Née à Tlemcen, ville historique algérienne proche de la frontière marocaine et haut lieu de la musique arabo-andalouse héritée de Grenade – appelée, en arabe, gharnati– et du hawzi (chant des faubourgs), Lila Borsali a acquis une solide formation en milieu associatif dans sa ville natale puis à Paris, où elle séjourne plusieurs années, et enfin à Alger. Elle fait son entrée comme soliste dans le monde professionnel de la musique arabo-andalouse avec l’enregistrement, en 2009, de son premier CD dans le genre, Fraklahbab (« séparation des bien-aimés »). Le thème porte sur l’exil et la séparation. Elle y trouve une parfaite harmonie entre l’émotion des textes et leur délicate interprétation.
Rattachée à l’école gharnatie de Tlemcen, Lila Borsali consacre sa mélodieuse voix à l’interprétation de textes qui chantent l’Andalousie heureuse, contemplant la beauté de la nature, magnifiant la grâce de la femme aimée, mais sublimant aussi la déchirure de la séparation qu’elle a interprétés en divers festivals internationaux. Maîtrisant les noubas andalouses, Lila a le regard entièrement tourné vers tout ce qui peut valoriser un patrimoine raffiné, ancestral, mais qui a aussi besoin d’une pointe de modernisation dans son interprétation et ses arrangements, tout en gardant leur force poétique et leur musique à la fois ancestrales et actuelles. Ce n’est pas pour rien que la musique arabo-andalouse, malgré plusieurs siècles d’existence, est encore une musique d’aujourd’hui.
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