De talentueux musiciens amoureux de la musique classique arabe décident en 1980 de créer le Club Farabi de musique arabe, pour faire découvrir à un vaste public des trésors souvent confinés aux archives des radios et des télévisions. Ils ressuscitent les figures marquantes annonciatrices de la renaissance arabe, parmi eux Abdû al Hâmmûlî, Daoud Hosni, et Sayyed Darwich. Ils revivifient la génération suivante, celle de Zakaria Ahmed et Mohamed Kasagbi qui eurent pour disciples Abdelwaheb, Sombati, Oum Kalthoum et Asmahan, ceux-là même qui ont porté le répertoire musical arabe à son sommet et ému des générations pendant des décennies. Après avoir retracé le parcours d'Oum Kalthoum et rendu hommage à Sayyed Darwich dans de précédents concerts à l'I.M.A. et ailleurs, le Club Farabi consacre ce programme à la longue collaboration musicale entre la diva Oum Kalthoum et Riadh Sombati, l'un des plus grands et plus prolifiques compositeurs de musique arabe, qui fut aussi un grand chanteur et luthiste.

Né vers 1906, Riadh Sombati passa son enfance à El Mansoura dans un milieu mélomane. Préférant la musique à l'école, il accompagnait souvent son père, chanteur, dans ses récitals. Riadh commença à chanter à l'âge de 9 ans et sa voix lui valut bientôt le surnom de « rossignol d’El Mansoura ». Il allait plus tard étudier puis enseigner le luth au conservatoire du Caire. L'ouverture de la maison de la radio en 1934 lui permit d'acquérir une certaine notoriété. À cette époque, il composa pour de nombreux artistes, mais ces morceaux ne furent jamais enregistrés.

La relation artistique entre Oum Kalthoum et Riadh Sombati commença avec le film Weddad, pour lequel Riadh Sombati composa la célèbre taktouka « Ala Baladi El Mahboub ». En 1936, Oum Kalthoum chantait pour la première fois une de ses plus belles compositions, le monologue « Enoum Youdaib Oyouna Habibi ». Sa voix sublime, souple et puissante, aux innombrables variations, faisait merveille dans les compositions de Sombati.