Spectacle | Derviches tourneurs de Damas
Dans le cadre des Arabofolies, festival musical, des arts et des idées
L’ensemble Al-Kindi s’était produit pour la dernière fois à l’IMA en 2014. Le voici de nouveau réuni avec Sheikh Hamed Daoud, hymnode de la Grande Mosquée des Omeyyades de Damas, et les derviches tourneurs de Damas. La virtuosité et l’émotion ne se sont pas taries, bien au contraire…
Avec Sheikh Hamed Daoud, Diaa et Mohamed Daoud (chant), Ziad Kadi Amin (ney), Adel Shams El Din (riqq), Mohamed Qadri Dalal (oud), Khadija El-Afritt (kanoun), Hatem et Azan Al-Jamal (derviches tourneurs)
Lorsqu’ils s’organisèrent en confréries soufies au début du IXe siècle, les mystiques musulmans adoptèrent la musique comme support de méditation, comme moyen d'accéder à des états de grâce ou d'extase, ou simplement pour « nourrir l'âme » c’est-à-dire régénérer le corps et l’esprit fatigués par les rigueurs de l’ascèse. Le samâ', qui signifie littéralement « audition », désigne dans le soufisme cette tradition d'écoute spirituelle de musique et de chants, dans des formes très variées et ritualisées à des degrés divers.
Damas, un des principaux centres de l'Islam, ancienne capitale des Omeyyades et étape du pèlerinage vers la Mecque, possède un art musical qui se caractérise par des suites musicales (wasla), des modes (maqâm) et des rythmes originaux, repris par les Mawlawyya dans leur takiyya (centre de confrérie). La confrérie mystique sunnite des soufis Mawlawiyya a été fondée par le grand poète persan Jalâl al-Dîn al-Rûmi (1207-1273), installé à Konya (Anatolie). Certaines grandes mosquées, comme celle des Omeyyades de Damas possèdent un répertoire vocal particulier.
Les suites sacrées y sont appelées nawba-s, terme réservé aux profanes par les anciens Andalous et les Maghrébins. Généralement accompagnés d'un chœur masculin (bitâna), les récitants desservent le samâ’ en y intégrant des extraits du répertoire de la Grande Mosquée, des rituels d'invocation de Dieu (dhikr-s) et des extraits de la Nativité du Prophète (mawlid). Leur expressivité (hiss) est fondamentalement sereine, toujours subtilement inventive et réglée rythmiquement de manière rigoureuse pour mener progressivement une assemblée vers la transe (inkhitâf) ou la méditation (ta'ammul) selon le choix des confréries.
Sheikh Hamed Dawood est récitant du Coran et Hymnode de la Grande Mosquée des Omeyyades de Damas. Héritier de la tradition transmise par son père le grand chantre Suleyman Dawood, il interprète avec une parfaite maitrise vocale le répertoire de la liturgie soufie de Damas. Avec l’ensemble Al-Kindi, et les derviches tourneurs de Damas, ils