Le rucher de l'IMA fête ses sept ans
La nouvelle dans la littérature arabe 3/3 - Arige Gamal traduite par Lola Maselbas
Dans le cadre de la semaine de la langue arabe 2023
Dans le monde arabe et la diaspora, le genre de la nouvelle est florissant. La table ronde que lui consacre l'IMA jeudi 14 décembre fera se rencontrer des spécialistes de la littérature arabe avec trois traducteurs de nouvelles. Pour entrer dans le vif du sujet, quoi de mieux que de les lire ? Voici donc, pour chacun, une nouvelle et sa traduction.
Cette troisième nouvelle, œuvre d'Arige Gamal intitulée « Bourdonnement », nous entraîne dans l'univers tout à la fois fantastique et poétique d'une des « héroïnes opprimées » chères à l'auteure. Elle est traduite par Lola Maselbas.
Plus d'infos sur la table ronde « Le genre de la nouvelle dans la littérature arabe »
Le bourdonnement
Arige Gamal
Nouvelle traduite de l'arabe par Lola Maselbas
الطنين
أريج جمال
قصّة قصيرة ترجمتها لولا ماسلباس
À Somaya Ramadan1
Elle aime les oiseaux, elle aimerait en avoir un, mais le tenir en cage la ferait trop souffrir, donc elle laisse tomber l’idée, refuse d’en acheter un, l’amour des oiseaux sera tant qu’ils sont dans le ciel, non sur terre.
À quel moment précisément le bourdonnement avait-il surgi ? À partir de quelle conversation d’abandon, de quel mot d’amour inachevé, de quelle mauvaise nouvelle ? Ou peut‑être… d’un matin désagréable. Finalement, le bourdonnement avait surgi, et il ne fallait pas chercher les causes spirituelles de cette apparition, pensa-t-elle dans son cerveau, lui qui se trouvait à côté de l’oreille droite, foyer du bourdonnement.
C’était un spectacle prodigieux, et ni elle, ni même l’oreille n’avaient cru que cela durerait, il avait tenté pendant des jours d’accaparer son attention et elle l’avait repoussé, au profit d’autres choses et d’autres gens, mais lorsqu’il fut évident qu’il s’installait, elle ne se souvint alors plus de rien ni de personne. On oublie toujours les débuts, quant à cet instant après lequel tout change, cette séparation à partir de laquelle le temps se compte, il était là, elle le voyait quand elle se couchait, et plus particulièrement quand elle se retournait pour s’installer sur son côté droit, foyer du bourdonnement. Il était arrivé avec son mal, comme s’il s’était toujours tenu là, silencieux au creux de l’oreille, et que pour une raison quelconque il était remonté, les premiers jours elle ne savait même pas à qui étaient adressés les reproches, car le vrombissement était si fort qu’il ne lui accordait ni répit ni repos et car en la tourmentant avec tant de zèle, il détruisait beaucoup de choses à l’intérieur d’elle, et profond… très profond.
Elle formula sa plainte, laissa sortir l’idée, l’avoua doucement : « J’ai un bourdonnement qui ne part pas », sans rien ajouter, sans dire qu’il était arrivé pendant ces journées à attendre de courts messages dans des mondes virtuels, puis que, progressivement, elle ne s’était plus souvenue du visage de l’expéditeur. Le docteur ausculta son oreille avec ses appareils rationnels puis, faisant les gros yeux, commença par assurer que tout allait bien, avant d’émettre l’hypothèse que le cerveau soit touché, il tint un discours étrange, excluant la possibilité que le symptôme s’estompe aussi tranquillement qu’il était arrivé, et entrebâilla la porte de ses angoisses en annonçant que ce ne devrait pas être difficile de s’y habituer… du moins pas trop.
Elle renifla, força un rire pour retenir son sanglot et au même instant le bourdonnement redoubla d’intensité, plus fort encore qu’elle ne le croyait. Elle fut contrainte de céder son bras pour la prise de sang et détourna sa peur en fixant le mur au loin, elle se mit à en compter les fissures successives et à réfléchir, comment l’être humain pouvait-il vivre dans un tel bourdonnement ? L’infirmière éclata de rire, elle était en train de raconter une anecdote qui lui était arrivée ce matin-là et autour d’elle ses collègues participaient au vacarme, c’était la routine, personne n’entendait le bourdonnement sauf elle. Lorsqu’elle reporta son attention vers le mur, elle sentit qu’il était complètement de niveau, elle se força à envisager le pire, que le bourdonnement anéantisse son ouïe définitivement.
