Tarente, grande ville côtière d’Italie du Sud, dans les pouilles, est considérée comme l’une des plus anciennes cités de la Grande Grèce. Connue pour son intense activité économique dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’industrie militaire, elle est surtout réputée pour son héritage musical, légué par les Etrusques, sous le nom de tarantella. Une légende raconte que, dans la région, vivait un étrange petit insecte, de la famille des araignées, qui, en piquant une personne, lui laisse, dans le corps, un horrible poison, celui-ci ne pouvant " s’évaporer " que grâce à une danse frénétique, qui provoquait une transe incontrôlée.
Tout petit, Antonio Infantino, natif de Tarente, a été bercé, jusqu’à l’obsession, par ce mythe arachnéen au point, plus tard, de consacrer à cette musique et cette danse, censées rétablir l’ordre cosmique naturel, des études très poussées. En 1975, il fonde le groupe Tarantolati di Tricario pour perpétuer cet art typiquement méditerranéen qui combine un texte idéal, aux mots bien pesés, en phase avec chaque note, avec l’idéal de la mélodie. Très entraînante et " rotative ", avec " tourneries " d’arpèges sur fond de guitare, percussions endiablées et basse rugissante, la tarentelle agit rapidement sur le cerveau et le corps de l’auditeur en le transportant vers une sorte de cinquième dimension, où il pourra dialoguer avec des esprits animistes.