Terminé
20 février 2016

Le Maître d'El Gusto

avec Abdelmajid Meskoud

Dans l’univers du chaâbi algérois, rares sont les interprètes qui ne se réfèrent pas à un grand maître ou à une école, généralement celle d’El Hadj El Anka, le fondateur du style jailli de la casbah d’Alger ou de Hadj M’rizek, son rival et opposé. Abdelmadjid Meskoud est un autodidacte accompli qui a appris « sur le tas », à la fois le chant et la comédie. Né le 31 mars 1953 dans le quartier El Hamma d’Alger, Abdelmadjid commence, en 1969, à taquiner la guitare et à tester ses talents de comédien au sein de la Troupe Mohamed Touri, dirigée par Mohamed Tahar Benhamia, avant de rejoindre celle, encore plus prestigieuse, nommée TTP (Troupe du Théâtre Populaire), dirigée par le grand acteur algérien Hassan El-Hassani.

Après deux années de service militaire à Béchar, dans le sud algérien, où il passe, de temps en temps, derrière le micro pour animer des soirées de décompression des troupes, il revient à Alger pour se distinguer au cours des saisons de mariages et de circoncisions. C’est dans ces agapes privées qu’il fait son apprentissage de la scène et lance comme ballon d’essai une chanson intitulée El-Assima (La Capitale), en référence à un Alger qui justifiait son qualificatif de « La Blanche », faisait vivre les petits métiers et laissait échapper dans tous ses quartiers des airs de chaâbi, notamment celui où Meskoud est né et qui fut rénové, au grand dam de ses habitants ayant grandi dans son architecture traditionnelle. Il enregistre le titre en 1989 et il devient vite l’hymne des laissés-pour-compte et des nostalgiques d’un passé glorieux. Abdelmadjid est désormais un des chanteurs les plus adulés d’Algérie, d’autant qu’on l’aperçoit souvent dans des feuilletons et des téléfilms à succès diffusés par la télévision nationale algérienne. Cet amoureux de Brassens, Ferré, Piaf et Brel fait également partie de l’aventure El Gusto qui a connu un retentissement international.

 
En partenariat avec l’AARC et le Ministère de la Culture algérien