Le rucher de l'IMA fête ses sept ans
Un œil ouvert sur le monde arabe (3) : Doris Bittar, plasticienne
Pourquoi avez-vous participé?
D'ici fin 2018, 240 artistes vont participer, ou ont d'ores et déjà apporté leur participation, à l'œuvre évolutive « Un œil ouvert sur le monde arabe ». Ce cadavre exquis imaginé par l'agence créative Fred et Farid, hommage à la richesse et au dynamisme de la culture arabe, sera dévoilé à partir du 15 mai 2018. Pourquoi cette participation ? Nous leur avons posé la question.
Cette œuvre se base sur des réalités superposées qui traversent le temps et l’espace.
Doris Bittar
Doris Bittar
Plasticienne, née en Irak
« Cette œuvre se base sur des réalités superposées qui traversent le temps et l’espace. En premier lieu, elle existe dans le présent, elle dialogue avec les artistes et l’art qu’ils côtoient. En second lieu, c’est une conversation avec le passé, avec l’histoire, qui révèle comment, parfois, des motifs se comportent à la manière d’un ADN culturel qui formerait, façonnerait, structurerait, transformerait et se dilaterait.
Le motif que j’ai utilisé dans cette œuvre a une longue histoire. A l’origine, c’était une fenêtre chinoise en bois. Il a voyagé jusqu’à se muer, dans la céramique indienne, en un parallélogramme. Mais c’est dans le monde arabe que sa transformation, telle que je l’imagine, a été la plus radicale, au point que ce motif a fini par se dire arabe. C’est en Syrie qu’il est le plus présent, sur les carreaux de faïence et sur le bois gravé. Puis le motif a repris son voyage, pour la Californie, où je l’ai tordu et dont j’ai agrandi certaines parties. A présent, il se superpose à d’autres œuvres, faisant naître la possibilité de nouvelles discussions. Une « conversation superposée », en somme, dont nous pouvons examiner les intersections comme autant d’explorations de son histoire. »