La photothèque Jeunesse de l'IMA
Terminé
17 novembre 2018

L'Heure du conte reçoit Nezha Lakhal Chevé

 

« Dans un pays d’Orient vivait Mahmoud, un prince raffiné et séduisant. Ses parents lui avaient présenté toutes les belles jeunes filles du royaume. Aucune n’avait trouvé grâce à ses yeux. Sa seule passion était la chasse. Un jour, monté sur son fougueux coursier, il s’élance à la poursuite d’une gazelle et s’égare… »

Mahmoud va-t-il trouver l’amour ? Vous le saurez en venant écouter Nezha Lakhal Chevé raconter Razina la sage sultane et d’autres contes dont elle a le secret, en compagnie du musicien Ahmed Hamri (luth, loutra, violon, percussion...)

 

 

Tout public à partir de 6 ans

Suivi d’une dédicace à la Librairie à 16h

Nezha Lakhal Chevé n'est pas seulement conteuse, elle est aussi l'auteure de nombreux albums de contes publiés aux éditions Afrique-Orient en français et en arabe. 

Chtim Chtim et la fille du Sultan 

Un pauvre musicien trouve une poule noire, le jour où sa femme met au monde un fils, Chtim Chlim. Un magicien, à qui il refuse de vendre cette poule noire, lui propose d’acheter chaque jour l’œuf qu’elle pondra, au prix de vingt dinars d’or, à la condition que le musicien n’égorge jamais la poule.
Bien des années plus tard, le musicien part en pèlerinage à la Mecque. Le magicien persuade alors la mère de Chtim Chlim de lui vendre la poule, qu’il égorge aussitôt, afin qu’elle la fasse cuire pour lui. Chtim Chlim mange le croupion de la poule encore fumante… et il est obligé de fuir la colère du magicien !
Nous voilà entraînés à la suite de Chtim Chlim, dans un périple qui le mène à travers plaines et déserts jusqu’à Bagdad, et jusqu’à la montagne sacrée, puis dans une oasis où pousse un dattier extraordinaire. Réussira-t-il à épouser la princesse qui a déjà fait trancher la tête de trente-neuf prétendants ?
Si la mention « contes des Mille et une nuits » qui figure sur la couverture du livre n’est pas vraiment justifiée – l’auteur s’est inspirée non seulement du fameux recueil, mais aussi de contes coréens, kabyles, et marocains pour cette création – Nezha Chevé a tiré un bon parti de son expérience de conteuse. Ce conte merveilleux, fertile en rebondissements, tient le lecteur en haleine jusqu’au bout !

Razina la sage sultane

Pour conquérir le coeur de Razina, une belle paysanne rencontrée par hasard lors d’une partie de chasse, le prince Mahmoud doit apprendre un métier, la jeune femme estimant que la condition de prince n’est pas une garantie pour l’avenir… Le prince Mahmoud décide de devenir tisserand et apprend le métier auprès de l’artisan le plus réputé d’Ispahan. Avec l’aide de ce dernier, il confectionne un magnifique tapis qu’il offre à sa bien-aimée. Plus tard, cet apprentissage s’avérera fort utile et sauve le prince d’un sort peu enviable.
Les illustrations colorées inspirées de l’art de la miniature persane et le rythme entraînant du texte font de cet album une belle réussite. 

Il a reçu en 2016 le prix Grand Atlas de l’ambassade de France au Maroc.

Le voyage de pois Chiche

C’est l’histoire d’un tout petit garçon, pas plus gros qu’un pois chiche, que ses parents appellent, H’mimsa (petit pois chiche en arabe). Sa maman lui fait sans cesse des recommandations et préfère le garder auprès d’elle à la maison.
Mais, ayant ce jour-là arraché l’autorisation d’aller jouer dehors, H’mimsa se retrouve dans le pré où une poule l’avale, le prenant pour un pois chiche. Comme il proteste et gigote dans son ventre malodorant, la poule, gênée, affolée, court et se retrouve dans la forêt nez à nez avec un chacal qui l’avale à son tour, puis, paniqué, part en courant et se retrouve dans la montagne face à face avec un lion, qui l’engloutit… Comment H’mimsa va-t-il sortir de cette situation ? « Beurk ! Cela sent vraiment très mauvais ! »… Lorsque H’mimsa sera de retour chez ses parents, une bonne toilette s’imposera !

