Terminé
07 juin 2003

Rituels kabyles

La zâwiya, (ou zaouïa) qu’on peut traduire par angle ou coin d’une maison, est un ermitage où se retire un saint avec ses disciples, aménagée de façon à pouvoir accueillir les hôtes qui viennent nombreux. Lieu saint, de vie et d’accueil respecté de tous, les fidèles et les disciples y viennent pour se soigner, effectuer une retraite, suivre un enseignement ou participer à des actions de bienfaisance. La zâwiya désigne également le siège d’une confrérie - généralement constituée autour d’un saint - une de ses succursales de ladite confrérie, ou encore le mausolée de son cheikh fondateur. Les musiciens de la zâwiya de Cheikh Boussâad sont tous des adeptes de la confrérie Ammaria de Kabylie, une des nombreuses branches du mouvement soufi. Cette musique, qui fait office de médiation entre l’homme et Allah, poursuit aussi un but thérapeutique, en utilisant le dhikr, une recherche de l’extase grâce à des mouvements physiques. Cette zâwiya se niche dans le village de Taghza- Athmane, région de Tizi-Ouzou, l’un des coins les plus reculés des montagnes du Djurdjura en Kabylie. Leur répertoire est accompagné de chants sacrés issus du patrimoine de la philosophie soufie. Traditionnellement, la hadhra (la cérémonie) débute chaque jeudi vers 19 heures pour se terminer à l’aube. Les musiciens accompagnent avec une énergie inépuisable l’honorable assistance, par des rythmes envoûtants, souhaitant provoquer l’extase et la transe. Sous l’influence de cette musique, certaines pratiques, essentiellement réservées aux membres de cette tarîqa, vont être exécutées. C’est cette musique et ces rituels de guérison que les musiciens de Cheikh Boussâad vous proposent de découvrir.