Pour célébrer la nomination de Tripoli comme capitale culturelle arabe 2024, l’association Patrimoine Tripoli Liban (PTL), en partenariat avec l'Institut du monde arabe, propose trois jours d'une programmation exceptionnelle pour découvrir la ville de Tripoli, son patrimoine et ses trésors culturels.
Tripoli, capitale culturelle arabe : programme du vendredi 22 novembre
Tripoli, capitale culturelle arabe : programme du dimanche 24 novembre
SAMEDI 23 NOVEMBRE
› 10h – 19h | Marché solidaire
Lieu : salle Hypostyle (niveau -2)
Tripoli est l’une des villes les plus riches et les plus connues pour ses métiers d’art : poterie, broderie, couture, bois, cuivre et verre. A l’occasion du Focus Tripoli et à l’approche des fêtes, des artisans vous proposent le meilleur de l’artisanat d’art tripolitain.
› 14h – 15h30 | Table-ronde : Tripoli, patrimoine et histoire
Lieu : Salle du Haut Conseil (niveau 9)
Jadis appelée « la ville parfumée », Tripoli a su préserver les traces de nombreuses civilisations ainsi que les traditions et coutumes des peuples qui y ont laissé leur empreinte. Cette table ronde propose de (re)découvrir la culture et l’histoire de cette ville millénaire à travers les regards croisés de quatre spécialistes et amoureux de la ville.
Avec :
- Khaled Ziadeh, directeur du Centre Arabe de Recherches et d’Études à Beyrouth, cet éminent universitaire et chercheur en histoire culturelle est l’auteur de nombreux ouvrages de référence, dont La ville arabe et la modernité (traduction IMA / Atelier, 2024) et L’Europe n’a plus rien à donner au monde. Il mettra en lumière le rôle essentiel de Tripoli dans le développement culturel et social de la région à travers les siècles.
- Maha Kayal (en zoom), professeure d'anthropologie à l'Institut Supérieur pour le Doctorat de l'Université Libanaise, nous plongera dans la vie des hammams et les cérémonies qui faisaient autrefois vibrer Tripoli.
- Jad Tabet, président honoraire d'ICOMOS Liban, ancien président de la Fédération des Ingénieurs et Architectes libanais et de l’Organisation des Architectes arabes, il a occupé des postes de premier plan pour faire avancer les enjeux de préservation culturelle, tant au Liban qu’à l’échelle internationale. Il évoquera la Foire internationale, chef-d'œuvre de l'illustre architecte brésilien, Oscar Niemeyer, qu’il a ensuite fait inscrire au patrimoine mondial de l'UNESCO
- Emmanuel Khoury, ancien directeur de l’Institut français de Tripoli, chroniqueur pour l’Orient-Le-Jour, abordera la vie culturelle à Tripoli.
› 15h30 – 15h45 | Intermède photographique : Le Tripoli de Niemeyer
Lieu : Salle du Haut Conseil (niveau 9)
Une découverte de la Foire internationale, le site iconique d’Oscar Niemeyer à Tripoli, à travers une suite photographique d’Olivier Chantôme. Photographe engagé dans la préservation de la mémoire architecturale, il développe une œuvre centrée sur le bâti en ex-Allemagne de l'Est et au Moyen-Orient et une réflexion sur les fragments d’histoire dans des espaces souvent négligés mais chargés de sens.
› 16h - 17h30 | Table-ronde : Défis et perspectives d'une ville multiculturelle
Lieu : Salle du Haut Conseil (niveau 9)
Malgré ses richesses historiques, culturelles et architecturales, Tripoli peine aujourd’hui à attirer l’attention des touristes et des entrepreneurs. Pourquoi, malgré ses innombrables atouts, Tripoli ne parvient-elle pas à s'imposer comme un pôle d'attraction majeur au Liban et dans la région ? Qu’est-ce qui freine aujourd'hui son développement ? Tour de table des obstacles auxquels la ville est confrontée, mais aussi des opportunités, ressources, initiatives qui permettent de réinventer un avenir.