Pimousse la poule rousse 

Entre conte et comptine, voici l’histoire de Pimousse la petite poule rousse qui pond son premier œuf. Mais une fois pondu, comment le faire éclore ? Elle essaye tout : elle lui prépare les meilleurs plats, lui fabrique les plus jolis vêtements, lui raconte les plus belles histoires, va se cacher pour jouer à cache-cache, lui fait les plus doux câlins, l’invite à danser… Rien n’y fait. Finalement, épuisée, elle s’endort. Et là : Toc toc toc ! Quel est ce bruit sec ? C’est un petit bec…

Le petit poussin sort enfin, accueilli par une maman débordante d’amour. « Il en a de la chance, ce bébé poussin ! » conclut une voix d’enfant que l’on sent un rien envieux… Le livre est accompagné d’un CD dans lequel le conte est raconté et chanté par les voix de l’auteur-conteuse Nezha Chevé, d’un musicien et de plusieurs enfants, tout cela accompagné de musique et de percussions et parsemé de mots et d’expressions en arabe, pour un résultat tout à fait charmant !

Le Ramadan de l'Ogre

Paru simultanément  en français et en arabe aux éditions marocaines Afrique Orient, dans la collection Tiara, cet album propose une variante du conte tunisien que l’on avait déjà pu découvrir sous la plume de Nacer Khémir, publié chez Syros : J’avale le bébé du voisin. Un couple de pauvres paysans décide de se rendre en ville pour tenter de gagner un peu d’argent pour le Ramadan. Ils frappent à la porte d’une auberge. Une voix leur dit d’entrer, mais ils trouvent l’auberge vide. Ils s’installent pour la nuit. Le matin, ils partent chercher du travail au marché, laissant le bébé à l’auberge. Surgit alors le propriétaire de l’auberge, un ogre tout poilu qui se jette sur le bébé et l’avale mais, se souvenant que c’est le mois du Ramadan, il le recrache aussitôt. Il va finalement passer la journée à l’avaler et à le recracher.

Lorsque la mère le retrouve le soir, le bébé est « gluant, sale et puant, il est jaune comme le safran ! ». Le père, trop content d’avoir un lit où se reposer, préfère ne pas se poser trop de questions : il fait taire la mère et l’envoie préparer la soupe. Rebelote le lendemain. Le troisième jour, la mère, taraudée par les soupçons, se cache sous le lit. Elle découvre le pot aux roses, parvient à s’enfuir et met dans le lit, à la place de son bébé, un bâton recouvert d’un lange, qui percera le ventre de l’ogre lorsque celui-ci l’avalera.  Le mari – sauvé in extrémis de l’estomac de l’ogre –  comprendra alors qu’il aurait mieux fait d’écouter sa femme…

Le Mariage de Mademoiselle Khanfoussa

« Ah ces femmes, elles ne savent pas ce qu'elles veulent! ».Telle est la réplique de chacun de prétendants d'une demoiselle Scarabée appelée Khanfoussa qui cherche avec ardeur un mari dans la ville de Fès. Celle-ci en rencontre plusieurs: le chameau, l'âne, le chien et bien d'autres... Mais la jeune Khanfoussa ne désire épouser qu'un mari qui sait chanter: y parviendra-t-elle ? Finalement oui, avec plus de simplicité qu'on pouvait l’imaginer !
Les illustrations sont drôles et représentatives de la culture marocaine, comme dans les détails des vêtements des nagafas (les porteurs de la mariée). Dommage que l'éditeur ait choisi un papier glacé qui donne à l'album un aspect un peu vieillot.
Nous avons particulièrement aimé les formules de séduction des différents prétendants que l'auteur a choisi de garder en dialecte marocain. Elles nous transportent le temps d'une histoire dans les ruelles des souks marocains.