Le soir, une fois qu’elle fut seule et glissée dans son lit, la chambre plongée dans l’obscurité, elle essaya de penser à autre chose, à quelque chose de beau… sans lien avec les oreilles ou le cerveau, et c’est à ce moment précis qu’elle réalisa qu’il était possible que le cerveau fût atteint. Elle examina cette idée, appuyant sur ce qu’elle pensait être le point du bourdonnement, et rassura son âme sur le fait que ce moment était si douloureux qu’il n’y aurait ensuite plus aucune souffrance, et si elle guérissait, ce serait alors un calme total, peut-être comme celui qui avait poussé Virginia Woolf à emporter de lourdes pierres avant de tomber au fond de la rivière.
En rêve, elle vit toutes les amitiés qu’elle avait formées, les rêves grandioses qu’elle planifiait pour l’avenir, elle constata que son émancipation de l’homme qui l’avait aimée ressemblait en tout point à son attachement pour lui. Rien n’était différent sinon que son oreille tomba au beau milieu de sa vision, il y en avait de nombreuses autres, celles de personnes qu’elle connaissait, d’autres de personnes qu’elle appréciait, mais elle perdit complètement son oreille et sut alors que c’était à elle que les reproches s’adressaient, parce qu’elle ne se regardait pas souvent dans le miroir au réveil pour maintenir la forme de son oreille, voilà exactement pourquoi elle était tombée, pour lui faire prendre la mesure de son insouciance.
Elle se réveilla avant d’avoir retrouvé l’oreille, elle respira un instant et s’imagina, elle aussi, sombrer au fond de la rivière dans un calme et une résignation absolues, l’esprit chargé de lourdes pierres familières. Elle s’habilla au milieu du bourdonnement et de son bruit haché, elle déambula dans les quartiers voisins, capable de voir les gens mais pas leurs visages, et arriva jusque chez l’infirmière à l’anecdote amusante, la main posée sur son oreille, appuyant avec impatience, elle demanda à cette bouche souriante la copie de son bilan sanguin. Son sang était anémié, la bouche annonça même qu’il était pauvre, carencé, et lorsqu’elle lui demanda le rapport que cela pouvait avoir avec l’oreille ou le cerveau, le visage de la bouche eut l’air peiné, il était possible que des éléments nocifs se développent à l’intérieur, entre l’oreille et le cerveau.
Elle n’y crut pas, elle réitéra sa question, suivie d’une objection : « Ce n’est pas ici que ce qui est nocif se développe, mais plutôt là », dit-elle en balayant du regard les dents de cette bouche, certaines manquaient ou étaient cassées, « on dirait que rien d’amusant ne vous est arrivé ce matin », ajouta-t-elle avant de s’en aller. Elle avait besoin que quelqu’un lui dise que son oreille ne tomberait pas, que le bourdonnement allait partir, qu’elle ne serait pas condamnée, chaque nuit, à se suicider en rêve à la manière de Virginia Woolf à cause de la tourmente de ce bourdonnement, elle pensa alors au médecin et prit sa direction, seule au milieu des passants aux visages vides.
Forcée d’attendre, elle se renfrogna tandis que son âme allait et venait follement à l’intérieur de son corps. Cette attente ne lui rappelait en rien l’attente précédente, la question du bourdonnement avait pris le dessus sur tout le reste, sans même qu’elle y prête attention. Le médecin lui sourit en l’écoutant crier : « Je ne peux pas vivre comme ça… Je ne peux pas vivre comme ça… », il examina son bilan sanguin, son oreille, il lui posa des questions trompeuses pour tester sa santé mentale, des questions à propos de l’année passée, de ses visites aux oiseaux, de la dernière dent qu’on lui avait enlevée, il lui sembla moqueur, il ne lui demanda pas, par exemple, de quelle manière elle était tombée dans la rivière en rêve, il ne parla pas de la peur de la folie, ou de la peur de la perte. Pour finir, il déclara que le bourdonnement était nocif, qu’il lui faudrait être suffisamment courageuse pour l’éliminer, voire retirer l’oreille tout entière.
