Finie l'opulence et la gabégie, place à l'austérité : l'ère de l'après-pétrole a sonné pour les pays qui en sont producteurs, notamment les pays du Golfe. A l'occasion de la parution de Aux pays de l’or noir. Une histoire arabe du pétrole de Philippe Pétriat, examen de la situation sous un angle inédit.
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L’après-pétrole est désormais un mot d’ordre dans les pays arabes. Dans le nouvel orientalisme que les pays du Golfe offrent à leurs touristes, l’or noir est relégué à l’arrière-plan. En ce début de XXIe siècle, la transition économique est pourtant particulièrement difficile pour les pays arabes, tant elle implique un changement radical de leur modèle de société. En un peu plus de deux générations, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ces tard-venus du pétrole ont vécu une transformation sans équivalent dans le reste du monde, passant de l’opulence à l’austérité et de l’enthousiasme au désenchantement. Fondement d’un panarabisme volontiers révolutionnaire avant d’être le pilier d’États autoritaires, moteur de l’industrialisation des économies, exploité sans scrupules par l’État islamique, le pétrole a façonné le monde arabe et conditionné les rapports que nous entretenons avec lui. Sous la plume de Philippe Pétriat, Aux pays de l’or noir. Une histoire arabe du pétrole (Gallimard, coll. « Folio Histoire », 2021) décrit l’expérience que les pays arabes ont faite de l’ère du pétrole, depuis les premiers forçats de l’industrie jusqu’aux hérauts de la modernité post-pétrolière. En donnant la priorité aux sources arabes, il dévoile un versant surprenant de l’histoire de l’énergie du monde contemporain.
Avec :
- Philippe Pétriat, normalien et agrégé d’histoire, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur au sein de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (UMR 8066, CNRS) et chercheur associé au Centre français d’archéologie et de sciences sociales (CEFAS) de Koweït ;
- Alain Beltran, agrégé d’histoire, docteur ès lettres et directeur de recherche au CNRS, unité mixte Identités, Relations internationales et Civilisations européennes (IRICE), Labex « Écrire une histoire nouvelle de l’Europe ». Il préside le Comité d’histoire de l’électricité et de l’énergie et est membre de plusieurs groupes de travail internationaux sur l’énergie nucléaire et les conditions d’acceptation sociale, sur le développement des hydrocarbures et sur la question de la transition énergétique vue dans la longue durée. Depuis quelques années, il consacre notamment ses recherches aux questions énergétiques dans leurs dimensions économiques, technologiques et humaines ;
- Kévin Wursthorn, doctorant. Sa thèse porte sur « La genèse de la présence française dans le golfe Persique (des années 1950 aux années 1980) » (Université Panthéon-Sorbonne).
Séance animée par Philippe Tristani, professeur agrégé, docteur en histoire (Université Paris-Sorbonne / IRICE).