À la suite de l’islamisation de l’île de Zanzibar par des commerçants arabes, différentes confréries soufi es s’établissent sur l’île. Parmi celles-ci, la plus répandue dans le monde arabe, oriental et asiatique : la tarîqa Rifaï, créée par le saint Ahmad al-Rifaï (1118-1181).Cette confrérie, qui exercera un impact considérable sur les populations musulmanes aussi bien de l’Inde, de l’Asie que du monde arabe, est célèbre pour ses rites de mortification. On y pratique toujours les cérémonies de sama (écoute et pratique extatiques du chant) et de dhikr ou hadra (rituel dansé et chanté pour aller à la rencontre, hadra, du divin) que l’on appelle à Zanzibar Maulidi ya Homu, du terme arabe mawlid, fête de naissance des saints et du Prophète.
L’ensemble Mtendeni Maulid est dirigé par Ustadh Majid Said Mansur, son fondateur, qui tient son savoir de son grand-père. Il faut voir la beauté gestuelle de cette chorégraphie rituelle où les hommes, vêtus du kanzu et du kofia, les tenues blanches traditionnelles, se balancent à genoux et évoquent en rang le mouvement des vagues de l’océan, en une longue ondulation aux courbes serpentées.
Alain Weber