La terre se troubla, l’âme cessa ses allers-retours dans le corps, et avec un regard désemparé par la rapidité avec laquelle son cauchemar se réalisait, elle demanda au médecin s’il y avait une alternative, une alternative plus jolie que l’ablation de l’oreille, voilà qu’elle pensait désormais à son apparence, ce qu’elle n’avait pas considéré jusque là, envisageant même la maternité, imaginant ses petits terrifiés par son apparence, « et si je coexistais avec lui ? » se dit-elle, le médecin parla longuement pendant qu’elle appuyait sur son oreille, un peu moins fort cette fois car le tremblement de sa main était plus intense qu’à l’habitude, et elle comprit que les chances de vivre avec le bourdonnement étaient minces et que le moment viendrait où il faudrait l’éliminer.
Elle sourit, l’âme hagarde assise tout au fond d’elle, sortit du cabinet du médecin tandis qu’il appelait le numéro suivant à examiner, et se dirigea à pas hésitants vers l’extérieur, mais exactement au milieu du chemin, elle vit la Courbe blanche, plus familière encore que les pierres qui chargeaient son esprit chaque nuit, il n’y avait plus la moindre chose à perdre ou à gagner alors elle s’approcha, ses pas étaient lents, tremblants, complètement inaptes à la surprise, mais lorsqu’elle la vit, quelque chose s’alluma dans le gouffre : c’était la céleste Somaya, assise comme était assis le médecin dans cet espace blanc et facilement accessible ; ainsi elle y arriva.
Elle tituba, et vit que l’endroit était complètement transparent, comme constitué d’un ensemble de vitres juxtaposées, les cloisons menaient à un autre monde, des jardins resplendissants de leur bonheur, des cabanes dessinées ce jour-là par de jeunes enfants pleins de tendresse, qui ne se doutaient pas qu’elles se transformeraient en cabanes véritables, les oiseaux aussi étaient là, ils s’amusaient et volaient dans tous les sens avec élégance, douceur et raffinement. Parfaitement au centre, elle vit Somaya, dont elle connaissait le nom sans que rien ni personne n’ait eu besoin de lui dire, et toute l’histoire lui parut être un rêve heureux.
Elle connaissait très bien Somaya, il y avait entre elles une longue histoire de lumière, et lorsqu’elle chercha dans les méandres de son cerveau un incident qui les aurait réunies, ou même une conversation téléphonique, elle n’en trouva pas, mais l’âme, qui se tenait assise au-dessus de sa tête, calme et détendue, lui avait tout appris, aussi l’âme lui fit quitter sa pose stupide et la fit avancer de quelques pas. Somaya ne lui serra pas la main, elle se contenta de lui glisser un petit morceau de chocolat dans la bouche, elle avait oublié son mal de dents, ou peut-être que c’était lui qui l’avait oubliée, et laissa aller ses sens à la dégustation de cette saveur, tout en surveillant Somaya qui s’affairait avec sérieux : elle versait de l’eau aux oiseaux, donnait des graines aux corbeaux, soignait l’écorce des arbres, réparait la fenêtre cassée d’une des cabanes, elle était complètement absorbée, attentive aux moindres détails. Lorsque le chocolat fut complètement fondu, Somaya revint et se mit à lui parler d’une voix extrêmement douce, elle avait compris que la douceur de sa voix apaisait le bourdonnement.
Somaya lui rapporta ses anecdotes du matin, et tout ce qu’elle racontait s’incarnait de manière agréable et amusante devant l’âme et son hôte, c’étaient encore des histoires lumineuses, et l’unique indice de leur réalité était le goût du chocolat, il fallait qu’elle en vienne au bourdonnement, pourtant elle se tut, repoussant le sujet à plus tard. L’âme se remit à déambuler à côté de son hôte, tout en examinant les passants, cherchant dans leur visage une trace de la magie de Somaya et de son monde, le bourdonnement était toujours là, mais comme un sifflement moins désagréable, et lorsqu’elles arrivèrent toutes les deux à la maison et se mirent au lit, elles ne discutèrent pas longuement mais fusionnèrent pour dormir, attentives à l’oreille et au foyer du bourdonnement, d’un sommeil qui n’avait pas été aussi profond depuis longtemps. En rêve, Virginia Woolf fut encore là, cette fois à l’intérieur de la chambre, elle lui sourit longuement ; elle ne parvint pas à se lever pour la sauver, lutta, et au moment où elle réussit enfin à se lever, Virginia Woolf avait déjà traversé la vitre de la fenêtre et chutait dans la rivière.
