Terminé
24 mai 2013

Hommage à Farid al-Atrache

Issu d’émirs druzes syriens, sultan du oud, Farid al-Atrache (1915-1974), qui vécut au Caire dès ses sept ans, est l’une des quatre « pyramides musicales » d’Egypte aux côtés d’Oum Kalsoum, Mohammed Abd-el-Wahab et Abd-el-Halim Hafez. Farid a aussi fait sa réputation grâce à sa trentaine de comédies musicales, incarnant souvent des rôles de beau ténébreux mélancolique – sauf dans ses duos avec le comique Ismaël Yassine –, enfant unique baptisé dans toute sa filmographie Wahid, « solitaire », ce que signifie en arabe son véritable prénom. Un style unique, empreint d’une douce langueur, et une voix grave et savoureuse que le cinéma, la radio, les disques ont popularisée de l’Atlantique au Golfe, et qui fut imitée par des générations de chanteurs arabes, berbères, kurdes, nubiens, issus d’un monde oriental encore marqué par la colonisation occidentale.
Un orchestre et une troupe de danse rendent aujourd’hui hommage au monstre sacré de la musique arabe, fort de plus de 350 chansons, des succès pour la plupart, noceur et séducteur invétéré. Une existence digne d’un scénario mouvementé qui inspire des artistes issus de cinq pays arabes, du Machreq et du Maghreb, membres de l’ensemble Al-Ouns (oud, violons, derbouka, târ et qanoun) que dirige le Marocain Abdelali Bouayoune, et de l’ensemble Ya Nawaem du chorégraphe Raed Abd-el-Ghany, lequel a relifté les danses folkloriques égyptiennes, tout comme la tanoura aux influences mystiques, pour des performances spectaculaires à l’image du chant et de la vie du wahid.