En cinquante ans, le Moyen-Orient a connu de profondes mutations. Certaines ont des aspects positifs, notamment un développement économique et social certes insuffisant, l’émergence d’une véritable société civile, une aspiration à des pratiques démocratiques, comme l’ont révélé les printemps arabes et plus récemment le hirak algérien. Dans le même temps, la région a connu de multiples guerres et violences. L’émergence d’acteurs non étatiques, notamment de milices organisées, la montée en puissance d’une menace terroriste djihadiste persistante ont contribué à la faillite de nombreux États. L’affirmation de nouvelles puissances régionales comme la Turquie, l’Iran, Israël a coïncidé avec une perte d’influence des États-Unis comme des pays européens. La Russie est revenue en force, tandis que la Chine place ses pions.

C’est un véritable basculement géopolitique auquel nous assistons. L’évolution vers un tel chaos était-elle inéluctable ? Quelle est la part des responsabilités des gouvernements en place et des interventions extérieures ? Quel avenir s’esquisse au Moyen-Orient ? Voici les questions auxquelles tente de répondre Denis Bauchard, ancien diplomate et fin connaisseur de la région.

Denis Bauchard, ancien diplomate, a été en poste à Beyrouth en 1966 et en Jordanie entre 1989 et 1993. Nommé directeur au Quai d’Orsay en charge du Moyen-Orient, puis président de l’Institut du monde arabe et conseiller à l’Institut français des relations internationales (IFRI), il n’a cessé de s’impliquer dans cette zone stratégique pour la France. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur le Moyen-Orient.

Modéré par Christophe Ayad, grand reporter pour le Monde. Il a été correspondant de Libération en Egypte de 1994 à 2000 et a couvert le monde arabe pendant vingt ans. Il est lauréat du Prix Albert-Londres 2004 pour ses reportages en Irak et au Rwanda. Christophe Ayad est également l’auteur de Géopolitique de l'Égypte (Éditions Complexe, 2002).