Né à Salé (Maroc), Ahmed Essyad possède une double culture, à la fois arabo-islamique et occidentale. Son intérêt pour les musiques arabo-andalouse et berbère n’a cessé tout au long de sa carrière de nourrir son œuvre, notamment en fondant sa réflexion sur l’oralité.
Il poursuit des études au Conservatoire national de musique de Rabat avant d’intégrer le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où il est l’élève de Max Deutsch en composition et analyse avant de devenir son disciple privilégié. Celui-ci lui transmet la grande leçon de Schoenberg, qui fortifie son sens inné de la rigueur, du respect de l’artisanat, de l’intégrité intellectuelle et artistique.
L’enseignement de Max Deutsch permet à la passion d’Ahmed Essyad pour la voix de s’exprimer tout au long de son œuvre, d’Identité, cantate sur un poème de Mahmoud Darwich, créée à Paris sous la direction de Max Deutsch en 1973, à Voix interdites, cycle de neuf pièces pour voix et ensemble instrumental, sur des poèmes en arabe du grand mystique musulman Al Hallaj (857-922), créé au festival Musica de Strasbourg en 2005 et repris au Queen Elizabeth Hall de Londres en 2008.
L'instant donné © Suzanne Brun
À l’IMA, c’est sa création Voix interdites qui va être interprétée par l’ensemble de musique de chambre L’Instant donné, constitué de neuf musiciennes et musiciens (flûte, hautbois, clarinette, harpe, piano, percussion, violon, alto, violoncelle).
Le répertoire de L‘Instant donné s’étend de la fin du XIXe siècle à nos jours (de Webern à Lachenmann, de Ravel à Feldman...), avec, suivant l’inspiration, des incursions vers les époques antérieures (baroque, classique, romantique...). Au fil des années, L’Instant donné a su s’imposer comme une référence pour la musique de chambre de notre temps, un groupe au fonctionnement original et moderne, un outil de création privilégié.
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