Terminé
13 juin 2003

Poèmes soufis des Sultans Ottomans

Issu d’une famille de musiciens, Kudsi Erguner est un grand joueur de nây (flûte). Il participe également aux réunions de plusieurs confréries soufies. En 1975, il s’installe à Paris pour étudier l’architecture et la musicologie. Il publie alors plusieurs albums. Les deux chanteurs, Halil Neciboglu et Yunus Balcioglu, respectivement imams de deux grandes mosquées d’Istanbul. Après avoir étudié le Coran, ils se sont attaqués au répertoire musical et littéraire soufi. La beauté de leur timbre et leur connaissance de la musique savante font d’eux des chanteurs exceptionnels et très appréciés. Membre de l’ensemble de la Maison de la radio d’Istanbul, Derya Turkan (kemençe : violon turc) a commencé son apprentissage auprès des grands maîtres, puis il a obtenu son diplôme au conservatoire d’État. Quant à Pierre Rigopoulos, Percussionniste polyvalent, il joue dans des formations de jazz, de musique traditionnelle ou classique, en concert, pour des représentations théâtrales, chorégraphiques ou d’opéra et il accompagne l’ensemble. C’est donc aux percussions qu’on le retrouvera…
Le gazel est une forme poétique du kaside que les soufis ont utilisé dans un sens spirituel. La poésie du Dîvan, d’influence persane, qui comprend des formes telles que les kaside, mesnevî et gazel, impliquait un système de métaphores, de symboles et de concepts codifiés qui a influencé durablement les poètes turcs. En louant le vin, les soufis rendent hommage aux paroles enivrantes de leur maître, et décrivent la résurrection avec des images de printemps... Plusieurs de ces gazel ont été mis en musique, et rassemblent aujourd’hui la base du répertoire de la musique soufie et de la musique classique ottomane. La naissance du Prophète, ses visions, ses voyages, son enseignement, son ascension et sa mort sont à l’origine d’un inépuisable répertoire.
L’Empire ottoman, regroupant un brassage de civilisations et de peuples cimentés par la culture islamique, a contribué favorablement à l’épanouissement de la musique qui a modelé une synthèse des cultures. L’apport de nouveaux maqâm fait naître une musique de plus en plus raffinée et favorise l’apparition de compositeurs et de chanteurs remarquables. Savants dans l’art de la récitation du Coran, érudits dans la connaissance de l’art musical, ils sont à l’origine d’une école de musique qui porte le nom de la capitale du plus grand empire du monde musulman durant cinq siècles