Terminé
01 novembre 2003

Hommage à Dahmane Ben Achour

Avec Ahmed Larinouna, son ensemble et la chorale Amel

De « la Traviata » à l’andalou
Né en 1956 à Blida, berceau de la musique traditionnelle, Ahmed Larinouna est initié dès l’âge de 10 ans au répertoire andalou, qu’il interprète dans la plus pure tradition orale. À 12 ans, il rejoint l’association musicale Nedjma, fondée par le regretté Mohamed Toubal, avec laquelle il participe au 3e festival de musique andalouse en 1968, décrochant le premier prix. Ensuite, il s’inscrit à l’Institut national de musique d’Alger, avant de suivre, en 1978, une formation au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou. Un an plus tard, il améliore ses connaissances à l’Institut Gnéssine de Moscou, temple du chant lyrique, et étudie sur les pianos de Petrov. Il obtient en 1984 un diplôme de magister qui le consacre chanteur soliste et professeur de chant. Par la suite, Larinouna se produit dans les plus grandes salles de Russie. Il sera Lenski dans Eugène Oneguine et Gastone dans la Traviata; il chante les Lieds de Schubert en allemand et les mélodies de Fauré et Debussy en français. Mais c’est pour ses chaleureuses interprétations de chants andalous en langue arabe que les moscovites l’applaudissent sans retenue. Avec sa thèse sur « l’art vocal de la musique andalouse », il contribue à sauver cette musique fragilisée par la transmission orale. Seuls 12 des 24 modes de la nouba du VIIIème siècle sont en effet connus aujourd’hui. De retour à Alger, il intègre le milieu artistique local, s’activant en qualité de professeur de chant à l’Institut national de musique d’Alger, sans abandonner la recherche musicale. Il aborde le chant classique andalou par la théorie et le transcrit sur des partitions pour assurer sa large diffusion. Pour lui, tout musicien peut pratiquer l’art andalou, quelles que soient sa sensibilité et son origine culturelle. Lors de cette soirée exceptionnelle, il interprètera quelques extraits du répertoire de Dahmane Ben Achour, originaire comme lui de Blida. Ce grand personnage de la musique classique algérienne, né le 11 mars 1912, effectue son apprentissage musical dans un… salon de coiffure, tenu par son père. Doté d’une voix magnifique et maîtrisant excellemment la mandole, il ne tarde pas à se faire remarquer par Chérif Bencherchali, président de la prestigieuse association musicale blidéenne El Adabia. Plus tard, en 1934, il a comme guide et maître le fameux musicologue Mahieddine Lakehal, mais, c’est au sein de l’orchestre dirigé par Mohamed Fakhardji, que son destin de grand maître du hawzi et du ‘aroubi s’accomplit. Après un ultime concert dans l’Algérois, il meurt le 15 septembre 1976, à la suite d’une intervention chirurgicale.