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À l’occasion de la parution du numéro que la revue littéraire Europe consacre aux Mille et Une Nuits (n° 1089-1010), table ronde autour de ce numéro, suivie d’une performance de Nacer Khémir, qui dira à sa manière quelques contes des Nuits.
Les récits des Mille et Une Nuits sont à jamais un paradis de rêve, depuis qu’Antoine Galland, au XVIIIe siècle, les a proposés comme des contes, des lectures de divertissement, et nous les a faits connaître par leur titre pour toujours.
Les Nuits sont un trésor inépuisable où l’art de raconter est aussi celui de nous conduire sur les chemins de notre humanité. La civilisation islamique qui s’est exprimée en langue arabe a une très longue histoire. Les Mille et Une Nuits l’ont accompagnée pendant près de dix siècles. Il est maintenant presque certain que le noyau initial – le récit-cadre de Shéhérazade, d’origine persane avec des emprunts indiens – a été islamisé et traduit au VIIIe siècle en Irak et, peut-être, plus précisément, à Bagdad. Si le manuscrit le plus ancien date du XVe siècle, l’univers des Nuits n’a cessé de s’enrichir au fil du temps, de proliférer en un labyrinthe gigantesque.
Toutes les classes sociales y sont représentées, des bédouins au calife en passant par les savants, les poètes, les marchands, les pêcheurs, les bandits et les oisifs. Contes et histoires s’enchâssent et se démultiplient, tandis que se côtoient ou s’entrelacent les tonalités : aventures et voyages, féeries et tragédies, contes fantastiques, récits d’humour et de ruse, anecdotes, récits de sagesse et fables… Il n’est pas indifférent que le récit-cadre des Mille et Une Nuits fasse de l’art de raconter un don féminin et que la parole de Shéhérazade soit en elle-même un principe de vie, puisqu’elle a pour fin de suspendre la mort que le roi Shahriyâr, meurtri par l’adultère de son épouse, a promise nuit après nuit aux jeunes filles de son royaume.
Par leur composition même et leur extraordinaire richesse thématique et formelle, Les Mille et Une Nuits se prêtent à de multiples types d’investigation et de lecture. Ce numéro d’Europe en témoigne exemplairement. On y découvrira de surcroît un conte inédit qui pousse plus loin que jamais le procédé du récit emboîté et présente l’intérêt de toucher au dénouement même des Nuits, après le recouvrement de la raison par Shahriyâr et la fin de ses hantises.
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