Suscitant à l’époque de sa création en 1913 une grande controverse, le Sacre du printemps est considéré comme un des manifestes de la danse contemporaine. L’argument est celui d’un rituel sacral païen de l’ancienne Russie : une jeune fille est choisie pour danser jusqu’à la mort et permettre ainsi à la terre de renaître au printemps.
Invité par l’Académie des Arts de Bogota et le festival Iberoamericano à créer une pièce chorégraphique célébrant l’indépendance de la Colombie, le chorégraphe Faizal Zeghoudi adapte le thème du Sacre pour raconter la lutte pour la liberté du peuple colombien et plus largement avec cette reprise à Paris, la liberté des peuples, un cri qui résonne au lendemain du printemps arabe. Une troupe « métissée » de danseurs français et colombiens, une chorégraphie combative et terrienne, où la rudesse des agrégats harmoniques illustre le thème du sacrifice et de la lutte.
Première partie : Les Cerfs enchantés
Pièce chorégraphique pour 4 danseurs et un arbre
Chorégraphiée et mise en scène par Faizal Zeghoudi, sur fond de La Cantata du musicien hongrois Béla Bartók (il fut un fou des mélodies des Aurès), une scénographie de Camille Duchemin et une création lumière signée Christophe Pitoiset, cette pièce peut se définir comme une partition dansée, où la liberté du corps s’affranchit avec puissance et maîtrise dans un univers peuplé de créatures magiques. Selon une légende roumaine, un père n’avait enseigné à ses fils ni le travail de la terre, ni l’élevage, mais la chasse. Un jour, en poursuivant une horde magique, les fils sont changés en cerfs. Le père part à leur recherche… Pour évoquer la liberté qui sous-tend cette légende, fantastique et fascinante, rien n’égale la danse. Sur un air de Bartók, les fils seront changés en cerfs, en dansant !