Avec :
- Tarek Mitri, ancien ministre de la Culture, ancien directeur de l’Institut Issam Fares à l’Université américaine de Beyrouth, recteur de l'Université Saint-Georges de Beyrouth.
- Adel Afiouni, ancien Ministre d'État chargé de la Technologie de l'Information au Liban, créateur d’un projet de hub dédié à l'innovation.
- Misbah al-Adhab, diplômé en gestion d’entreprise et sciences économiques, ancien député au Parlement libanais de 1996 à 2009, fondateur et président de l’ONG Izdihar.
› 17h30 – 17h50 | Intermède photographique : Tripoli face à la mer
Lieu : Salle du Haut Conseil (niveau 9)
Regards croisés sur le littoral tripolitain.
Diplômé en études politiques et en droit, Martin Jutteau s’est intéressé au patrimoine et aux dynamiques culturelles de Beyrouth et de Tripoli, et s'est illustré par ses vidéos thématiques sur l’histoire et les traditions des villes côtières.
Eddy Choueiry, professeur d’art photographique aux universités AUCE et Antonine à Baabda, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la psychologie critique, la philosophie, l'art et le patrimoine libanais : Les gens et les Cèdres (2011), Liban sur Rail (2013), Vestige de Sofar (2014), Maisons traditionnelles & Villages Libanais (2015), Liban sur Mer (2016) et Maisons et Saisons (2017).
› 18h - 19h30 | Grand écran : Projection du film Cilama de Hady Zaccak, réalisé en 2024.
Lieu : Auditorium (niveau -2)
Cilama est la prononciation du mot cinéma dans le dialecte populaire tripolitain. Le cinéma occupait une place prépondérante dans la vie des citadins entre les années 1930 et la fin du XXème siècle. Le nombre des salles de cinéma dépassait la trentaine. Elles étaient réparties dans toute la ville, de la place Al-Tal au boulevard, en passant par les quartiers intérieurs, Bab-al-Tabbaneh, et jusqu'à Al-Mina. Les cinémas sont devenus des citoyens de la ville : Empire, Roxy, Dunia, Opéra, Al-Hamra, Rivoli, Palace, Métropole, Le Capitole, Colorado, ainsi que Lido, Al-Sharq, Al-Qahira, Al-Ahram et Piccadilly, en plus d'Al- Alam, Hollywood, Cléopâtre, Radio, Salwa, Rabha et Victoria.
À travers une recherche étalée sur plusieurs années, le film tente de reconstituer la biographie de « Cilama », ses temples, ses rites et ses histoires d'amour et de guerres dans un temps en sursis. La mémoire collective et orale, composée d'une quarantaine de voix, se conjugue à plus d'un millier d'images pour documenter l'archéologie des lieux et de la mémoire. “Cilama”, l’album de la mémoire collective d'une ville arabe.
› 19h30 – 20h15 | Rencontre : Le cinéma tripolitain
Lieu : Auditorium (niveau -2)
Dans le cadre du focus dédié à Tripoli, des cinéastes, chercheurs et producteurs abordent Tripoli à travers l’histoire de son cinéma – passé et contemporain.
Avec :
Hady Zaccak, né à Tripoli, est cinéaste libanais et enseignant-chercheur à l’IESAV, Université Saint Joseph Beyrouth. Il est l’auteur de plus de 20 documentaires primés dans plusieurs festivals arabes et internationaux dont : Ya Omri (104 rides) (2017), Kamal Joumblatt, Témoin et Martyr (2015), Marcedes (2011), Une Leçon d’Histoire (2009), La Guerre de la Paix (2007), Réfugiés pour la vie (2006)... En plus de ses films, Zaccak est l’auteur de deux livres sur le cinéma : La Dernière Projection, une biographie de Cilama Tripoli (2021) et Le Cinéma Libanais,itinéraire d’un cinéma vers l’inconnu(1929-1996) (1997). Il utilise le documentaire pour faire revivre l’Histoire, enregistrer le présent, préserver la mémoire et filmer la métamorphose et la stagnation.
