Interview with Nizar Habash
Solene Couybes, finaliste du Tremplin jeunes graphistes IMA 2016
Les fées Fantaisie, Optimisme et Détermination se sont penchées sur son berceau : Solene Couybes, diplômée 2016 de l’ESAG Penninghen, section Direction artistique et design numérique, fait partie d’une génération « qui a envie, qui a de l’ambition, qui sait se débrouiller pour s’en sortir et qui est très réactive ». A son actif, un début de carrière « superdynamique » déjà ponctué de quelques très belles réalisations…
Un bon coup de crayon, une sensibilité artistique qui a pu s’épanouir – « j’ai eu la chance de recevoir une éducation qui m’a donné une culture visuelle et a aiguisé ma curiosité pour le monde de l’art » : après avoir mis un pied à la fac de médecine, le temps de réaliser qu’elle ne s’y épanouit guère, Solene Couybes intègre l’ESAG Penninghen. « Je me suis dit que je pourrais utiliser mon imagination pour faire des images et que ça pourrait même devenir mon métier ! Après un temps d’adaptation au rythme et à l’exigence de l’école, je me suis bien amusée pendant cinq ans. »
Les affiches de Savignac ou Batory sont d’une efficacité redoutable. Ce sont des images avec une idée, souvent humoristique en plus. Il n’y a rien de mieux pour retenir l’attention.
Vos sources d’inspiration ?
Pas simple de citer un artiste en particulier ! Il y a bien sûr des artistes actuels comme M/M Paris avec un travail illustratif singulier ou, pour la scénographie, le Bureau Betak, qui produit la majorité des défilés de mode avec une créativité géniale. Je suis assez sensible à tout le mouvement pop art, avec des artistes comme Richard Hamilton ou Edward Ruscha.
De manière générale, je trouve que l’univers urbain, la rue, le bouillonnement d’une ville sont des sources d’inspirations sans fin. Je peux passer des heures à marcher dans une grande ville avec de la foule et plein de bruits.
Concernant spécifiquement l’affiche « Aventuriers des mers » : avez-vous un tropisme particulier pour le monde arabe, l’aventure, les voyages en mer ? En d’autres termes, pourquoi avoir participé au Tremplin ?
J’adore l’univers marin et les bateaux – j’ai d'ailleurs fait de la voile. Et puis je trouve fascinante la détermination de ces aventuriers, qui partaient sans même savoir où ils allaient arriver. De plus, j’aime beaucoup travailler pour des événements culturels tels qu’expositions ou festivals.
Bien sûr, l’adaptation sur plusieurs formats est une contrainte importante. Autre défi, concevoir un visuel qui atteigne la bonne cible, une population large et familiale : l’image devait pouvoir toucher aussi bien un enfant qu’un adulte.
Votre génération est née avec un ordinateur entre les mains ! Le papier-crayon n’est-il plus qu’un souvenir ?
Certainement pas au stade de la conception ! On commence toujours avec un papier et un crayon. Et puis le plus important, c’est de trouver une idée : l’ordinateur n’y change rien. Après, bien sûr, la réalisation n’est plus la même. Illustration, photographie, 3D… : les possibilités créatives se sont multipliées pour l’exécution. Personnellement, je commence toujours par dessiner au crayon, des croquis plus ou moins avancés. Cela me permet d’imaginer l’organisation du visuel, de la typographie, etc. Dans un second temps, je passe sur l’ordinateur. C’est à ce stade que je travaille davantage les couleurs, le traité…
le développement des nouvelles technologies ouvre d’innombrables perspectives; il faut s’adapter à de nouveaux supports, ce qui est assez exaltant.
Face à un marché du travail difficile, vous avez opté pour la création d’un studio graphique avec une amie : choix ou nécessité ?
L’univers du graphisme est certes très concurrentiel, nous sommes nombreux pour un marché qui a ralenti après la crise. Pour autant, le développement des nouvelles technologies ouvre d’innombrables perspectives.
Parallèlement à mes études de design, j’ai toujours travaillé en freelance, et continué à ma sortie de l’Ecole. Notamment en montant, avec une amie, un studio de direction artistique et design graphique : le studio Impec (hello@studioimpec.com). Ce qui ne m’empêche pas de rechercher un poste plus « ancré », dans lequel je pourrai m’épanouir, finir de me former et relever de nouveaux défis…