Portraits
Publié le
par
Brigitte Nérou

Joanna Starck, finaliste du Tremplin jeunes graphistes IMA 2016

L'art de marier l'écran et le papier

Un diamant d’imagination, irisé de curiosité et serti d’élégance : Joanna Starck sort tout juste, dûment diplômée, de l’ESAG Penninghen, section « Direction artistique en arts graphique et design numérique ». Mais cette joaillière du design a déjà à son actif de petits bijoux de créativité dans son domaine de prédilection : le lien entre éditions papier et numérique.

Readability, titre du diplôme de fin d’études de Joanna Starck, donne le ton : elle l'a présenté comme « une base de données dotée d’un programme qui permet de consulter selon certains critères de lecture une centaine d’œuvres de la littérature classique française et étrangère ». Mais c’est aussi un outil qui bouscule la place de chacun, transformant le lecteur en acteur, voire en auteur, car « ce projet est aussi un questionnement sur la désacralisation de l’œuvre littéraire et sur le travail d’écriture ».

Affiches aléatoire pour le darkweb par Joanna StarckJoanna Starck

Les coréalisations de la jeune designer, à découvrir sur son site www.joanna-starck.com, puisent à la même veine. De la fantaisie, beaucoup. Un spectre à 180°, qu’il s’agisse du support (papier-digital, édition papier, numérique) ou de la thématique abordée (du roman classique à la presse underground), à l'image de cette affiche aléatoire symbolisant une connexion sur le darkweb, issue d'une série réalisée en collaboration avec Charlotte Lakshmanan et Julie Ooghe-Tabanou. Sans oublier une impeccable élégance, toujours.

Vous sentez-vous une âme d’affichiste ?
Pas particulièrement, encore que ce soit un support très intéressant, que j’aime travailler. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est l’édition, c’est-à-dire la création de livres en leur entier : concept, maquette intérieure, système de couverture etc., notamment dans le domaine de l’art et de la culture. Et tout particulièrement le lien entre édition papier et édition numérique.
Je suis néanmoins d’une nature curieuse. D’autres domaines m’intéressent donc également comme l’identité de marque, la signalétique, le webdesign, etc.

Etes-vous plutôt papier-crayon ou PAO ?
L’apparition de la PAO a transformé la façon de travailler, et sans nul doute permis d’accélérer la vitesse de production. Dans le domaine de l’édition, cela a pu donner naissance à l’édition numérique, ce qui a du coup amené les graphistes à se confronter à de nouvelles problématiques qui n’existaient pas avec les supports papier.

Quant au processus créatif, je commence à produire une image une fois que j’ai l’idée et le visuel que je souhaite réaliser en tête, puis j’effectue des croquis pour mes compositions. C’est ensuite seulement que je passe sur ordinateur.

L'une des affiches réalisées par Joanna Starck pour le Tremplin Jeunes graphistes IMA 2016

© Joanna Starck

Le bilan de votre participation au Tremplin Jeunes graphistes de l’IMA ?
J’y avais participé car je démarre en freelance : cela aurait pu être un beau premier contrat avec une grande institution. Et puis j’ai dû me bagarrer avec une difficulté spécifique : créer une affiche pour l'exposition Aventuriers des mers qui parle à la fois à des enfants qui ne savent pas encore lire et à des adultes.
Au final ? Un peu d’amertume : le Tremplin était à la base exclusivement ouvert à des étudiants issus de Penninghen et des Arts déco. Or, le gagnant n’est sorti d’aucune de ces deux écoles ! Un premier aperçu des appels d’offre et du marché du travail pas franchement positif…

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