Le lendemain, l’odeur alléchante du café l’emporta dans le monde de Somaya, mais elle retarda le moment d’y penser, comme on retarde les bons moments, elle regardait son café sans en voir le fond, massant paisiblement l’emplacement grandissant du bourdonnement, elle s’amusa avec son âme, pleine d’humour, de cet étrange bourdonnement né dans son oreille sans père ni mère, l’âme rétorqua que c’était pourtant ce qu’elle était pour lui... Elles se mirent finalement d’accord pour sortir dans la matinée, et monter à la Courbe blanche, ce serait peut-être un remède au bourdonnement, l’euphorie de la veille l’enveloppait encore toute entière, échafaudant dans son esprit des milliers de moyens pour guérir. Elle se dirigea de nouveau avec l’âme vers la Courbe blanche, sans répondre aux questions de ceux qui cherchaient à comprendre la raison de son euphorie matinale.
Sur le chemin, tandis qu’elle appuyait sur le bourdonnement qui revenait de lui-même, elle aperçut un homme immense qui avançait, sa veste virevoltant derrière lui et la main levée comme pour gifler l’air, qui semblait malgré tout souriant, plus loin, elle vit une jeune fille toute vêtue de noir, les cheveux coupés comme ceux des enfants, qui marchait en boitant, et lorsqu’elle se retourna, elle aussi souriait. L’âme se tournait régulièrement vers les oiseaux tout en retrouvant le dernier rire de Virginia Woolf avant son suicide par la fenêtre, elle essaya de l’imiter, car c’était un beau rire malgré tout, un rire qui méritait d’être raconté, et elle savait à qui. En arrivant, elle distingua Somaya avec plus de détails que la veille, elle était petite et délicate comme les dessins des cabanes qui devenaient réelles entre les mains des enfants, sa voix comportait tous les tons, des plus aigus aux plus doux, et lorsqu’elle parlait, elle faisaient avec ses bras comme deux petites ailes naissantes, semblables à celles des anges, si les anges avaient des ailes.
L’âme se dit que la comparaison aux anges n’était pas nouvelle, mais la nouveauté tenait plutôt au fait qu’il y avait désormais quelqu’un auprès de qui se réfugier si la solitude devenait trop grande. Elles se mirent à discuter… de l’instant d’émancipation de Virginia Woolf lorsqu’elle tomba dans la rivière, du fait que c’était moins imprévu qu’il n’y paraissait, de Van Gogh qui offrit son oreille à son amante dans un moment de délire, la biographie de Van Gogh la rendait d’ailleurs très triste, non pas seulement parce que lui aussi avait perdu son oreille, mais parce que l’âme, elle, n’avait personne à qui offrir ce morceau coupé de sa chair… Elle expliqua à Somaya les causes spirituelles de l’apparition du bourdonnement, laissa l’idée sortir, lui raconta qu’elle avait été une amante exemplaire, grisée par la texture des clous sur la croix, et que seule la patience l’avait torturée quand elle l’avait fait descendre… vers les restes de la vitre brisée sur le sol, l’âme dit que le cœur avait séché avec une simplicité indigne de cette longue histoire d’amour, qu’elle avait longuement attendu une seule courte lettre qui aurait pu faire remonter la rivière à sa source.
Somaya l’écoutait attentivement, concentrant son regard sur l’histoire lumineuse entre elles, ses yeux disparaissaient, l’expression résolue de son visage s’adoucissait, peut-être voyait‑elle ces histoires en images sur les panneaux de verre qui entouraient la Courbe Blanche, peut-être entendait-elle le ton hésitant du chant des oiseaux ou du croassement des corbeaux. Au moins, elles avaient le goût du conte, le goût du récit, mais lorsqu’elle en vint au sujet de l’oreille, l’âme fût contrariée, elle voulait oublier le bourdonnement, qu’elle n’appuie plus dessus, une fois encore, avec ses doigts tremblants sous l’effort de la confidence, Somaya dit que l’égarement était humain mais qu’à force il pouvait devenir spirituel, elle dit que ce moment était si douloureux qu’il n’y aurait ensuite plus aucune souffrance, et ajouta, son œil s’agrandissant jusqu’à englober tout l’univers, que cette oreille était un don pour la nature, les êtres et les oiseaux.
