Le rucher de l'IMA fête ses sept ans
Le dernier voyage de Sindbad... et après
Retour sur expérience
Les 29 janvier et 12 février dernier, le comédien Léon Bonnaffé et sa comparse Malvina Morisseau ont interprété des extraits du “Dernier voyage de Sindbad” d'Erri de Luca dans les espaces de l'exposition Aventurier des mers, de Sindbad à Marco Polo. Une évocation du drame des migrants, narrée de salle en salle, qui a littéralement captivé les visiteurs. Retour sur cette expérience.
Notre mère qui n’es pas au ciel [...] / Nous t’avons semée de noyés plus / Que tout autre âge de tempêtes.
Erri De Luca
Quelques mots pour dire cette plongée, pardon, cette navigation au fil de l’écriture d’Erri De Luca. Peut-être, pour commencer, la frustration, l’envie de recommencer, encore et encore, dans l’atmosphère si particulière de cette exposition « Aventuriers des mers » et l’écoute qu’elle suscite.
Ensuite, la magie de s’abstraire du monde en un voyage, dans le temps et l’espace, à travers des salles qui nous parlent de l’homme et de la mer, d’une lutte incessante, d’une fascination pour cette immensité liquide qui nous promet l’ailleurs et ses merveilles.
Enfin, la puissance d’une pièce qui mêle la poésie du mythe à la rigueur du réel. Le Dernier voyage de Sindbad, écrit en 2002, nous rappelle que l’actualité d’aujourd’hui n’est que la triste répétition d’un drame qui a plus de vingt ans.
Ne nous y trompons pas, ce n’est pas un constat fataliste que nous offre Erri de Luca, mais plutôt la fascination pour une humanité qui ne cessera jamais de croire à ses histoires, et, peut-être, une pointe de nostalgie à l’évocation d’un temps où « les paroles d’un récit produisaient le miracle de sauver la vie ». Continuons de partager nos récits, ce sont eux qui nous inventent.