La daqqa – le « tambourinage » – est une musique collective et masculine de percussions polyrythmiques et de chant choral. Elle se pratique, à Marrakech et dans sa région, traditionnellement une fois par an, à l’occasion de la fête religieuse de l’Achoura. C’est surtout un art spectaculaire porté par un déluge de percussions et de claquements frénétiques de mains. Comme le souligne le musicologue Hassan Jouad, derrière toute séance, hantée par des percussions de tout genre, en particulier à Marrakech, « se joue une épreuve secrète, dont l’enjeu est inscrit dans la structure même de la daqqa. En effet, la partie percussion est constituée par plusieurs strates de tambourinages croisés, distribués entre autant d’acteurs ; les joueurs dépendent donc les uns des autres et doivent obligatoirement faire corps, coordonner leurs mouvements et leur jeu ».
Le groupe Banna, fondé en mars 1986 à Marrakech et dirigé par Abderrahim Banna, comprend une vingtaine d’artistes, tous nourris par les traditions léguées par des maîtres-tambours comme El Hadj Abdeslam et Ba Jaddi. Artisans le jour, ses membres se défoulent le soir au rythme de la daqqa, du gnawa, du aïssawa et de la tkikika, et, très vite, ils se font remarquer lors de nombreuses cérémonies et fêtes privées. Ils enregistrent même un album qui va pousser de nombreux programmateurs, au Maroc mais aussi en Europe, à les inviter dans leurs festivals.
Sur scène, ils se donnent à fond et ne ménagent guère leurs percussions qu’ils manient avec dextérité et doigté surprenants. C’est spectaculaire et ça se conjugue parfaitement avec l’art de faire la fête à la Marocaine !
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