et surtout l’héritage de leurs langues, de leur histoire, de leurs sciences. Ils s’en sont servi, soit pour intégrer ces valeurs étrangères, soit au contraire pour s’en distinguer, et se définir en s’en distinguant. Il s’agit de montrer dans cette table-ronde que les Arabes se sont construits dans l’empire islamique au moins autant qu’ils ont construit l’empire islamique et la religion musulmane.
Avec l’Amiral François Bellec, Officier de marine, historien, romancier, peintre, lauréat du Grand Prix des sciences de la mer Albert 1er de Monaco 2013 et vice-président de la Société de Géographie. Rencontre modérée par Mehdi Mohraz, Professeur d'Histoire-Géographie détaché auprès de MGEN, ayant mené des travaux sur l'Algérie coloniale et dont des contributions ont été publiées dans les revues Raison Présente et l'Eléphant.
Déjà attestée pendant l’Antiquité, la science de la navigation hauturière par les étoiles est née dans l’Océan Indien. Treize sourates du Coran font allusion aux richesses de la mer, et aux navires, et témoignent d’une préexistence de la navigation au long cours en un temps ou l’Europe ignorait la haute mer. Des grands théoriciens de la navigation ont laissé leur nom depuis la fin du Xe siècle. Ils ont été répertoriés au XVe siècle par le plus fameux des maîtres Arabes de la navigation, l’Omanais Ahmad bin Màajid Ass'ady. Son continuateur fut Sulaymàn al-Mahri, natif de l'Arabie méridionale. Quand Vasco de Gama parvint dans l’Océan Indien au terme d’une entreprise des Portugais qui avait duré 83 ans, il eut la surprise d’être guidé vers Calicut par un mu’allim Arabe plus érudit que ses pilotes
Avec Catherine Saliou, Professeure d’Histoire romaine à l’université Paris 8 Vincennes Saint Denis et Directrice d’études à l’Ecole pratiques des Hautes Etudes - PSL. Présentation d’ouvrage modérée par Maurice Sartre, Professeur émérite d’Histoire ancienne à l’Université de Tours.
Catherine Saliou présente un Proche-Orient inscrit dans la longue durée, de la création de la province romaine de Syrie à la conquête islamique. Dans une perspective géo-historique, elle retrace l’évolution politique, culturelle et économique de ce vaste territoire, étudie ses rapports avec les autres régions du monde antique et restitue, au plus près des modes de vie saisis au quotidien, les pratiques et les acteurs d’une histoire foisonnante.
Avec Benjamin Augé, Docteur en géopolitique et chercheur associé au Centre Afrique Subsaharienne et au Centre Énergie et Climat de l'Ifri et Philippe Pétriat, Maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur au sein de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (UMR 8066, CNRS) et chercheur associé au Centre français d’archéologie et de sciences sociales (CEFAS) de Koweït.Table ronde modérée par Béatrice Giblin, Professeure émérite des universités et directrice de la revue Hérodote.
Depuis les années 1970, le pétrole est présenté comme une arme géopolitique, la croissance économique mondiale fluctuant au rythme des variations des cours du baril et les pays importateurs se retrouvant dans la dépendance des pays producteurs. A partir des années 1970-80, la brutale montée des prix du baril et l’explosion de la demande d’hydrocarbures avec le développement de la mondialisation ont donné aux pays pétroliers arabes les moyens politiques et financiers d’être des acteurs de l’évolution géopolitique du monde. A tel point que nombre de conflits furent, souvent à tort, expliqués ou justifiés par la volonté de prendre le contrôle de gisements pétroliers.
Les découvertes de nouveaux gisements, principalement offshore, repoussent dans le temps de fameux pic pétrolier à partir duquel les réserves d’hydrocarbures commencent à s’épuiser et poussent à la baisse le prix du baril. En 2020 la pandémie de la Covid 19 a fortement ralenti l’économie mondiale et réduit d’autant la demande de produits pétroliers. Enfin, la prise de conscience de la gravité de l’accélération du réchauffement climatique pousse à la transition énergétique.
Quel avenir pour les pays pétroliers arabes qui se sont reposés sur une économie de rente pendant un demi-siècle ?
Avec Mériam Cheikh, anthropologue spécialiste de la dissidence morale des jeunes des classes populaires au Maroc et maitresse de conférences à l’INALCO.Rencontre modérée par Augustin Jomier, Maître de conférences au Département d'Études arabes de l’INALCO.
Au Maroc, l'expression « filles qui sortent » désigne celles qui fréquentent les night-clubs et les bars la nuit pour gagner leur vie. Au-delà du fait prostitutionnel, le « sortir » renvoie aussi plus largement aux distances qu'une partie de la jeunesse féminine des classes populaires prend avec les normes, la moralité et la respectabilité. Loin d'être confiné à la marginalité, le sortir joue sa partition dans les métamorphoses de l'ordre sexuel et intime dans un contexte d'essor de l'économie du divertissement et d'accroissement des inégalités. Y émergent de nouvelles valeurs qui remettent en cause les régimes moraux et juridiques tout en réaffirmant l'ordre hétérosexuel. Cohabitant avec une dizaine de jeunes femmes engagées dans le sortir à Tanger, Mériam Cheikh a mené une ethnographie longitudinale sur sept ans. A l'intersection de la génération, du sexe et de la classe, elle analyse des trajectoires où se succèdent socialisations familiale et scolaire, élaboration de la sexualité et insertions professionnelle et matrimoniale. Les filles qui sortent : Jeunesse, sexualité et prostitution au Maroc revient sur l'expérience dans le sortir, de l'engagement au désengagement, croisant anthropologie urbaine, anthropologie économique et anthropologie du droit.
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