Sur le devant de la scène, depuis qu’elle a fondé, avec Zeid Hamdan, le duo Soap Kills (on peut y entendre deux titres choc d’un de ses trois albums dans la B.O. du film Intervention du Palestinien Elia Suleiman) à Beyrouth, Yasmine Hamdan, née en 1976, est devenue une icône de la musique underground dans le monde arabe. Cette artiste libanaise, installée à Paris depuis 2002, métisse allègrement chanson traditionnelle moyen-orientale et pop, à la mode french touch. Elle raconte, avec sagesse et fantaisie, ses incroyables tribulations entre Beyrouth, les pays du Golfe ou Paris, et mêle, sans complexe aucun, divers dialectes (libanais, koweïti, palestinien, égyptien, bédouin). Après le très électro-pop Aräbology (2009), concocté avec la collaboration de Mirwais, ancien guitariste de Taxi Girl, Yasmine ressort son premier album solo sous le titre de Ya nass, rhabillé, pour les besoins de l’international, en commun avec Marc Collin, leader du combo français Nouvelle Vague. Une production enrichie par cinq nouveaux titres, dont Hal, qu'elle interprète dans le film de Jim Jarmusch, Only Lovers Left Alive, sorti en 2014.
Beyrouth et la faconde orientale sont toujours en elle car, assène-t-elle, avec force : « Si je ne chante pas d’une manière qui sonne comme arabe, ça peut apparaitre non authentique, au Moyen-Orient et même en Occident. Je me positionne esthétiquement et politiquement contre ça ». Elle enfonce le clou en affirmant : « Chanter en arabe m’est apparu comme une nécessité, une évidence. J’ai découvert une possibilité de m’éduquer, une musique pointue, élégante, comme chez Mohamed Abdel Wahab et Oum Kalsoum ». Sans oublier celle qu’elle tient pour une référence majeure : la si belle Asmahan...
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