« Je n'arrive pas à croire que Charles Aznavour nous ait quittés. J'étais encore avec lui la semaine dernière. Je suis terriblement choqué et attristé par sa disparition.

Il restera pour moi cet éternel jeune homme, ce chanteur, acteur aux mille talents, aux innombrables succès.

Impossible d'oublier les chansons du grand Charles tant elles auront fait rythmer la France et le monde. De Paris à New York, de Moscou à Tokyo, il était tout simplement "Formi, Formi, Formidable", toujours enthousiaste et joyeux. C'était un gourmand de la vie. 

Charles Aznavour était aussi un homme d'engagement pour les désespérés de la terre. Il aura tout fait pour faire reconnaître son pays de naissance, l'Arménie et au tout au long de sa longue vie, il aura été un ambassadeur de la paix, un fervent partisan du dialogue et de la tolérance. Très prochainement, il devait inaugurer, lors du prochain sommet de la francophonie à Erevan avec le président de la république française,  un centre dédié à la culture et à l’histoire de ce beau pays.

C'était également un grand ami de l'Institut du monde arabe où il venait nous rendre visite régulièrement, en particulier pour la grande exposition autour des Chrétiens d’Orient.

Au-delà, il était l'incarnation de la langue française, cette langue de Molière qu'il chérissait tant et qu'il défendait avec passion et enthousiasme. C'était un obsédé textuel !

Charles Aznavour aura vécu pour la scène, pour son public jusqu'à la fin. C'était un artiste extraordinaire, hors du commun, de la trempe de ceux qui ne meurent jamais. »

Jack Lang