Terminé
18 septembre20 septembre 2003

Paris-Alger

Nacera Belaza vit en France depuis l’âge de 5 ans. Paris-Alger est le fruit de plusieurs mois de résidence entre la France et l’Algérie, du Théâtre National d’Alger (TNA) en passant par les Centre Chorégraphiques Nationaux (CCN) de La Rochelle et de Rennes, et l’Officina de Marseille.
À la suite d’un voyage d’exploration organisé par l’AFAA en juin 2001, Nacera Belaza reçoit une invitation du Théâtre National d’Alger pour y présenter ses deux dernières créations Sommeil Rouge (1999) et Le Feu (2001). Nacera Belaza évolue pour la première fois dans son pays d’origine. Le public algérois découvre le langage de la danse contemporaine et la verve épurée de la jeune chorégraphe. Nacera décide alors d’animer des ateliers pendant plusieurs semaines et enseigne à 50 danseurs et jeunes chorégraphes à " accepter qu’aucune réalité ne préexiste, qu’aucune connaissance ne préexiste, juste notre rencontre du trouble et cette expérience qui se renouvelle à l’infini. (…) Une conscience dans l’abandon en somme. "
Paris-Alger s’inscrit dans la continuité de ces expériences chorégraphiques. Nacera Belaza a rencontré les trois danseurs de Paris-Alger au cœur des quartiers populaires d’Alger. Sa sœur les rejoint. Pendant leur résidence de création, ils créent une chorégraphie dépouillée, confrontant des référents culturels, des vécus et des rapports au corps issus des deux rives de la Méditerranée. Un aller-retour entre Paris et Alger.

Chorégraphie : Nacera Belaza
Interprètes : Dalila Belaza, Nacera Belaza, Fettane Farès, Haouch Farid, Drici Lamine
Montage sonore : Krimo (avec la voix de Christophe Lury)
Montage vidéo : Hélène Bouquin
Lumières : Lionel Mahé

"L’Algérie ne fait pas partie du monde. C’est comme si elle lui tournait le dos pour s’enfoncer dans son propre ventre. Créer là-bas : c’est retrouver le sens profond du cri en mesurant à chaque instant ses propres résistances. L’air y est sec, cassant, rien ne peut grandir, tout est condamné à rompre. Le corps brûle encore ses dernières réserves, la pensée elle, est en cage afin que s’accomplisse la fatalité. Il faut tenir pour crier, il faut crier pour que tout recommence. J’ai pensé qu’il faudrait peut-être planter un phare au cœur de l’Algérie pour faire signe au reste du monde pour lui dire la vie de manière désespérée et pourtant si tenace, prendre place dans ce phare et croire qu’on est au centre du monde. L’Algérie ne fait pas partie du monde. "

Nacera Belaza