Elias Khlat, producteur et réalisateur né à Tripoli en 1965, s'est d'abord lancé dans la publicité et les médias après des études en Design publicitaire. Sous le nom d'Eklat, il a dirigé des projets créatifs, d'animation et de post-production avant de fonder une société de production spécialisée dans les films documentaires.
Impliqué dans le combat pour la revitalisation culturelle de Tripoli, il organise des événements sociaux et culturels, soutenant la jeunesse et œuvrant pour la préservation du patrimoine de la ville. En 2013, il crée le Festival du Film de Tripoli, un événement international contribuant à la reconstruction post-guerre de la ville. Elias Khlat a également joué des rôles-clés dans plusieurs festivals de cinéma internationaux en tant que directeur artistique, consultant, et membre de jury, tout en organisant divers événements cinématographiques au Liban et à l'étranger.Fatma Racha Shehadeh, réalisatrice et directrice de la photographie de talent, nous apportera un éclairage précieux sur l’évolution du cinéma à Tripoli et l’expression artistique locale dans cette ville riche en diversité culturelle. Avec son premier film, ZIKRA, sélectionné au Festival de Cannes en 2016 et couronné de plusieurs prix internationaux, dont le Bronze Palm au Festival international du film de Mexico, elle a su imposer sa signature dans le paysage cinématographique international. Son court-métrage « MUSE – Nagham Hayati », également projeté à Cannes en 2017 et récompensé par le Prix Fevoss de la solidarité, témoigne de son engagement pour une narration authentique et émotive. Elle a été honorée en 2019 du Prix de la meilleure directrice de la photographie au Festival Lahazat. Son expérience et sa vision créative permettront d’explorer la place du cinéma à Tripoli et la manière dont le patrimoine de la ville peut être raconté et préservé à travers cet art.
Ghassan Koteit est directeur des études à l’ENS Louis Lumière depuis la rentrée 2021. De 2011 à 2020, il était directeur du département Cinéma à l’Académie libanaise des Beaux-Arts (Université de Balamand). Il a réalisé un grand nombre de courts métrages, de documentaires, de publicités et de formats TV dans la région du Proche-Orient, et particulièrement en Arabie saoudite, en Afrique et en Europe. Il est cofondateur en 2002 de la Fondation Liban-Cinéma et en a été le Secrétaire général durant plusieurs années. Il a été membre actif de la campagne internationale pour l’adoption de la Convention de l’Unesco pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Il dirige en 2017 un ouvrage collectif « Georges Nasr, le cinéma intérieur », édité par l’Université de Balamand. En 2017 et 2029, il a organisé les Ciné-rencontres de l’ALBA, des colloques internationaux thématiques : « Cinéma et politique » et « Filmer en temps de guerre au Liban ».
› 20h15 | Hommage à Georges Nasr. Projection du documentaire Un Certain Nasser, réalisé par Antoine Waked et Badih Massaad (2017, 66 minutes)
Lieu : Auditorium (niveau -2)
Georges Nasr, né à Tripoli, était un réalisateur libanais pionnier, célèbre pour avoir dirigé Ila Ayn (إلى أين؟), premier film libanais officiellement présenté à Cannes en 1957 et restauré pour les “Cannes Classics” en 2017.
Après des études à l'UCLA, il est rentré au Liban et a enseigné à l'Académie libanaise des beaux- Arts, influençant une nouvelle génération, malgré l'interruption de sa carrière par la guerre civile libanaise.
Surnommé le “père du cinéma libanais”, Nasr a laissé un héritage cinématographique durable, marqué par son engagement à la promotion du cinéma au Liban et à l'international.