En partant, l’âme enlaça ses mains dans celles de sa propriétaire et marcha sans but, elle se mit à examiner les passants, surtout l’homme immense et la jeune fille boiteuse, elle examina leur sourire sur leur route, et quand ils disparurent, elle se massa longuement l’oreille pour calmer le bourdonnement, bien qu’elle sût qu’il ne se calmerait pas, et continua ainsi avec l’assiduité des grands conteurs jusque chez elle. Là, au lieu de dormir, elle se tint devant le miroir, elle voyait son reflet de l’autre côté, elle commença à plier son oreille et l’isoler, certaine que le jour lointain viendrait où elle serait suffisamment courageuse pour raconter l’histoire de son ablation.
Il y avait là-haut un oiseau, perché sur le rebord de la fenêtre cassée, qui la regardait avec attention, vaniteux de son bonheur ; elle cacha le bourdonnement avec sa paume, et le regarda sur le toit opposé, elle se dit qu’elle pourrait profiter de l’espace vide laissé par l’oreille après l’amputation pour installer à la place une jolie branche capable d’attirer les oiseaux, voilà comment elle pourrait les garder sans cage… Elle rit, imaginant la prochaine visite de Virginia Woolf en rêve, et décida qu’elle ne lui ferait qu’un signe de loin, qu’elle la laisserait être heureuse, car, toutes les deux, se débarrasseraient ensemble de leur bourdonnement dans la rivière… à la source.
1. Somaya Ramadan (née en 1951) est une autrice et traductrice égyptienne, célèbre pour son roman Awrâq an-Narjiss (Feuilles de narcisse, traduit de l'arabe par Stéphanie Dujols, Actes Sud, 2006) qui remporta à sa sortie en 2001 le prix Naguib-Mahfouz, mais aussi pour ses traductions vers l’arabe des œuvres de Virginia Woolf.
____________________________
Arige Gamal
Arige Gamal, née en 1989, est une écrivaine, traductrice, et critique de cinéma égyptienne. Elle a publié trois recueils de nouvelles et un roman, Anā Arwā yā Maryam, qui obtient en 2021 le prix Sawiris.
Elle a traduit du français vers l’arabe La Sirène du Caire de Pierre Gazio, Par les routes de Sylvain Prudhomme, et finalise en ce moment la traduction du récit de Vanessa Springora : Le Consentement. Sa nouvelle « Al-Ṭanīn » est parue en 2017 dans le recueil Kanāʾis lā tasquṭu fī-l ḥarb.
أريج جمال، مواليد 1989، كاتبة ومترجمة وناقدة سينمائية مصرية. نشرت ثلاث مجموعات من القصص القصيرة ورواية، آنا أروا يا مريم، التي فازت بجائزة ساويرس في 2021.
ترجمت من الفرنسية إلى العربية حورية بحر القاهرة لبيير غازيو، على طرق سيلفان برودوم، وتقوم حاليًا بوضع اللمسات الأخيرة على ترجمة قصة فانيسا سبرينغورا: الموافقة. ظهرت روايته «الطنين» في عام 2017 في مجموعة كنائس لا تسقط في الحرب.
____________________________
Lola Maselbas
Traductrice de l'arabe vers le français vivant actuellement à Lille, en France, Lola Maselbas obtient en 2020 un master en traduction littéraire et études arabes à l’INALCO (Paris). Lectrice de fiction, de fantasy et de poésie, elle porte un intérêt particulier aux textes qui présentent des formes de narration complexes, voire inédites, et expriment avec sensibilité une part de l’expérience humaine.
لولا ماسلباس تترجم من العربية إلى الفرنسية وهي تعيش حالياً في مدينة ليل الفرنسية. حصلت عام 2020 على درجة الماستر في الترجمة الأدبية والدراسات العربية من معهد الدراسات الشرقية في باريس. وبوصفها قارئة شغوفة بالأدب المعاصر والفانتازيا والشعر، اهتمت بشكل خاص بالنصوص التي تضم أشكال سرد معقدة أو حتى غير مألوفة ذات حساسية خاصة في تعبيرها عن التجارب الإنسانية.