Terminé
19 mars 2005

Oriental pop

avec Samira

Née dans le Doubs mais élevée au grand soleil d’Alger et dotée, donc, dès le berceau d’une double culture, Samira Brahmia assume ses origines et ses acquis avec un naturel déconcertant. Ses chansons mêlent influences pop-rock (tendance Fiona Apple ou Sheryl Crow), chaâbi, traditions celtiques ou instruments du Grand Sud algérien. Ses mélodies ciselées sont dominées par sa voix pure et claire et une capacité étonnante à faire passer l’émotion. Il faut dire que la demoiselle ne triche pas. Elle n’est pas là pour ça.
Rien ne la prédestinait vraiment à une carrière artistique. Sitôt son bac en poche, elle entame l ’ E c o l e Polytechnique (« Mais vite fait, hein » précise-t-elle en souriant « J’ai très vite constaté que ce n’était pas pour moi... »), puis se rabat rapidement sur des études de Sciences Economiques. Tout en suivant brillamment son cursus universitaire, elle mène la vie d’étudiante à Alger et commence à s’intéresser à la musique. Voilà qui lui convient nettement mieux que les statistiques ou les relations entre marchés financiers et défiscalisation. Elle troque rapidement la macro contre le micro, et devient choriste au sein d’Index, LE groupe de rock du moment en Algérie.
Peu à peu, elle commence à écrire ses propres textes et, ne trouvant personne pour les interpréter, elle se lance. Le coup de pouce viendra d’un réalisateur algérien plein de promesses, Merzak Allouache (qui depuis a signé le célèbre Chouchou avec Gad Elmaleh) à l’époque où il prépare un film intitulé Un autre monde.« Le tournage se déroulait en plein Sahara, à Timimoun », raconte Samira, « c’était magique, là-bas, les gens ont un autre rapport au temps».
En mars 2003, Samira est invitée à Paris pour participer au deuxième festival « Femmes d’Algérie», dont elle sera la découverte-phare (comme Souad Massi l’avait été en 1999, lors de la première édition). Depuis, elle travaille sur son premier album, peaufinant un style personnel profondément métissé, tout en prêtant son talent à d’autres aventures puisqu’on la retrouve dans le groupe de Hasna el Becharia (musique traditionnelle du désert) et avec la compagnie équestre Salam Toto, dans un spectacle où elle assure les parties musicales en direct, tandis que les chevaux dansent, envoûtés par cette voix pure et profonde.

Magali Bergès

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Sur fond de soul et de blues
avec Anis

Sa voix est grave et pleine de chaleur et souvent y pointe la nostalgie ; c’est la rencontre rythmique et mélodique du jazz et du reggae sur fond de blues et de soul. Et surtout des compositions qui tranchent dans ces courants musicaux pour mieux se dévoiler, un style bien particulier qui laisse plein de portes ouvertes. Ses origines sont Marocaines et Russes.Il y a du soleil dans sa voix. Anis, c’est un crooner sur fond de métissage et de culture urbaine, avec un « flow » empreint de culture hip hop, et il a un talent d’écriture indéniable. Il joue avec les mots, c’est sûr, c’est Anis « la Gouaille » ; il joue aussi avec les sentiments de la vie, des images simples, « café clope, c’est le p’tit déj’ des champions », extrait de Faut rêver, des clins d’œil à madame tristesse, « si j’avais su, si j’avais pu, si j’avais cru …» (in Beubeu). En bref, un univers irrésistiblement attachant.
Depuis tout gamin, Anis chante, marqué par la découverte de Tom Waits. Adolescent, en traînant sur les places de Cergy, il rencontre sa bande de potes de l’époque, les petits skas de Cergy (nouvelle génération) qui montent une formation, K2R Riddim, et se joint à eux. De fil en aiguille, il les rejoint. C’est le traditionnel groupe de potes qui fait de la musique comme il peut, avec toute l’énergie et le niveau qu’il a. Tous débutants et autodidactes. Styles : ska, punk et même rockab’. Les garçons évoluent sur scène et jouent la musique jamaïcaine qu’ils lorgnaient depuis le début. Ils commencent à bien marcher mais Anis les quitte avant le premier album. Il passe à une recherche musicale plus personnelle tout en enchaînant pleins de jobs, jusqu’à la découverte du métro qui sera sa scène la plus régulière pendant deux ans. Son public : celui des wagons ou des quais, des troquets ou de sessions slam.
En mars 2002, il réalise une résidence artistique en Martinique en partenariat avec le Calebasse Café, scène de musiques actuelles au Marin : formation, mise en place du répertoire et scènes avec Félix Clarion, guitariste. Retour sur Paris, retour dans le métro en septembre 2002. Un an plus tard, le fan de Brel, Juliette, Boniche et Piaf sort son premier album, Gadjo décalé, et deux titres, Faut rêver et Avec le vent, entrent en playlist sur France Inter et Europe 1. Lauréat du Cabaret La Poste en 2004, Anis, se produisant juste accompagné de sa guitare, a été applaudi sur diverses scènes prestigieuses.