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Antar

Les Femmes de Karantina

De Nael Eltoukhy (Eygpte), traduction de Khaled Osman

Quatre ans après sa parution au Caire, voici enfin « Les Femmes de Karantina » de Nael Eltoukhy disponibles pour le lecteur francophone. Un roman qui confirme son auteur comme un des plus talentueux écrivains de la nouvelle littérature égyptienne.

Un incident plus ancien avait également marqué la mémoire alexandrine… Un vendredi sur le coup de dix heures du matin, un homme appelé Abou Kheira pénétra dans la mosquée Al Morsi Abou’l’Abbas, dans le quartier populaire Bahari. Il était accompagné de deux hommes…. Ils s’étaient persuadés que l’heure avait sonné de faire cesser l’oppression.

Contraint de s’exiler à Alexandrie suite à une altercation qui a entraîné la mort d’un homme, Ali le miséreux et Inji la fière et volontaire Egyptienne vont trouver dans le quartier de Karantina le lieu propice à leurs ambitions. Une saga familiale parsemée d’une galerie de portraits de personnages hauts en couleurs, parfois immoraux, utilisant la violence sans vergogne pour affirmer leur réussite sociale. C’est une mini-République des marginaux, des voyous, des délinquants, des prostitués qui naît devant nous et qui s’opposera pour un temps avec succès à l’Etat égyptien et à l’ordre établi.

On est très loin ici de l’image de l’Alexandrie des écrivains souvent évoquée à propos de la citée méditerranéenne. Un récit très prenant, écrit avec humour dans une langue parfois crue et imagée à l’image du parler égyptien des bas-fonds.

Actes Sud/ Sindbad, 2017, 23,50 €

 

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